Zibelines et papillons

200 9 22
                                    

Disclaimers : librement inspiré de l'univers de M. Matsumoto.

Chronologie : deux yeux. C'est-à-dire encore à peu près sociable et toujours complètement crétin.

Note de l'auteur : cette fic possède des fanarts. Je tenais à vérifier une théorie de visu (j'avais raison).

Précision supplémentaire :  inutile d'emmener votre filet à papillons.

Référence antédiluvienne : j'assume.

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Les réceptions chez l'ambassadeur étaient réputées pour le bon goût du maître de maison. Leur faste et leur notoriété attiraient tout le gratin du système Kassion-Rès et drainaient même, pour les célébrations les plus prestigieuses, la fine fleur de l'ensemble du quadrant Ô.

— Warrius... Je ne suis pas sûr que tu aies bien saisi la signification des informations que je viens de te donner.

Le commandant Warrius Zero, de la Flotte Indépendante Terrienne, capitaine du croiseur stellaire Karyu et officier respecté parmi ses pairs, leva un sourcil stoïque, baissa les yeux sur le smoking pendu à un cintre qu'il tenait à bout de bras et répliqua :

— Si.

Face à lui, le célèbre pirate Harlock, capitaine du non moins célèbre Death Shadow, dut s'y reprendre à deux fois avant de pouvoir répondre de manière un tant soit peu cohérente.

— Mais... Warrius, c'est une réception ! Avec des gens !

Zero n'allait pas laisser passer une aussi belle occasion de se moquer. Il ricana.

— Excellent, tu vas pouvoir travailler ta sociabilité ! Tu veux que Marina te prépare un mémo sur le vocabulaire de base, bonjour, merci, enchanté de faire votre connaissance ?

Harlock lâcha un « humpf » offusqué tout en croisant les bras.

— Je voulais dire « des gens respectables », Warrius, grogna-t-il. Je vais dépareiller, si je me pointe là-bas.
— Oui, si tu y vas en combinaison de vol avec les armes à la ceinture, sans parler du trip « têtes de mort », je n'en doute pas. Et c'est pour ça... – Zero agita le smoking – ... que tu vas enfiler ceci !

Harlock recula d'un pas. Il ne décroisa pas les bras.

— Hors de question, asséna-t-il.

Zero continua à secouer son cintre avec le secret espoir qu'Harlock se mettrait soudain à se hérisser et à cracher comme un félin (ce serait amusant, et en tout cas ce foutu pirate en prenait bien la posture). Hélas, Marina stoppa trop vite ce petit jeu lorsqu'elle posa à plat les mains sur son bureau.
... Enfin, il ne s'agissait pas à proprement parler de son bureau, ils se trouvaient à vrai dire dans le salon d'habillement du Karyu, mais l'idée était là.

— Vous vous attendiez à quoi, capitaine ? siffla-t-elle. Que nous fassions le job à votre place ? Estimez-vous plutôt heureux qu'on vous offre une couverture ! Si ça n'avait tenu qu'à moi...

Marina laissa sa phrase en suspens. Zero ne s'en étonna pas : son officier en second n'avait jamais fait mystère du peu de considération qu'elle portait à Harlock et aux pirates en général. La menace implicite passa toutefois largement au-dessus de la tête de l'intéressé, toujours occupé à chouiner.

— Oui, je m'attendais à ce que vous vous débrouilliez sans moi ! Parce que couverture ou non, je suis plutôt connu, figurez-vous... Et sur ce coup-là je n'ai vraiment pas envie qu'on me remarque !
— Ha ! s'esclaffa Zero. Tu penses que les gens se souviennent de ta tête ? Ce qu'ils retiennent, ce sont les têtes de mort que tu colles partout sur tes vêtements, espèce de foutu pirate ! Habille-toi comme une personne civilisée et tu verras que personne ne t'accordera un regard !

Je m'en fous, je suis un pandicorneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant