Chapitre 2

9 1 0
                                    

- Sergent Flava ! tonna une voix au fond de la salle.

Le regard d'Allen se figea une seconde, presque imperceptiblement, puis il cligna des yeux et son regard redevint comme avant et il se tourna vers une vieille femme à l'air sévère, perchée sur ses hauts-talons. Elle était debout, derrière une table sur laquelle était posée un repas fumant qui me donna l'eau à la bouche. Je n'en avait pas encore pris conscience jusqu'ici, mais j'avais faim. Je n'avais encore rien mangé depuis que j'avais été recrutée.

-Vous êtes en retard, il vous attend dans son bureau. Veuillez vous dépêcher, je vous prie !

Ensuite, elle se tourna vers les rangées de tables où étaient installées les filles devant leur souper. Leur regard toujours posé sur Allen et moi.

-Que regardez-vous, mesdemoiselles ?

Aussitôt, elles regardèrent devant elles, les conversations joyeuses reprirent et elles mangèrent. Allen me tira le bras et nous nous en allèrent vers une petite porte tout à droite de la salle. La vieille femme se rassit et continua son repas.

-Qui était-ce ? demandais-je.

-Elle ? Hum... la dirigeante de la section féminine, me répondit Allen tout en continuant de me tirer vers la porte.

Arrivés à la hauteur de la porte, il se piqua le doigt sur une sorte d'épingle qui ressortait du mur, près de la clanche et passa ensuite son doigt sur une sorte de capteur juste en dessous. La porte se déverrouilla dans un clic et elle coulissa dans le mur. Il me délia les mains.

-Al... je veux dire sergent Flava, où est-ce que...

-On va venir te chercher, m'annonça-t-il.

Soit il ne m'avait pas entendu, soit il s'en fichait royalement.

Puis, il me poussa à l'intérieur avant que la porte ne se referme, me laissant seule, dans un immense couloir sombre, sans fenêtre et illuminé par trois torches dont la flamme vacillait dangereusement.

Soudainement, quelqu'un sorti de l'ombre. Petite et menue, la femme vint à ma rencontre.

-Mademoiselle Fortès ?

-Heu oui, c'est moi.

-Veuillez me suivre.

À peine avait-elle terminé sa phrase, elle me conduit à travers un dédale de couloirs, enchaînant tournant, portes et piqûres sur le doigt. Nous devions nous trouver dans la deuxième tour, celle d'or et d'argent. Elle se piqua l'index une troisième fois puis me fis signe d'entrer. Je trouvai Maës assis sur une chaise en face d'un bureau en bois sombre. À l'autre bout du bureau se trouvait un homme grand, musclés, cheveux coupés à ras du crâne. La femme qui m'avait amenée ici se mis derrière lui, à côté d'une autre femme qui devait avoir amené mon frère dans cette pièce. Elles étaient toutes les deux vêtues d'un tablier blanc sur une robe noir, ballerines aux pieds. Elles devaient être des servantes.

-Virgine ? Tout va bien ? me demanda mon frère.

-Heu oui, enfin, je crois. dis-je en m'asseyant sur la chaise à côté de lui.

-Bon, fit l'homme en claquant dans ses mains. Pas besoin de vous faire attendre plus longtemps. Vous savez certainement que vous êtes ici parce que l'Interfector vous a recruté.

Je voulus protester que je n'avais aucun pouvoir et que mon frère n'était pas un Magicien de l'Ombre mais il poursuivi :

- Je suis Magnus Liberalis, bras droit de l'Interfector. Comme vous, d'autres filles et garçons ont été recrutés cette semaine. Vous allez suivre dès demain des cours de magie, des concours d'intelligence et des exercices de combat. Si vous faites partie des heureux élus, d'ici un an, vous ferez partie de son armée. Sinon, eh bien, vous ne ferez partie de plus rien du tout. Tout ce dont vous aurez besoin pour ce soir et cette nuit vous attendra dans votre chambre où ces deux servantes vous accompagneront très bientôt, dit-il en montrant les deux femmes derrière lui. Un repas vous sera monté. Si vous avez des questions et je suis certain que vous en avez, vous aurez l'occasion de les posez à l'Interfector demain lors de la réunion matinale qui aura lieu avant le déjeuner dans la Grande Salle. Si vous avez un problème, faites appel à votre dirigeant de section – Magistra Eleana Frivolus pour les filles et Magister Franyo Calidi pour les garçons – via ceci.

Virgine, tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant