Il Était Une Fois Mon Cœur Palpitant

Ad Vitam Æternam

On dit souvent que l'éternité appartient au Divin. J'y ai longtemps cru... enfin, longtemps pendant un temps.

Il arrive aussi que l'on associe l'éternité à l'amour, ce qui est paradoxale dans la mesure où l'on dit souvent que l'amour est éphémère. Ceux qui le disent, bien-sûr, confondent l'amour aux élans de passion que l'on porte aujourd'hui à un certain Carl, tout en se laissant aller au déni de ces intenses émotions qui nous liaient à Jonah par le passé, et aussi, sans se douter qu'un certain David nous attend sur la scintillante ligne d'avenir, le cœur palpitant et le genou à terre.

L'amour cependant, dans son concept d'éternité, ne saurait correspondre au dénombrement de chaque idylle mais de préférence au fait que ce sentiment nous accompagne tout au long de l'existence, bien qu'il puisse s'incarner en plusieurs visages, et même au delà de l'existence, à travers les mémoires. Celui qui n'a jamais aimé, ne serais-ce qu'une pétale de lys égarée sous un vent d'automne, n'a jamais existé, par conséquent ne saurait faire figure éternelle.

Le véritable amour est sans conteste le fait de tomber amoureux de l'Amour lui-même, et peu de personnages peuvent se vanter d'incarner à eux seuls l'Amour de toute une vie.
Mais dans l'histoire de mon existence - ô si longue et errante existence - j'ai su rencontrer ce protagoniste qui me fit comprendre, l'espace d'un temps, que l'éternité ne résidait pas au près du Père Éternel et encore moins dans l'immortalité inconditionnelle, mais plutôt dans son regard.

Oh c'était un dimanche comme on en fait depuis des millénaires. Une magnifique matinée dominicale où le soleil se tapissait, paresseux, derrière des nuages arrogants qui menaient la cadence de l'orage ou encore de la neige à venir. Il y régnait un froid marmoréen et un brouillard languissant s'amoncellait à l'horizon.

J'avais soif.