The bubblegum theory •° втѕ

Chapitre 10 : Le royaume des rêves

Yebin n'avait pas dit un mot à propos de ce qu'elle avait découvert dans le parquet de sa chambre. Elle avait seulement reposé l'arme là où elle se trouvait et avait soigneusement tout remis à sa place, comme lorsqu'un enfant découvre une chose interdite.
Malheureusement, son esprit ne put s'empêcher de cogiter par rapport à cela. Que faisait ce pistolet ici, et à qui appartenait-il ?
La blonde se mit alors à faire quelques cauchemars, d'après les histoires qu'on lui avait raconté à propos de Chaewon. Elle rêvait de cette belle blonde, à l'uniforme bien repassé et au sourire radieux qui se tenait ici même, dans son ancienne chambre.
Yebin la voyait, comme si elle n'avait jamais quitté les lieux.

«Tu ne me reconnais pas Yebin ? Pourtant on se connait bien non ?» disait celle qui était censée être morte.

Puis, soudainement, Yebin se voyait elle aussi, en face de la seconde jeune femme. Cette dernière avait d'ailleurs en main la fameuse arme à feu.

«Yebin ? Rappelle toi Yebin. Je suis Chaewon...» articulait-elle tout en approchant dangereusement, le doigt sur la détente.

Celle qui était menacée était complètement tétanisée, elle avait le souffle coupé, comme si ses poumons se remplissaient d'eau.
Puis, il y eut un coup de feu, le noir complet, le silence pesant, l'ignorance totale.
Et vivement, une dernière image, celle du corps de Yebin qui flottait, sans vie, dans une baignoire, morte, immobile.

La blonde ouvrit soudainement les yeux, se redressant à vive allure. Elle toucha son corps tout entier pour vérifier qu'elle était bien vivante. Son front était trempé de sueur, tout comme ses draps. Sa respiration était rapide et elle commença à pleurer.
Elle avait eu si peur, si peur de mourir. Tout cela avait semblé si réel, si troublant.

Taehyung, qui séjournait dans la chambre voisine, entendit l'agitation dans la chambre de sa jeune sœur, et vit la lumière de sa lampe de chevet allumée en ouvrant la porte de sa chambre.

Il se précipita à son chevet pour la rassurer, elle qui ne semblait pas vouloir se calmer.

«Ce n'était qu'un mauvais rêve, ça va passer Yebin. Tu es en sécurité maintenant, je suis là.»

Étrangement, l'ainé faisait soudainement preuve d'une grande bonté envers sa sœur qui était morte de trouille et qui ne cessait d'avoir des spasmes plutôt violents.

Voyant qu'elle ne parvenait pas à reprendre son sang froid, il se coucha à ses côtés et la borda correctement. Finalement, Yebin ne put se rendormir qu'après s'être blottie contre son frère qui jouait avec ses mèches, un sourire aux lèvres. Il avait peut-être le pouvoir de chasser les mauvaises ondes, il devait sûrement faire peur aux mauvais cauchemars

Pendant ce temps, d'autres faisaient aussi des rêves plus ou moins compromettants. C'était le cas de Soojin qui dormait à poings fermés et à jambes ouvertes étant donné le sujet de ses divagations.

La jeune brune songeait à son histoire d'amour avec son beau professeur, et elle en était au passage où elle couchait avec lui sur son bureau, au milieu des copies noircies d'encre. Dieu comme ce moment était plaisant, même s'il n'était pas réel s'en était si réaliste que le corps de la jeune fille semblait vraiment y croire.
Soojin aurait aimé que ce rêve dure toute sa vie, rien qu'elle et lui, vivant leur amour interdit, c'était si excitant.

La déception ne serait que plus grande le lendemain matin au réveil, lorsqu'elle s'apercevra que son amant de cette nuit devra être appelé "monsieur" et vouvouyé par ses soins.

Les rêves sont sans doute l'endroit où tout ce qui est impossible de réalise. C'est d'ailleurs la définition de ces derniers. Il n'y a que lorsque tout le monde dort que les morts reviennent à la vie, que les lois disparaissent, que les crimes s'effacent miraculeusement. Il n'y a que dans les rêves ou tout se passe exactement comme prévu, ou alors qu'il y a toujours une solution au moindre problème.
Seulement, au levé du jour, il fallait démêler le vrai du faux, et bien souvent la déception prenait le dessus.

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«Pourquoi tu n'avales rien ? Tu as décidé de faire un régime drastique pour séduire les garçons ? Avait questionné Jennie en voyant que son amie n'avait pas touché à son repas.

_J'ai seulement pas très faim. Rien de plus.» Rétorqua Yebin sèchement, le regard posé au loin.

Elle fixait un garçon, assis deux tables plus loin, qui ne lui était pas inconnu. Il lui avait déjà adressé une fois où deux la parole mais rien de plus.

La brune se retourna pour suivre le regard de celle qui était en face d'elle, et elle remarqua bien évidemment que son amie fixait un garçon.

«Jung Hoseok ? Tu es sérieuse ? Ne me dis pas que tu le trouves charmant quand même ?» s'indigna la jolie brune mimant une grimace de dégoût.

La blonde nia avec sa tête, leva les yeux au ciel et fit un faible sourire.

«Non, pas du tout. Mais, c'était bien lui le meilleur ami de la fille qui est morte non ?»

Jennie enfourna sa fourchette dans sa bouche et hocha positivement la tête. Elle avala le contenu de sa bouche avant de se remettre à parler.

«Ouais, il est gentil mais c'est pas non plus "le" mec le plus cool des environs. Il est un peu réservé. Mais, elle fit une pause pour boire un coup, pourquoi ces questions ?»

Yebin se justifia en affirmant qu'elle était seulement curieuse et qu'elle souhaitait en savoir un peu plus sur ses nouveaux camarades, histoire de se méfier de ceux qui pourraient s'avérer nocifs.
En vérité, elle hésitait seulement à faire part de sa découverte à celui qui connaissait le mieux la défunte. Mais Yebin pensa que cela ne lui apporterait que des ennuis et qu'il fallait mieux qu'elle ne parle à personne de ce qu'elle avait accidentellement trouvé. Elle souhaitait juste effacer cela de sa mémoire.

Après tout, Chaewon était morte et l'affaire avait été classée, à quoi bon s'entêter ?

«Rapelle toi Yebin. Je suis Chaewon, tu sais la jeune fille qui s'est "suicidée dans son bain" comme tous le disent. Mais toi Yebin, tu ne les crois pas hein, tu sais qu'il y a quelque chose qui cloche n'est-ce pas ? Pourquoi aurais-je choisis de mourir lentement alors que je n'avais qu'à me tirer une belle balle en pleine tête ? Dis toi que j'ai fais ça pour toi Yebin. Pour pas que tes murs soient tâchés de sang rouge... Pour toi Yebin...»