Chapitre 5 : l'art de manier la langue

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Qui disait festival disait forcément musique à haute dose, alcool coulant comme de l'eau de source, beaucoup de fumée, un peu de boue... C'était un beau mélange de tous ces ingrédients réunis.
Et bien évidemment, passée une certaine heure, lorsque les corps étaient réchauffés et ô combien imbibés, on pouvait apercevoir des filles tirant un garçon par la main pour l'emmener un peu à l'écart.

Il y avait une station essence au sud de la ville, assez excentrée de cette dernière d'ailleurs, elle se trouvait au beau milieu des champs de céréales, au bord d'une longue route sans virages. Cette station suffisait à approvisionner tous les environs, et cela depuis déjà bien longtemps. À l'intérieur de celle ci se trouvait un restaurant, tenu par un homme, qui s'approchait de la soixantaine et qui commençait à trouver le temps long. Il servait parfois des boissons aux quelques personnes qui venaient le saluer malheureusement les affaires n'étaient pas au beau fixe. Dans peu de temps, il serait en retraite et personne se semblait vouloir reprendre ce commerce peu rentable.

Grâce au festival, le restaurant avait réussi à faire quelques recettes durant au moins cinq jours, ce qui avait le don de ravir l'homme qui commençait à se faire vieux. Il n'avait pas eu autant de travail depuis un bon moment, si bien qu'il se trouva presque dépassé.

«Excusez moi monsieur pour l'attente, voici votre café noir et sans sucre.»

Un homme, peut-être à peine sorti de ses études, qui était installé sur l'une des banquettes en cuir, abîmée depuis le temps, et qui venait de recevoir sa commande leva les yeux de son bouquin, qui au passage semblait passionnant, et remercia poliement le gérant.

Il portait une monture, malgré son jeune âge, et avait l'air totalement aspiré par le livre qu'il dévorait des yeux. Il appréciait la chaleur qu'il pouvait trouver en restant assis ici, près de la fenêtre avec son café fumant. Il avait cet air de garçon cultivé, de bonne famille. Il portait une jolie montre, un t-shirt blanc tout ce qu'il y a de plus basique et un pantalon à pince, couleur moka qui moulait légèrement ses cuisses lorsqu'il était assis.
Un tout jeune adulte, sérieux, studieux, peut-être encore étudiant en faculté, mais inconnu dans les environs.

En effet, jamais personne ne l'avait croisé dans les rues auparavant, on ne connaissait ni son prénom, ni son nom et encore moins son âge.

Il avait l'air mystérieux et c'est ce qui poussa Soojin à s'asseoir en face de lui. Enfin, à l'origine c'était plutôt car il n'y avait plus que cette place de libre et que la brune, qui venait faire une pause après avoir profité des concerts en plein air, avait terriblement besoin de poser ses fesses quelque part.

«J'ai adoré ce livre, il est vraiment passionnant.» avait-elle naturellement lancé au garçon qui se trouvait en face d'elle.

Ce dernier, ne doutant pas qu'on lui adressait la parole, eut un temps de réaction assez long avant de se rendre compte que ces paroles lui étaient destinées.

«C'est vrai que pour l'instant je ne suis pas déçu.» ajouta-t-il en souriant.

Puis il passa son index dans l'anse de la tasse avant d'approcher celle ci à ses lèvres. Il se brûla d'ailleurs toute la bouche tant le liquide était chaud, néanmoins il ne broncha pas.

«Enchantée, je suis Soojin. Je ne t'ai jamais vu par ici, tu es ?

_Namjoon.»

Trois bonne heures suivant ces premières paroles maladroites, les deux protagonistes étaient dans les toilettes du restaurant entrain de s'embrasser passionnément.
Soojin était assise sur le rebord du lavabo tandis que Namjoon se tenait debout en face d'elle, les mains disposées entre son bas du dos et ses fesses, la langue dans la bouche de la jeune femme.

Il fallait croire que le courant était plutôt bien passé entre ces deux là. Elle aimait la littérature autant que lui, c'était une fille cultivée avec beaucoup d'humour comme il les aimait. Quant à elle, elle l'avait trouvé charmant avec ses lunettes de premier de la classe et son tatouage représentant un tournesol juste derrière l'oreille.
Il était bien trop tôt pour les considérer comme deux amoureux, mais malgré ça il y avait une telle alchimie que le fait de s'envoyer en l'air dans les toilettes du commerce de la station devenait une chose tout à fait possible.

Soojin avait déjà passé ses mains sous le t-shirt blanc du garçon attirant, et avait pu y caresser la moindre parcelle de peau qui s'offrait à elle. Lui, pendant ce temps, aggripait délicatement le postérieur de la brune, bien galbé dans son jean taille haute.
Lorsqu'il s'attaqua à son cou, elle laissa sa tête basculer en arrière et reporta ses mains dans la douce chevelure de celui dont elle commençait à avoir très envie.
Des rires se mêlaient a quelques uns de ses faibles gémissements de bonheur alors que Namjoon avait un vilain sourire au lèvres.

Il souleva la jeune femme, la portant à la naissance de ses fesses, et la plaqua contre le mur froid fait de carreaux tout en continuant d'attaquer ses clavicules. Elle riait toujours, étant de nature chatouilleuse.

«Tu m'excites de plus en plus.»  avait-il soudainement dit avant de la prendre par la main pour quitter cet endroit et regagner sa voiture dans laquelle elle monta sans craintes.

La jeune femme eut à peine le temps d'admirer la décoration soignée de l'appartement de son amant. C'était plutôt dommage d'ailleurs, car les meubles en bois d'aspect anciens et patinés étaient clairement du goût de Soojin.

Namjoon faisait face et avait posé l'une des mains sur la hanche de la jolie fille, faisant légèrement pression sur celle ci pour que la brune recule sans se retourner pour ne pas briser le contact visuel.
Avançant a reculons, elle finit par sentir au niveau de ses genoux le rebord du matelas.

Soojin se mordit la lèvre de manière provocatrice, et, plongeant son regard dans celui qu'elle avait séduit, elle retira son haut, laissant apparaître sa poitrine, et aussi le fait qu'elle ne portait pas de soutien gorge. D'abord surpris par la belle vision qui s'offrait à lui, il afficha un sourire niais avant d'humidifier ses lèvres, de plus en plus avide.

La brune se laissa tomber en arrière sur le lit, satisfaite de son coup.

«Alors, tu attends quoi ?»

Il ne fallut pas plus de temps ni de mots à Namjoon avant de déshabiller entièrement la jeune femme et la couvrir de ses caresses.

Ils passèrent tous les deux un très bon moment, qu'ils ne pourraient jamais oublier.

The bubblegum theory •° втѕOù les histoires vivent. Découvrez maintenant