Prologue

109 30 21
                                    

Le vent soufflait dans la nuit, sec et frénétique. La jeune femme marchait d'un pas énergique et pressée. Le bruit de ses bottines résonnaient sur la dalle de pierre abrupte et son ombre, ricochant sur les murs sombres de la ruelle, ne manquait jamais de la faire sursauter. Son rosaire, nouée entre ses doigts, la rassurait un temps soit peu alors que dans sa tête l'Ave Maria tournait en boucle.

...Sancta Maria, Mater Dei,
Ora pro nobis, peccatoribus,
Nunc, et in ora mortis nostræ.

....Ave Maria...

Comment avait-t-elle pu se retrouver là, en cette heure si tardive, à déambuler dans les rues menaçantes d'une contrée étrangère ?
Elle ne cessait de se poser cette question tandis qu'elle priait silencieusement pour apercevoir la sombre bâtisse de sa pension.

Elle y était presque. Sa respiration se fit moins sifflante et son inquiétude s'évaporait tandis qu'elle se rapprochait.

 Elle distinguait déjà la lourde barrière couverte de lianes grimpantes lorsqu elle fut brusquement projetée en arrière par une rafale qui n'avait rien de naturelle. Le choc fut tel que sa tête se cogna fort contre un pan de mur, si fort qu'une sève, bouillante et  écarlate, glissa le long de son front, comme un serpent qui rampe sous les talons d'une femme.

Le monde se rapetissait, hors de sa portée, à mesure qu'une ombre gigantesque la couvrait. À travers le voile de sa chevelure de jais, elle eût à peine le temps d'apercevoir deux gouffres vermeils qu'un souffle d'une froideur infernale s'abattit sur elle.

Il Était Une Fois Mon Cœur PalpitantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant