13 janvier 2016 :
Voilà. Déjà deux disparitions.
Paul et Charlotte.
Un bad boy et une reine de promo.
Ça c'est fait.
Il n'en reste plus que trois.
Vous tenez le coup ? Vous continuez de suivre ? Bien.
Parce qu'on passe aux choses plus intéressantes...
Le début de l'enquête.Enfin... vous devrez attendre la fin de la troisième disparition.
Oui, je sais, c'est soûlant.
La faute au fantôme.
Mais rassurez-vous, cette fois ci, ce sera différent.En plein milieu du self.
À 13h13, tout de même. On garde les petites habitudes a minima !
J'étais assise face à Clément, devant une assiette de couscous.
Jaune-vert, le couscous.
"Un tel sens du détail, c'est incroyable ! Perso, je ne me rappelle pas mon propre petit déj' !" devez-vous vous dire.
Croyez-moi, si vous aussi vous aviez dans votre assiette des saucisses transgéniques, vous vous en souviendrez. Mais arrêtez de partir dans le hors-sujet, sinon, on n'est pas sortie de l'auberge... (Euh, quel auberge ? Aucune idée !)En fait, quand j'y repense, le mode opératoire n'a pas vraiment changé. Seulement le lieu.
Évidemment, la panique était encore plus grande qu'en classe.Quand un lycéen s'est mis à hurler que son voisin de table s'était volatilisé, tout le self est entré en effusion. Comme un immense volcan.
Seuls Clément et moi étions calmes. Parce qu'on s'en doutait.Rassurez-moi : vous vous en doutiez également ? Et vous vous doutez que malgré le nombre de gens dans ce self surpeuplé, c'est un élève de seconde 4 qui avait disparu ? Pas très fut'fut', les lecteurs !
Bon, pour mes chers amis à la cervelle en panne, je vais éclaircir toutes ces zones d'ombre : Clément et moi avions décidé de travailler de concert. Il avait beau avoir l'air d'un L junky, il était plus malin que vous...
C'est grâce à lui que j'avais compris que le fantôme n'agissait pas au hasard.
D'accord, sa manière de faire était prévisible. L'horaire et tout ça.
Et j'avais déjà compris qu'il ne s'en prenait qu'à notre classe.
(C'est ce qui s'appelle avoir la poisse...)
Mais je n'avais pas envisagé à ce moment là que les disparitions étaient prévues à l'avance. Listées.Pour simplifier : on pouvait découvrir qui était la prochaine victime. Assez vaguement, mais ça aidait toujours.
Il ne restait plus qu'à savoir comment arrêter le cycle.
Un peu plus compliqué.Tout ça pour dire que Barreck était une cible désignée. Capitaine de l'équipe de rugby, le genre qui t'appellait "ma poulette"...
Pas trop attristés à la vision de sa place vide, quoi... Ce qui nous a permis de réagir rapidement et de nous éclipser discrètement du self, avant que les surveillants n'accourent et ne regroupent tout les élèves.Pas par lâcheté. Ni par flemmardise de resubir encore une fois un interrogatoire.
Non, dans un but lucratif. Un retrait stratégique pour partir à la recherche d'informations.
Et quoi de mieux pour ça que la bibliothèque municipale ?C'était d'un tacite accord que mon junky de Dr. Watson et moi-même avions quittés en courant l'établissement pour la rejoindre.
Et c'est ainsi que je faisais pour la première fois de ma vie une entrée fracassante dans ce havre de savoir moisi, haletante comme un cachalot asthmatique, pas du tout fraîche et encore moins avec la gueule d'une fleur.
Sous une pluie de regards noirs, on s'est dirigés vers l'aile des contes et légendes.
Beaucoup plus grande que celle du lycée.
Mais les recherches furent toutes aussi infructueuses qu'au CDI.J'ai râlé contre Clément que googler tout ça aurait été plus simple et c'est seulement après quelques secondes (durant lesquelles il m'a regardé comme un débile, ce qui m'a poussé à m'interroger sur la circonférence de son cerveau, que j'imaginais proche de celle d'un petit pois) qu'il a eu une idée de génie.
Fouiller les archives.On s'y est glissés aussi discrètement que possible.
Parce que vous savez quoi ? On a beau être dans une histoire avec un fantôme cliché, ça ne change rien au fait que les archives, c'est interdit aux adolescents un peu trop curieux pour leur espérance de vie.Pour partir de cette métaphore : vous connaissez l'expression "le pronostic vital est engagé" ?
Eh bien, après les découvertes que Clément (étrangement doué pour rechercher des documents censés être perdus) a fait, c'était notre pronostic mental qui était engagé.Il y 27 ans, cinq adolescents ont disparus dans un lycée de la région.
Et 27 ans avant ça, cinq autres adolescents ont disparus.
Et encore 27 ans avant ça.
Ça remonte jusqu'en 1908.On ne les a jamais retrouvés.

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Mirage
ParanormalMirage, c'est cette étrange jeune fille. Mirage, c'est cette ombre qu'on ne remarque pas. Mirage, c'est ce rêve éveillé. Mirage, c'est ce cauchemar qui hante vos nuits. Mirage, c'est cette peur qui oppresse votre poitrine. Mirage, c'est votre dernie...