Six • Rapprochement

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Je les regarde, Elliot et Quentin, s'enlacer pendant plusieurs dizaines de secondes.

Elliot renifle légèrement puis se relève en lâchant au passage :

Elliot - Je vais monter la garde, va te reposer d'accord ? s'adresse-t-il au petit.

Il me lance un dernier regard avant de partir dans une autre pièce de la maison. Donc il me fait assez confiance pour me laisser seule avec son petit frère ? C'est étonnant cette confiance aveugle que nous avons alors que nous nous connaissons depuis si peu de temps.

Quentin - Comment tu t'appelles toi ?

Je retourne mon attention vers Quentin.
Il a l'air plein d'innocence, enfin, autant qu'un enfant d'un peu moins d'une dizaine d'années peut avoir.

Je m'accroupie à nouveau pour lui parler.

- Je m'appelle Sarah.

Il me sourit.

Quentin - Dis, je peux te poser une question ?

- Vas-y.

Quentin - Où sont tout les autres ? Et aussi papa et maman ?

Je reçois un pincement au cœur.

Est-ce que ce gosse se rend compte dans quel monde on vit ? Je n'imagine même pas l'horreur que ça doit être pour lui. Me retrouver devant tant d'innocence me fais perdre mes moyens.
J'essaye d'esquiver le sujet en parlant d'autre chose.

- Écoutes, tu ferais mieux d'aller te coucher, il fait nuit maintenant, il te faudra des forces pour demain.

Quentin - Est-ce que je peux dormir avec mon frère, Elliot ?

- Je vais lui demander, restes là.

Je me lève alors pour partir à la rencontre d'Elliot.

J'arrive dans la pièce principale de la maison et y aperçoit Elliot.

Il a les bras croisés sous sa poitrine. Adossé contre le mur, il regarde tristement la pluie tomber lentement à travers la fenêtre.
Je m'approche doucement de lui.
Il remarque aussitôt ma présence. Il passe ensuite ses mains sur son visage, comme pour essuyer des larmes. J'en conclus donc qu'il a pleuré ...

- Ton frère voudrait te voir..

Il soupire et prend quelques secondes avant de me répondre.

Elliot - Je sais pas si c'est une bonne idée ...

Un silence pèse pendant quelques instants.

Elliot - Tu crois que je devrais lui dire ?
Que sa mère est ... et que son autre frère et son père aussi, sûrement ?

Il me regarde sérieusement.

Il est vraiment en train de me demander des conseils là ?!
Cest ... Ouah ... Inattendu, et je suis surtout nuls en conseils.

Je prends mon courage à deux mains et prépare mon discours.

- Je pense que ... que tu devrais pour l'instant, juste être là pour lui. Ce qu'il a sûrement besoin en ce moment même, après tout ce qu'il s'est passé, c'est de se sentir en sécurité, avec son grand frère.
Après ce n'est que mon avis, c'est si j'aurai été à sa place, j'aurai aimé que tu sois là pour moi ...

Je me rends compte que je parle beaucoup trop et lâche par la même occasion, pas mal de gaffe sans vraiment réfléchir. 

Lui aussi s'en est aperçu d'ailleurs, il sourit même !

Je n'ai pas envie qu'il interprète mal ce que je viens de dire.

- Enfin, j'veux dire ... si j'aurais eu un frère ... j'aurai aimé qu'il soit là pour moi quoi ...

J'ai parlé rapidement pour essayer de cacher mon embarras, ce qui est peine perdue .. Tu t'enfonces Sarah.

Alors que je reste légèrement gênée, je le vois s'approcher de moi, toujours un léger sourire aux lèvres.

Contre toutes attentes, il s'approche dangereusement de moi et me fais une pichenette gentille sur le front avant de me lancer.

Elliot - Merci ... Tu m'appelleras pour mon tour de garde dans quelques heures.

Alors qu'il s'éloigne, je me sens rougir.

C'est la première fois qu'un garçon se montre aussi proche de moi. Certes ce n'est qu'une pichenette mais bon ...

Comment un garçon peut-il changer d'humeur en si peu de temps ?!


Le lendemain,

Nous traversons une sorte de route, avec un nombre, qu'on dirait presque infini, de voiture abandonnée.
Quentin reste près de nous mais n'est pas très bavard pour autant.

- On devrait essayer de fouiller des voitures, voir si il reste de vivres.

Elliot - Ça nous ferait que perdre du temps.

Il continue de marcher, fidèle à lui même. Je l'arrête en lui attrapant le bras.

- C'est un mine d'or ici putain ! C'est pas parce qu'on va s'arrêter dix pauvres minutes qu'on va crever !

Elliot - Non mais en attendant, mon père continue sûrement de se déplacer !

Il répond du tac au tac.

- On n'a aucune piste ! On sait même pas dans quelle direction ils sont allés ou encore juste si ils sont encore en vie ! j'hausse le ton sans même m'en rendre compte.

Elliot - C'est des dur à cuir j'te rassure, j'ai confiance en eux.

- Dur à cuir ou pas, tout le monde peut se faire mordre !

Il allait me répondre pour continuer notre combat sans fin, mais un cri nous interrompt.

Quentin - À l'aide ! Elliot !

Nous nous retournons tout les deux aussitôt. Un rôdeur s'approche dangereusement de Quentin qui s'était éloigné pendant qu'on se disputait inutilement avec Elliot, yeux dans les yeux.

Elliot - Putain !

Elliot court vers son frère.
Moi qui pensais avoir affaire à seulement un ou deux marcheurs, une dizaine, voir une vingtaine de zombie débarque de nulle part !

Comment on a ne pas pu les voir arriver ?!

Nous nous retrouvons donc séparés par les rôdeurs, en deux groupes.
Elliot avec son frère sur le dos, et moi, seule.

Ne me dites as que ça recommence...

Je sors mon revolver.
Impossible d'être discret dans ce genre de situation de toute façon. Surtout avec les cris et pleurs de Quentin.

Par contre, je commence à légèrement paniquer ...

































































































Vont-ils survivent ?
Si oui, comment ?

À suivre ...

♣ La Marche des Morts ♣Où les histoires vivent. Découvrez maintenant