• Chapitre 24 : Coupable •

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  Assis dans un fauteuil en face du lit, Keeli observait le corps étendu de Nyméria. Voilà pratiquement une demi heure qu'elle avait perdu connaissance, et le jeune homme guettait le moindre signe de réveil.  Elle ne devrait  pas tarder à ouvrir les yeux, d'après ce que lui avait dit Taun We. Il était venu la voir juste après le malaise de la jeune femme, pour qu'elle vérifie s'il n'y avait pas eu de choc crânien ou autre blessure lors de la chute. Boba avait également confié aux Kaminoans le soin de s'occuper du corps de son père avant l'enterrement. Ils ne faisaient en général pas ce genre de choses, mais Boba étant encore jeune, il ne pouvait pas s'occuper seul de la dépouille.

  Le visage de la jeune femme était calme, paisible, comme si elle dormait. Le clone avait l'impression qu'une simple caresse sur la joue pourrait la réveiller, comme lorsqu'ils dormaient ensemble. Des expressions il en avait vu tellement sur le visage de sa dulcinée... Il était à chaque fois surpris des capacités émotionnelles de la jeune femme, qui pouvait passer de la joie à la colère en deux secondes. Lui en était incapable. À cause du travail des Kaminoans sur ses capacités cérébrales, il ne pouvait pas ressentir toutes les émotions comme il les voyait chez Nyméria.

  En fixant le visage serein de la jeune femme, il ne pouvait s'empêcher de repenser à l'horreur qu'il avait lu dans ses yeux avant qu'elle ne s'effondre. Il en avait encore froid dans le dos. La voir s'effondrer devant lui d'un seul coup l'avait terrorisé. Il s'était précipité vers elle mais n'avait pas pu la rattraper. Sa nature  de clone avait alors pris le dessus,et dans le plus grand des calmes, il avait tenté de la ranimer, avant de l'emmener à Taun We. Si s'occuper d'elle après sa chute s'était fait dans le plus grand des calmes, l'attente du réveil, elle, angoissait le clone, le laissant seul avec ses pensées.

  Le jeune homme était conscient que désormais la vie ne serait plus du tout la même. Il la quittait au pire moment pour elle. Il se demandait si la jeune femme allait réussir à gérer toutes ces émotions sans personne sur qui compter à ses côtés. Il pourrait toujours l'appeler, mais il était pratiquement sûr, connaissant Nyméria qu'elle ferait semblant d'aller bien pour ne pas l'inquiéter.

  Perdu dans la contemplation du visage de la jeune femme, le clone ne remarqua pas tout de suite son léger froncement de sourcils. Ce n'est que lorsqu'elle battit des cils qu'il revint à lui. Il prit délicatement sa main dans la sienne et la regarda se réveiller. Nyméria ouvrit doucement les yeux, et promena son regard dans la pièce avant qu'il ne se posent sur Keeli. Elle ouvrit la bouche sans qu'aucun son ne puisse en sortir et sa vue commença à se brouiller. Le clone posa sa main libre sur la joue de la jeune femme pour la rassurer.

  - J'ai fait un horrible cauchemar, finit-elle par dire la voix tremblante.

    Le clone baissa la tête d'un air contrit, tandis que la jeune femme agitait négativement la tête, refusant d'y croire.

  - Je suis désolé, murmura Keeli.

  Nyméria fondit en larmes à nouveau, et le clone alla s'asseoir à ses côtés pour pouvoir la prendre dans ses bras. Elle ne le repoussa pas cette fois. Trop faible pour protester, elle avait plus que jamais besoin de réconfort. Il la berça longtemps, lui murmurant comme à son habitude des paroles réconfortantes, caressant son dos et ses cheveux. Il savait en général quoi faire pour lui remonter le moral, mais il avait peur que dans cette situation là ce ne soit pas assez. Il continua tout de même jusqu'à ce que Nyméria ait totalement arrêté de pleurer.

  Keeli desserra alors un peu son étreinte avant de poser ses lèvres sur le front de la jeune femme. Elle souffla pour libérer la pression avant de déposer ses lèvres sur celles du clone.

Commander - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant