POV Elijah
L'état de Niklaus s'améliore de jour en jour même si je sais qu'il ne sera jamais plus le même. L'expérience avec notre mère, ses 7 années de captivité et torture ont changé à tout jamais mon petit frère. Ces changements sont visibles au quotidien. Il sursaute très souvent, il ne supporte pas la foule, il n'aime pas être touché sauf par Rebekah ou moi, il fait des cauchemars pratiquement toutes les nuits, il ne parle pratiquement pas et j'en passe. Nous avons parlé de la possibilité de lui faire voir un psy, mais vu comment il réagit aux étrangers pour le moment, nous pensons que ce n'est pas une bonne idée.
Nous avons déménagé en Californie, dans une villa à la campagne. Nous avons choisi cette maison car elle est au milieu d'une grande forêt. Les bois alentours sont idéaux pour que notre frère puisse se transformer en loup mais il ne l'a pas fait pour le moment. Nous sommes aussi isolés, ce qui convient tout à fait à Niklaus dans cet état. Par contre, Kol et Rebekah se plaignent sans cesse qu'il n'y a rien à faire autour. Malgré cela, ils restent avec nous en famille. Au début, nous n'étions qu'entre frères et soeurs pour que Niklaus se sente plus à l'aise. Récemment, nos femmes et maris respectifs nous ont rejoints. Et malgré l'assurance de notre demi-frère sur le fait que ce soit très bien comme ça, je peux voir que la présence des autres est difficile à supporter parfois. Et c'est le cas actuellement.
Nous sommes tous à table, malgré que la plupart d'entre nous n'aient pas besoin de manger. C'est extrêmement bruyant, il y a des discussions animées, des rires, des disputes,... Mais moi je me concentre uniquement sur mon frère à mes côtés, je le sens de plus en plus tendu. Il s'agite sur sa chaise et si je me concentre je peux entendre son coeur battre rapidement. Il joue avec ses doigts, signe de stress pour lui. Cela fait plusieurs minutes que ça dure et mes tentatives de réconfort ont été vaines pour le moment. Je me décide finalement à agir de manière plus drastique. Je pose une main sur son épaule et lui dis doucement :
"Viens."
Il se lève sans poser de questions. Je le dirige vers la porte et soudain tout est calme. Je sais que tous les regards sont braqués sur nous. Niklaus s'arrête mais je le pousse doucement vers la sortie. Depuis son kidnapping, il déteste être le centre de l'attention alors qu'auparavant il faisait tout pour l'être. Une fois que nous avons franchi la porte, il me regarde, attendant mes instructions. Encore une fois, c'est un contraste étonnant avec l'homme qui aimait être toujours en contrôle.
Je lui dis :
"Allons faire un tour à l'extérieur."
Il hoche simplement la tête en réponse. Nous sortons et marchons quelques minutes en silence, côte à côte dans la forêt. Il est nettement plus calme que dans la salle à manger, mais je peux encore voir une certaine tension dans ses épaules. De plus, il regarde nerveusement dès qu'il y a un bruit autour de nous. C'est son quotidien maintenant mais ça me fait mal de voir mon frère si fort dans cet état.
"Tu es en sécurité maintenant mon frère."
Sa réponse est à peine un murmure et je ne l'aurais pas entendue si je n'étais pas un vampire :
"Oui."
Je me sens tellement impuissant, je ne sais pas quoi faire pour l'aider. Enfin si, il faudrait qu'il parle de ce qu'il s'est passé avec notre mère mais c'est un sujet extrêmement sensible. Les quelques fois où j'ai essayé de l'aborder, j'ai fait plus de mal que de bien. Il s'est totalement braqué et refermé sur lui-même. Même une crise de colère aurait été mieux que le silence et l'isolement. Mais ça me tue de le voir dans cet état et je décide encore une fois de lui tendre la perche :
"Tu sais que tu peux me parler Niklaus."
Il hausse simplement les épaules. Il n'a pas dit non, il n'est pas encore parti, c'est déjà mieux qu'auparavant. Je décide de pousser ma chance un peu plus loin. Je me place devant lui afin de le forcer à s'arrêter. Je le regarde dans les yeux alors que je lui dis doucement :
"Tu peux tout me dire frère."
Il regarde autour de nous, cherchant certainement un échappatoire. Je peux le voir lutter entre le fait de partir et de se retrouver seul ou rester et me faire face. J'entends sa respiration s'accélérer et je regrette immédiatement de l'avoir poussé. Son regard continue d'aller de droite à gauche, ne se fixant jamais. Il joue avec ses mains et des larmes apparaissent dans ses yeux alors qu'il commence à paniquer. Je le prends immédiatement dans mes bras, le rassurant :
"Chut mon frère. Je ne voulais pas te pousser, je suis désolé."
Il faut plusieurs minutes avant qu'il ne commence à se calmer. J'essaye de m'écarter de lui mais il ne veut pas me lâcher. Quand il le fait finalement, il baisse son regard vers le sol avant de murmurer :
"Je suis désolé 'Lijah."
Cette simple phrase montre à quel point Niklaus a changé. Auparavant jamais il ne se serait excusé. Et depuis notre enfance, je peux compter sur les doigts de la main les fois où il a utilisé mon surnom. J'essaye de me concentrer sur le présent et le futur et non sur le passé lorsque je lui dis :
"Tu n'as pas besoin de t'excuser Niklaus. Mais cela te ferait du bien de parler. Si tu ne veux pas le faire avec l'un d'entre nous, tu peux aller voir quelqu'un d'autre."
Sa réponse est immédiate :
"Non."
Je n'argumente pas plus, je ne veux pas à nouveau le faire paniquer. Nous continuons à avancer dans les bois, côte à côte. Je garde une main sur son dos, cela semble le rassurer un minimum. Soudain il s'arrête et prend une profonde inspiration avant de lever les yeux vers moi et de me dire :
"Je vais tout te dire 'Lijah."
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Abandon
FanfictionEt si les Mikaelson avaient décidé d'abandonner leur demi-frère, que ce serait-il passé ?