Chapitre 4

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•Cassius•

    On est tous assis sur nos matelas, Maman vient de prendre une douche et entre dans la pièce. Shon est très tendu.
- On fait quoi maintenant ?!
- Calme-toi, mon fils, répond Maman, Je vais nous trouver une autre maison, on va rester en sécurité. Personne ne va mourrir, okay?

    *flashback*
    Je suis sous la table du salon avec Shon et Noca. Shon pleure à cause de sa blessure dans la jambe, il s'est pris une balle. Maman lui a mis des bandages avant de nous cacher sous la table. Je suis très fatigué. Ils y a des méchants qui sont venus en pleine nuit pour nous embêter. Ils ont tirés dans toute la maison avec des fusils de chasse comme celui de Papa. Des pieds s'approchent de notre table. Noca se serre entre moi et Shon. C'est Maman. Shon bondit malgré sa jambe blessée pendant que moi et Noca nous redressons. Shon pleure dans la robe de Maman et Noca me tiens la main avec la même mine surprise que moi. Maman va bien, je crois que les méchants sont partis. Et Papa... Où est Papa?!
-Maman, où est Papa?
Les yeux de Maman qui était perdus dans le vide s'écarquillent et se gonflent d'une pluie de larmes.
-Il... Il est parti, votre Papa... Parti... Parti !
Elle tombe à genoux et nous serre tous les trois dans ces bras. Papa est parti. Je sais ce que ça veut dire. Il est parti comme les oiseaux que Papa chassait pour que l'on mangeait. Je ne le reverrai jamais. Soudain, je vois toutes les images que j'ai de lui défiler dans ma tête. Son regard grave mais doux. Sa petite barbe piquante et son sourire qui réchauffe. C'est la vie. La vie fait mal. Ça fait longtemps que je le sais. Noca est trop petite pour le savoir et Shon n'a pas encore compris que s'il ne l'apprends pas, il souffrira toute sa vie. Je me lève, on a pas beaucoup de temps.
- Maman, on doit y aller, on ne peut pas rester ici. Tu sais que la MPRH (Milice de la Pure Race Hadéite) brûle les maisons quelle attaque, ils ont sûrement déjà brûlé la ferme. On doit y aller.
    Soudain, Shon arrête de pleurer, il chuchote quelque chose. "Je n'ai pas entendu", lui dit Maman. "J'ai dit que c'était mieux d'être esclave !", crie Shon le visage inondé de pleurs. Maman le gifle. Son regard est plus noir que les cieux de mon enfance au Pôle. "Rien n'est plus cher que la liberté mon fils, est-ce-que tu as bien compris ?" Il ravale ses larmes et hoche la tête. Il a enfin compris. Il a enfin endormi ces sentiments. Quelque chose dans son regard se referme, prends de la profondeur, de la froideur. Ne plus sourire signifie aussi ne plus pleurer. Je suis content, il souffrira moins maintenant.

•Lyn•

    Papa et Maman sont à la maison. Il ne se parlent pas et ne dorment pas ensemble. Hier soir, ils se sont disputés à propos de drogues que prend Papa. À ce qu'il paraît, il en prends beaucoup. Et des dures. D'après lui, c'est le seul moyen pour réussir dans son boulot. Maman a quitté son poste depuis une semaine. Elle écrit des livres. Son premier livre va bientôt être publié et je l'ai déjà lu. Je ne lirai plus aucun de ces romans. Ils sont pleins de messages subliminaux qui prônent la suprématie des hadéites. C'est dégoûtant. Je comprends que Cassius les déteste. Moi même je les déteste. Mais Cassius ne vois pas tout le mal que commet son peuple opprimé. La vengeance des opprimés ne vaut pas plus que la haine de l'oppresseur. La plupart des démons sont des hors-la-loi, des voleurs, des cambrioleurs, des dealers. Les hadéites ont peur des démons. Et en même temps ce sont eux qui les contraignent à la voie de la délinquance. Quelques démons "réussissent dans la vie". Les hadéites les utilisent comme prétexte mais en réalité, ils font tout pour priver les démons des droits humains. Un cercle vicieux, de la haine dans les deux sens. Cassius sait très bien que l'école le provoque et attends le moindre faux pas pour le virer à jamais de la scolarité. Il sait très bien que toutes les universités aux places encore vaquantes se diront pleines à son inscription. Alors ses semblables tombent dans la rue. Un cercle vicieux.
    On est dimanche, pas cours aujourd'hui.

•Rena•

    Les gens commencent à s'assoir dans les gradins. Pour ce premier spectacle je dois aider Toby, le plus jeune des magiciens et jongler pendant que les clowns jouent. Je n'ai pas encore de vrai rôle mais Arsène dit que "les grandes choses viennent avec le temps" et que "chaque petit être à son importance". J'ai commencé à lire le livre d'Arsène. J'ai pas beaucoup de temps pour lire entre mes tâches, mon entrainement, mon sommeil et quelques balades nocturnes avec Careen et Diana. On dirait que l'auteur reprend les phrases de Maman. Elle aimer répéter certaines phrases que je lis dans ce livre. Peut-être que c'est elle qui reprennais les phrases de ce livre.

•Cassius•

    On a fini les valises. Shon nous à emmener moi et Noca manger en ville. C'est lui qui paye. Il est tard et il fait noir quand on rentre. Il fait noir tôt l'hiver de toute façon. Noca s'est endormie et Shon la porte.
    Il fait noir dans l'appartement pourtant je suis sûr que Maman y est, elle ne travaille pas aujourd'hui. Shon entre devant moi pour aller déposer Noca sur son matelas mais une fois la lumière allumée il s'arrête net. Il ne dépose pas Noca. Quelque chose ne va pas. Je rentre et sais déjà ce que je vais voir. Un cadavre sur le sol. Une énorme flaque de sang. Presque la même que celle que j'ai vu il y a des années dans la cours de notre ferme. Les mêmes lettres écrites sur la même feuille à côté du cadavre. MRPH. Noca dors encore. La déposition au poste de police ne servira à rien, la plupart des agents sont pour la cause de la MRPH et le peu qui ne sont pas pour ne sont pas contre. Je vais juste aller signaler le mort de Maman à la police pendant que Shon installera Noca et nos affaires chez un pote à lui. Il ne pleure pas, juste le regard encore plus sombre. La même réaction devant la mort que moi dans notre grange quand nous étions enfants.

•Lyn•

    Cassius n'est pas venu à l'école aujourd'hui. Le professeur d'histoire à un sourire malsain quand il écrit son nom dans la colonne des absences injustifiées, on est censé appeler l'école pour leurs dire quand on est malades. Le professeur sait que c'est le prétexte suffisant pour renvoyer un démon de plus.
    Seulement, Cassius allait très bien, quelque chose d'autre que la maladie l'a absenté. Sûrement quelque chose de grave.

•Cassius•

    Ces connards de flics veulent nous mettre dans un orphelinat. Tout le monde sait que les orphelinats pour démons ne sont que des prisons. Je parie que c'était prévu par la MRPH. C'est la vie, tant que Noca est avec moi ça va. C'est comme ça, c'est la vie. C'est pas grave.

~H A D E A~Où les histoires vivent. Découvrez maintenant