Ad Libitum

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Les flammes infernales animant mes prunelles éternelles se reflétaient aux siennes. Nos lèvres se trouvaient et s'adonnaient à une valse tantôt douce, tantôt frénétique ; une valse dépendante de la coulée de lave à laquelle se réduisaient nos sens.
Sa langue retenait la mienne et l'asservissait ; jamais esclave n'aurait pu être autant désireuse de son sort. Le tambourinement incessant de son cœur faisait écho à celui de ma fleur, enivrée de désir.
Ses mains, tortionnaires aguerries, effleuraient, titillaient et plongeait ainsi mon être dans les profondes abysses des arcanes de la jouissance.
D'une main possessive, je saisissais l'épaisse colonne de chair érigée pour mon bonheur et je sentais son être entier se raidir à l'instar du prisonnier de ma poigne tandis que de sa bouche s'échappait un grognement purement animal. L'instant précis où nous perdîmes la notion de l'espace et du temps, l'éternité se confondit à la seconde alors que nous sombrions.

Ils s'aimèrent jusqu'à l'aube. D'une étreinte empreint de passion dans toute sa quintessence. L'aurore ayant fait place à la brise vespérale était encore témoin de leurs corps enlacés, frémissant des promesses muettes faites de cette valse qui les unirent sur la piste des nuages.

- Je te veux pour l'éternité. Lui murmura-t-il à l'oreille alors qu'ils étaient allongés, repus, à même le tapis écarlate qui faisait office de lit d'amour dans cette vaste cathédrale qu'était sa demeure.

Elle se tourna vers lui, glissa ses longs doigts dans sa crinière fauve, et l'enroba d'un regard joyeux et mélancolique ; un regard romantique.

- Nous avons déjà conquis l'éternité, alors je te veux jusqu' ad libitum, jusqu'à ce que la mort nous sépare. Je veux vivre l'Amour avec toi comme si chaque jour était le dernier, comme si les barrières du temps ne nous étaient pas ouvertes, comme si nous trimions pour voir le jour suivant et encore celui d'après. Je veux que notre histoire soit immortalisée non par sa longévité mais par son intensité autant que par sa gravité. Je veux t'emmener au bout de la terre, aux sommets enneigés et aux profondeurs des océans. Je veux que tu m'emmènes voir ton île, comme je te ferai voir la mienne, que nous faisions l'amour sur la plage, guidés par les étoiles. Je veux que nous ayons un ranch, que tu m'aprennes l'art des chevaux et que tu m'emmènes, le soir venu, au sommet de la colline et que l'astre de la nuit soit l'ultime témoin de nos ébats. Je veux que nous ayons une existence humaine, que tu viellisses et ...

Je veux mourir dans tes bras comme je naquis dans tes bras, et au diable l'éternité.»

Il Était Une Fois Mon Cœur PalpitantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant