L'affaire du t-shirt

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Disclaimers : tous les t-shirts m'appartiennent.

Note de l'auteur : voyez-vous, j'ai eu un pic de production de fanarts début juillet, ce qui m'a conduit à générer toute une collection de t-shirts (stupides, cela va sans dire). Et comme je suis relativement peu motivée pour écrire de longs chapitres cette année, je me suis donc rabattue sur une courte histoire de t-shirts. Et de mugs, n'oublions pas les mugs.

Chronologie : le Karyu.

Linguistique : accessoirement, je précise que « ryu » signifie « dragon ». Je ne vous ferai pas l'affront de traduire l'anglais.

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S'il avait fallu fixer un point d'origine, le commandant Warrius Zero aurait sans conteste choisi la tasse.

L'objet avait été livré sur le Karyu via un transporteur privé. Il ne portait pas d'adresse d'expédition. Néanmoins, il était accompagné d'un petit mot qui laissait peu de place au doute : « Trouvé ça. Je me suis dit que ça te plairait. H. »
Il s'agissait d'un mug. Un mug blanc, sur lequel était inscrit « Keep calm and ride a dragon ». La tête de dragon qui surmontait cette phrase ressemblait plus ou moins à l'emblème du Karyu.

Warrius ne savait pas trop quoi en penser. De la part d'Harlock, le message implicite était sûrement un reproche, mais d'un autre côté l'aphorisme était juste, non ? Et plutôt drôle, du moins pour qui était adepte d'humour tordu...

Le lendemain, Warrius avait donc troqué la porcelaine réglementaire du Karyu contre son nouveau mug, et il était allé se servir un petit-déjeuner au mess l'air de rien. Autant dire que les gars avaient décelé le double sens du message à peine le mug empli de café.

— De quel dragon parle cette tasse au juste, commandant ?

Personne n'osa cependant employer le verbe « chevaucher » comme le suggérait si bien le mug : Marina possédait un don pour surgir au pire moment, et si le surnom de « deuxième dragon » était communément répandu pour désigner l'officier en second du Karyu, aucun membre d'équipage avec un minimum de jugeotte n'aurait risqué la moindre allusion sexuelle à son sujet.

D'autant que cela concernait le second et le commandant, les gars n'étaient pas suicidaires non plus.

Marina resta toutefois invisible pendant le petit-déjeuner et n'émit aucun commentaire de la journée. Le matin suivant, Warrius s'enhardit donc jusqu'à emmener son mug en passerelle. Les gars n'étaient peut-être pas suicidaires mais lui si, et il éprouvait une certaine curiosité mêlée d'excitation à l'idée de provoquer une réaction de la part de Marina.

— Vous êtes puéril, commandant.

Réaction qui s'avéra, en l'occurrence, quelque peu décevante. Son second l'avait habitué à mieux.

En revanche, les froncements de sourcils frénétiques d'Unabara, le regard ébahi d'Ishikura et le sourire idiot de Rai achevèrent de convaincre Warrius que ce mug était absolument formidable. Zero se renversa sur le dossier de son fauteuil de commandement, croisa les mains derrière sa tête et décida en conséquence de ne plus boire son café ailleurs que dans cette tasse, essentiellement en passerelle et si possible devant Marina. Combien de temps son redoutable second tiendrait-elle avant de péter un scandale au milieu de la passerelle ? se demanda-t-il.

Il estima qu'elle craquerait avant une semaine.

Il ignorait encore à quel point il se trompait.

Je m'en fous, je suis un pandicorneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant