• Chapitre 5 : Explications •

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   Les coups pleuvaient sur le sac de frappe. Nyméria déchaînait toute sa colère et sa tristesse accumulée au cours de la journée. Lorsqu'Orun Wa l'avait laissée seule dans le couloir, furieuse et blessée, elle avait décidé de ne pas aller dîner, pour ne pas montrer aux autres son état. Tant pis pour Rex, elle lui parlerai plus tard.

   Elle frappait comme une enragée sur le sac, en pensant à son professeur ou à Orun Wa, elle hésitait un peu, ne sachant pas lequel des deux elle avait le plus envie de frapper. De quel droit le scientifique se permettait-il de l'insulter ? De quel droit envisageait-il la mort de Jango ? Quand à son prof, il avait menti pour l'éliminer et l'avait humiliée en public.
Tout en frappant, Nyméria ruminait des malédictions à leur encontre. Elle les détestait, et détestait tout autant le fait de ne rien pouvoir faire ou dire.

   Trop occupée à se défouler sur le sac, elle n'entendit pas la porte s'ouvrir. Ce ne fut que lorsque l'intrus se racla la gorge qu'elle s'aperçut de sa présence. Elle se retourna vivement, craignant être tombée sur la mauvaise personne, mais se décontracta en voyant Jango.

   - Tu m'as fait peur, dit-elle en soufflant.

   - Toi tu m'as fait peur, répondit-il d'une voix plus dure. Tu n'es pas allée manger, tu n'es pas dans ton dortoir. Taun We te cherche partout, ils ont lancé une équipe pour te retrouver. J'étais hyper inquiet !

   La jeune femme tenta de retenir ses larmes pendant qu'elle expliquait tout à son père.

   - Je suis désolée, j'ai craqué... Ça a été une journée compliquée, entre l'évaluation, mon professeur qui m'humilie et essaie de me faire rater mon évaluation, et Orun Wa qui me montre encore son dégoût... Je n'ai pas eu le courage d'affronter le regard des autres....

   Malgré tous ses efforts, des larmes avaient commencé à couler le long de ses joues blanches. Jango lui ouvrit ses bras pour qu'elle puisse s'y réfugier. Elle en avait rêvé toute la journée, s'effondrer dans les bras de son père, y chercher le réconfort, la paix, et oublier tout le reste. Elle éclata en sanglots, déversant un torrent de larmes, la tête sur l'épaule du chasseur de primes. Il caressait doucement ses cheveux cuivrés, en lui murmurant des paroles douces et réconfortantes à l'oreille. Il détestait la voir pleurer, cela lui donnait envie de massacrer tous les responsables de la tristesse de sa fille.

   - Tu es... Fâché ? Demanda-t-elle entre deux sanglots.

   - J'étais juste inquiet, ne t'en fais pas.

   - Je te demande pardon de t'avoir causé tout ce soucis.

   - Chut, c'est fini...

   Nyméria sécha ses larmes et se détourna de lui, honteuse de s'être laissée aller. Elle avait pris cette habitude de se cacher des autres pour ne pas subir les remarques qu'ils pourraient lui faire, comme l'avait si bien dit leur professeur, "les pleureuses n'ont pas leur place ici"

   - Ça va mieux ? Demanda-t-il.

   - Oui, merci. Je n'aurais pas dû pleurer, c'est ridicule, s'excusa la jeune fille.

   - Non ce n'est pas ridicule, c'est humain.

  La jeune clone se mordit la joue pour ne pas rappeler sa condition à son père. C'était déjà assez dur comme ça, elle n'allait pas en rajouter.

   - Je suis un soldat, je ne suis pas sensée être faible.

   - Tu n'es pas la machine qu'ils veulent que tu sois !

Commander - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant