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Après cette interruption de rêve, j'eus du mal à me rendormir. Ce cauchemar m'avait tellement traumatise, que mon cerveau était incapable de se reposer à nouveau. Mais évidemment, au moment où je sentis les bras de Morphée m'emporter, mon réveil se mit à chanter "Wake Me up"d'Avici. Et comme toujours, même si j'adorais cette chanson, je donnais un grand coup dans l'appareil musical qui traversa la pièce. Le bruit de vis frappant le carrelage m'informa qu'il faudrait investir dans un nouveau réveil. Bien sûr que je pouvais utiliser mon téléphone, mais avec des parents qui me le confisquaient tous les jours à partir de 20 heures tapantes, c'était assez difficile.

Je sortis de mon lit et enfilai mes chaussons licornes que ma grand mère m'avait offert pour mes douze ans. J'avais sérieusement pense à les jeter un an auparavant, mais c'était la seule chose qu'il me restait d'elle, alors autant les garder. Lorsque j'arrivai dans le salon pour aller prendre mon smartphone, ma mère tourna la tête vers moi, depuis la salle à manger, qu'était ouverte au séjour, dit:

"Coucou ! Tu as bien dormi ma chérie ?

- Comme un bébé, marmonnai-je d'une voix cassée.

Le matin, je n'étais pas de bonne humeur. J'avais juste envie d'étranger toute personne qui me parlait avant que je prenne mon café. Parce que oui, je prenais du café depuis la quatrième. Je n'arrivais plus à manger le matin. Mes parents n'aimaient pas cela d'ailleurs, mais je m'en foutais. Quand je fus plantée devant la machine à café, à attendre que le mixage se prépare, ma mère engagea la conversation :

- Alors, excitée de reprendre les cours ?

- Je préfèrais me pendre", répondis-je en me tournant vers elle.

Elle me fuit du regard et se râcla la gorge. Elle n'aimait pas parler suicide. Cela faisait bien quatre ans qu'elle m'avait révélé avoir eu des problèmes psychologiques plus jeune, au point de tenter de se suicider lors de ses 16 ans. Quand la machine s'arrêta, je pris la tasse et avalai le breuvage encore brûlant. J'adorais avoir le liquide chaud couler dans ma gorge, malgré la douleur que cela pouvait cause. Ce petit côté masochiste devait venir de ma mère.

Une demi heure plus tard, j'étais déjà habillée, maquillée et prête pour la rentrée. Je sortis de ma chambre et de mon appartement très rapidement, pour éviter de croiser mon père qui venait de se lever. Le matin, il était pire que moi. Il pouvait être le pire salaud de la Terre, en me critiquant pour tout et en étant méchant.

Finalement, après avoir pris le métro et avoir fait quelques mètres à pied, j'arrivais devant un grand bâtiment,protégé par un grand portail noir. Je m'y attendais, étant donné que ma génitrice m'a informé que nous serions plus de 800 élèves, ce qui était énorme comparé à mon ancien ou nous n'étions que 200. Devant la barrière, se trouvait un amas de collégiens, impatient de travailler. Pitoyable. Je pouvais voir des groupes se former: celui des intellos, celui des brutes etc.. J'entendais des idiotes glousser à tout moment et des garçons hurler comme des bêtes sauvages. On m'avait envoyé dans une ferme ou quoi ? Pour éviter de me transformer en poule, je préférais rester dans l'ombre, les yeux rives sur mon téléphone.

Quelques minutes après avoir enfilé mes écouteurs et avoir fait hurler du Twenty One Pilots, quelqu'un arriva à ma droite et me tapota l'épaule. Je relevai la tête et croisai le regard d'un garçon, devant faire au moins 20 centimètres de plus que moi (en même temps je ne dépassait pas les 1m60). Il me sourit et je tentai de faire de même, mais ma timidité prit le dessus et je passais au rouge. J'avais beau faire la dure avec mes parents, j' étais la plus timide pour aborder les garçons. Il se pencha sur mon appareil et dit quelque chose que je ne pus entendre à cause de la musique. J'enlevais mes  écouteurs et celui-ci répéta :

Suicide CollegeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant