Chapitre 3

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La Grande Salle était en réalité la salle remplie de miroirs dans laquelle j'étais arrivée hier. Les filles arrivaient par petit groupe et chacune s'installait sur une chaise. Malya avait tout de suite voulu que je m'installe à côté d'elle. J'étais donc assise, coincée entre elle et une inconnue. Ce matin, quand je m'étais réveillée, j'étais étonnée d'avoir aussi bien dormi. Pas assez, mais très bien. J'avais voulu entamer un peu la discussion avec mes copines de chambre, Regina avait répondu à toutes mes questions par un grognement. Malya m'avait dit un peu plus tard, alors que nous nous rendions dans la Grande Salle, que Regina n'était pas si méchante, mais qu'elle n'aimait juste pas qu'on empiète sur son espace personnel. C'étaient ses mots.

Dans la Grande Salle, je ne reconnu que Magistra Frivolus. Elle était encore perchée sur ses échasses, habillée d'une simple robe noir et son carré grisonnant parfaitement coiffés. Elle était assise à une grande table avec d'autres adultes. Les professeurs, sans doute.

Un jeune homme apparut et le silence se fit. Tout le monde se leva. Je me levai, examinant toujours notre Magistra.

-Attention aux yeux ! me chuchota Malya dans l'oreille. Si on m'avait dit que l'Interfector était aussi mignon, j'aurais fait en sorte de me faire recruter plus tôt. Tu le trouves comment ?

Je tournai la tête vers l'Interfector. C'était donc lui. Comme Malya l'avait dit, il était beau garçon. Grand et musclé, une mâchoire carrée, il m'était vaguement familier.

-Bonjour, mesdemoiselles, j'espère que vous avez passé une bonne nuit. Comme vous le savez certainement, il y a eu de nouvelles arrivantes, cette semaine et elles vont commencer leurs apprentissages aujourd'hui. Est-ce que l'une d'entre vous a une question ?

Une fille a la table voisine prit la parole.

-Quand allons-nous recevoir notre planning ?

-Pour toutes les nouvelles recrues, vous allez recevoir votre planning juste après votre déjeuner, ne vous en faites pas. Une autre question ?

Personne ne répondit.

-Bon, bonne journée, mesdemoiselles.

Il ponctua sa phrase d'un sourire. Et c'est là que je le reconnu. Il s'était bien fichu de moi, cette nuit, en me demandant de lui raconter pourquoi je ne l'aimais pas ! À côté de moi, Malya gloussa.

-Virgine, je sais bien qu'il est beau, mais là tu le dévisages carrément.

Je gloussai à mon tour. Bien que nous nous étions rassises, les conversations n'avaient pas reprises et mon petit bruit attira l'attention de l'Interfector. Quand son regard rencontra le mien, je sentis mes joues chauffer et il sourit. Un bref sourire, mais que j'avais aperçu, avant que son masque autoritaire ne refasse surface. Il m'avait reconnue, lui aussi.

Lorsqu'il reparti, les filles recommencèrent à parler. Je vis le regard de Magistra Frivolus rivé sur moi. Un regard mauvais. Génial, je n'étais pas ici depuis un jour qu'elle ne m'aimait déjà pas.

Je pris mon déjeuner. Quand une fille avait terminé de manger, elle se levait et sortait. Les plannings furent distribués aux nouvelles. Sauf à moi. Très vite, je fus seule avec Frivolus dans la Grande Salle. Je me levai et m'approchai d'elle.

-Bonjour, heu...je n'ai pas reçu mon planning.

-Tu es la Non-Magique ? demanda-t-elle sèchement.

-Oui, répondis-je , offensée par cette remarque, aussi vraie soit elle.

-Bien, Virgine, c'est ça ?

Virgine, tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant