Je n'avais jamais vu un collège aussi insensible à ce genre d'événements. Normalement, nous aurions dû avoir une minute de silence ou un mot envoyé aux parents, mais non. La direction a totalement ignoré cette affaire. Pourtant, pendant la semaine, tout le monde zen parlait. Mais la personne qui souffrait et réagissait le plus, c'était People2. Je la voyais sans cesse faire des allers-retours dans le couloir, en se rongent les ongles. Tout le monde savait qu'elle était en quelque sorte responsable du suicide de son ex. Du coup, toutes ses amies (aussi pestes qu'elle) l'ont rejeté et elle s'est retrouvée seule. Moi, je n'avais pas forcément de l'empathie envers elle, mais ce n'était pas agréable de voir quelqu'un aussi mal.Quant à notre groupe, il était assez chamboulé. Other3 était tellement détruire qu'elle ne venait plus en cours, Other2 tentait des blagues qui n'avaient plus aucun impact sur nous et il 'n'y avait que Other1 qui nous rassurait. Parfois, je parlais à People3, qui me redonnait le sourire. J' avais des amis pour m'aider, mais d'autres n'en n'avaient pas.
Trois jours après la mort de People1 (il était mort lundi soir), je déjeunais au self du collège, quand un plateau vint se poser assez fortement en face de moi. Je mangeais toute seule étant donné que tous ceux du groupe avaient décidés de sécher. Je levais les yeux de mes pâtes bolognaises, et je croisais le regard fatigué de People2. Elle avait des cernes violettes sous les yeux, la peau tirée et sèche, le teint pâle et elle ne s'était pas maquillée depuis trois jours. Elle me fit un sourire des plus crispé et dit:
"Salut... euh Mine...
- Myself, repris-je.
- C'est ça Myself. Dis, je peux manger avec toi ?
Pour la première fois, elle me faisait peur. Son sourire était tellement faux et si, dur à faire. Elle semblait avoir mal dès qu'elle le faisait.
- Oui bien sûr, acceptai-je.
Je jetai un coup d'œil à son plateau: il n'y avait presque rien. Elle avait une pomme, un peu de salade et un macaron, mais elle n'avait même pas pris le plat principal. Elle se tuait à force de vivre comme cela.
- Au fait, dit-elle en prenant soudainement la parole, je suis désolée pour ces deux dernières semaines.
People2, s'excuser ?! Oui, cela paraît invraisemblable, mais c'était bien vrai. Normalement avec tout ce qui s'était passé, je n'aurais pas dû la pardonner, mais mon côté "Maman" avait pris le dessus. Je lui confiais un sourire des plus sincères (ou au moins gentil) et dis:
- Ne t'inquiète pas, je te pardonne. "
Et elle sourit tristement, mais sincèrement. La pauvre venait de vivre un événement traumatisant, il fallait bien quelqu'un pour l'aider. C'est là que je me mis à réfléchir. Elle tenait à People1 comme je tenais également à lui. Alors pourquoi était-elle la seule à souffrir à ce point-là ? Certes, j'avais pleuré, mon cœur s'était brise en mille morceaux, mais je pouvais continuer de vivre.
Je ne peux réellement dire si le repas s’était bien passé, ou non. Nous avions légèrement discuté des cours et des professeurs, comme des ados normales. J’étais sûre d’une chose, c’était qu’en nous voyant, personne ne pourrait dire que l’on se détestait, ou que l’on s’était déjà détestait. Nous avions rigolé ensemble, plusieurs fois. Que ce soit sur mes imitations de notre professeur de sport, ou sur les blagues revisitées ou répétées, nous rigolions. Comme des amies. C’était cela le plus étrange. Nous avions l’impression d’avoir toujours été amies.
Finalement, nous rentrâmes en bus, ensemble. Nous étions sur nos téléphones et nous nous montrions des débilités d’Internet. Puis un moment, alors que celle-ci me montrait un meme sur Instagram, une notification retentit, et je pus voir ce qu’elle contenait. Il s’agissait d’un message privé envoyé par l’application elle-même. Je pouvais voir le pseudo de la personne qui l’envoyait, et je reconnus alors l’une des anciennes meilleures amies de People2. Le texto disait : « Alors comme ça, tu es « amie »avec une pute. C’est donc la preuve que tu en es une aussi, sale pétasse. ». La concernée avala sa salive et soupira en quittant le réseau social. Elle rangea sont téléphone, tandis que je lui lançais un regard assez inquiet et curieux.
« Ça va, j’ai l’habitude maintenant. »
Comment quelqu’un pouvait-il avoir « l’habitude » de recevoir ce genre de messages ? Je soupirai silencieusement et tentai d’oublier cette histoire. Mais j’avais du mal. Je n’arrivai plus à dormir ces temps-ci à cause de cela. Quelqu’un à qui je tenais était mort. Et je n’avais jamais vécu de pertes de personnes proches. Parfois, je faisais des cauchemars, en voyant People1 se pendre, ou je revivais notre première et dernière dispute. Je ne voulais pas en parler avec People2, ou encore moins à mes parents. Je ne voulais pas me rendre malade, et je savais que si je parlais, ça deviendrait vite le cas. Lorsque le bus s’arrêta à mon arrêt, je dis au revoir à ma nouvelle « amie » et descendis.
Une fois arrivée chez moi, je me mis à l’aise en enlevant mes Vans pour les balancer sur le canapé. Et je fis de même avec mon sac. Ma mère, rentrée depuis normalement plus d’une heure, tourna la tête vers moi et s’exclama :
« Combien de fois je vais devoir te répéter de ne pas jeter tes affaires sur mon canapé ?!
- Ca va, soufflai-je en levant les yeux au ciel.
- Je t’interdis d’être insolente jeune fille, répliqua une voix ferme.
Merde !
Je déviai lentement mon regard pour finalement le poser sur le visage à la fois furieux mais inexpressif de mon père. Il s'approcha de moi et me dit en croisant les bras sur son torse:
- Je peux savoir où tu étais ?
- Je suis rentrée avec une amie et on a mis un peu temps...
- Je croyais que plus personne ne te parlait depuis la mort de l'autre.
"L'autre". Cette expression me blessant profondément. Cet "autre" fut quelqu'un d'important pour moi. Quelqu'un que j'appréciais tout particulièrement. Et ce quelqu'un a fini par se suicider, à cause de moi en partie. Évidemment j'avais ôté ce détail dans la conversation avec mes parents.
- C'est vrai mais je me suis fait une nouvelle amie, dis-je en souriant.
Jamais je n'aurais cru sourire en pensant à elle d'ailleurs.
- Comment s'appelle-t-elle?
- People2.
Mon père regarda sa femme, et haussa les sourcils. Pourquoi cette réaction ? La connaissait-il ? Je dis alors:
- Il y a un problème ?
- J'ai reçu un mail du collège, expliqua-t-il. Ceux-ci nommaient les personnes à éviter dans les troisièmes, et il y avait son nom.
Ça n'avait aucun sens ! Déjà, pourquoi le collège aurait-il fait une chose pareille ? Et surtout, pourquoi ne devais-je pas traîner avec elle ? Serait ce en rapport avec l' histoire de People1 ?
- C'est totalement débile, pestais-je.
- Et pourtant, c'est vrai. Alors je te déconseille vivement de ne plus t'approcher de cette fille.
- C'est pas toi qui décides avec qui je suis amie ou non. "
Énervée, je montais dans ma chambre en claquant la porte. Comment mon paternel pouvait être aussi dur avec moi ? Et ce n'était pas la première fois. Cela faisait des années qu'il m'empêchait quasiment tout le temps de sortir. Eh bien, je n'allais pas me laisser marcher sur les pieds, plus maintenant. J'étais determinée à rester amie avec People2. Elle avait besoin de moi et je serais là pour elle.
C'est pas la fin du chapitre, eh non ! 😂
Je pense que chaque partie sera séparée en deux. Parce que sinon c'est trop long 😂😂Merci d'avoir lu et à la semaine prochaine ! ❤️
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Suicide College
Teen FictionElle arrivera dans un nouveau collège, abandonnant sa vie antérieure. Myself, est le nom que je lui donnerais, et qu'elle se donnera. Là où elle travaillera, la Mort y régnera. Elle est la maîtresse de cet endroit, qui ne sera d'autre que son parc d...