Barbotages

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Disclaimers : les noms des personnages ne m'appartiennent pas. Tout le reste en revanche, si.

Repères chronologiques : suite de la série « Albator se prend pour Martine », et troisième opus de la série « Albator en vacances en Irlande ». Mais si, vous vous souvenez ? C'est Warrius qui l'avait invité pour fêter son brevet de commandement. Celui qui est encore beaucoup trop jeune pour être le capitaine Harlock a donc déjà été initié au cheval, puis au vélo, et nous voici à présent rendus au jour suivant.

Notes de l'auteur : je voulais mettre des tomates dans cette histoire. Malheureusement, ni la saison, ni la situation géographique ne s'y prêtent : on trouve rarement des tomates en liberté en Irlande au printemps. En remplacement, je vous ai donc mis des homards.

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Warrius Zero s'était réveillé avec un sentiment de plénitude tel qu'il n'en avait pas connu depuis le début de son cursus à l'Acastro. Peut-être parce qu'enfin, il touchait du doigt son but : sa désignation d'affectation ne devrait plus tarder et, à moins d'un retournement de situation très improbable, l'État-major lui attribuerait un commandement dès la fin de ses permissions. Un patrouilleur, si les renseignements qu'il avait extorqués au gestionnaire étaient exacts.

— Warrius, ce sourire idiot ne me dit rien qui vaille. Qu'est-ce que tu manigances ?

Warrius cilla. Peut-être était-ce aussi parce qu'il passait les meilleures vacances de toute sa vie.

— Rien du tout, se défendit-il.

Ce qui était exact, mais le petit voyou qui lui tenait lieu d'interlocuteur n'en crut pas un mot.

— Je n'en crois pas un mot, Warrius.

Harlock arborait une moue oscillant entre « boudeuse », « renfrognée » et « je passe les meilleures vacances de toute ma vie mais tu peux toujours courir pour que je te l'avoue ». Ça lui donnait l'air d'avoir quinze ans.

Ce qui était in fine peut-être le cas, réalisa Warrius. Personne à l'Acastro ne connaissait vraiment les détails biographiques du lieutenant Harlock, pas même les instructeurs. Tout le monde s'accordait pour dire que cette espèce de salopard insupportable avait débuté son cursus avant d'avoir atteint l'âge légal pour s'engager, mais sans parvenir à en déduire une date de naissance probante. Les hypothèses s'avéraient multiples, aussi peu crédibles les unes que les autres. En tout cas, si quelqu'un en haut-lieu possédait l'intégralité du dossier personnel d'Harlock, aucune information d'intérêt n'avait jusqu'à présent filtré vers le bas.

Warrius se livra à un rapide calcul mental, déjà effectué maintes et maintes fois. Un, le concours d'entrée à l'Académie Astronavale était ouvert aux candidats dont l'âge était compris entre vingt et vingt-cinq ans. Deux, les intégrations en cours de cursus – dont, notamment, celle d'Harlock – étaient validées sur dossier en tenant compte d'une limite supérieure et inférieure cohérente avec l'âge moyen des cadets (l'État-major tenait à l'homogénéité de ses promotions). Et trois, Harlock terminait sa troisième année. Enfin, si les rumeurs estudiantines ne mentaient pas, il avait été scolarisé au sein des Pupilles de l'Acastro quatre ans auparavant.

Ce qui signifiait en conséquence : 1) qu'Harlock devait avoir quelque chose entre vingt et vingt-huit ans (certainement beaucoup plus près de vingt que de vingt-huit, d'ailleurs), et 2) que dans trois mois, Monsieur Voyou serait affecté sur un bâtiment de la Flotte.

Il avait l'air d'avoir quinze ans.
Il était ingérable.
Il ne tenait pas en place.

Ça allait être l'enfer pour le commandant qui se le coltinerait.

Je m'en fous, je suis un pandicorneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant