Une fiole de whisky dans une main, l'autre tenant le volant, Julian conduisait dans Paris sans aucun but. La discussion qu'il avait eut l'après midi même avec Presnel l'avait chamboulé. Oui, il tombait peu à peu amoureux de lui. Mais l'amour, il n'y connaissait rien. La preuve, la dernière personne qu'il avait aimé avait finit brisée. Il ne voulait faire de mal à personne, surtout pas a celui qui sans cesse ne faisait que lui ouvrir son cœur. Il avait peur. Terriblement peur.
A quelques mètres de lui, une jeune femme traversait la rue, pourtant, Julian ne l'avait pas vu. Peut-être était-ce l'alcool où toutes les pensées qui fusaient dans son esprit à cette heure ci. Alors que la passante s'engageait sur le passage piéton, Julian pila du mieux qu'il pu, écrasant la pédale de frein.
Il ferma les yeux, redoutant le pire. Lorsqu'il les rouvrit, il posa son regard vers la jeune femme d'abord. Elle était à terre, mais semblait n'avoir aucune blessures physiques. Elle semblait terrorisé.
Les passants s'étaient amassés autour d'elle pour savoir si elle n'avait rien. Le conducteur de la Mercedes ne daignait se montrer. Avait-il honte ? Etait-ce volontaire, ou accidentel ?
Julian regardait la scène avec effroi, il ne l'avait pas vu, il l'aurait juré. Comme si elle avait débarqué de nulle part et s'était mise en travers de ses roues. Comme si le destin les avaient fait se rencontrer dans cette circonstance sordide. L'allemand enleva ses mains du volant, abasourdi. Ses doigts tremblaient et dans un flou total, il rangea sa fiole dans la boîte à gants. Il essuya rapidement la sueur sur son front avant de remarquer qu'au niveau de son arcade sourcilière du sang s'échappait.
Il avait horreur du sang.
Il faillit perdre connaissance, mais le bruit des gens dehors, haineux et désireux de savoir qui avait commis cette atrocité rappela Julian à la raison.
Il songea un instant à sortir de sa voiture pour courir n'importe où ses jambes lui permettraient. C'était une mauvaise idée. Il avait quand même faillit tuer une femme.
Il devait appeler quelqu'un. Presnel.
Ses doigts tremblaient encore alors qu'il sentait le sang descendre le long de sa tempe. Il composa le numéro difficilement.
A l'autre bout du fil, Presnel décrocha.
- Allô ?
- Je crois que j'ai fait une grosse connerie, Presnel. Rejoins-moi, s'il te plaît. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé. C'est allé trop vite, je ne sais pas quoi faire.
Il fondit en larmes. Elles étaient incontrôlables, ce qui rendit ses paroles plus compliquées à comprendre. Il se regarda dans le rétroviseur intérieur. Il était méconnaissable.
- Calme toi, Julian, dis moi où tu es, le rassura Presnel.
- Je compte sortir de la voiture et courir. Ils sont tous là, à me juger et à me gueuler de sortir. Si je sors par le coffre, personne ne me verra et je pourrai filer en douce. Tu comprends Presnel ?
- Non, je ne te suis pas très bien, confessa le français qui avait perçu la panique de son petit ami. Où veux-tu courir, Julian ? Q'as-tu fait ? Tu peux tout me dire tu sais !
- J'ai failit percuté une femme qui traversait. Presnel, crois-moi, je ne l'ai pas vu. Elle est apparu d'un coup, et je ne sais pas ce qu'il s'est passé, j'ai freiné de toutes mes forces...
- ... Ok, ok, je comprends l'urgence. Sors de la voiture, Julian. Va voir comment elle va, j'arrive de suite.
Malgré les conseils de son petit ami, il n'arriva pas à sortir de son véhicule et aller prendre des nouvelles de la passante. C'était comme s'il était paralysé, incapable de bouger malgré sa propre volonté.
Il passa ses mains sur son visage et lorsque il les retira, elles étaient couvertes de sang. Le liquide venait-il seulement de son sourcil ou il y avait-il autre chose ?
Soudain, il sentit quelque chose couler sur sa bouche puis dans son cou. Il se regarda de nouveau dans le rétroviseur avant de s'apercevoir que son nez était en train de libérer un volume important d'hémoglobines.
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- Excusez-moi, je connais le conducteur. Excusez-moi !
Presnel essayait de se frayer un chemin dans l'épaisse foule. Les personnes autour de lui le regardaient avec mépris. Lorsqu'il arriva au niveau de la Mercedes rouge, il toqua à la fenêtre.
Le carreau descendit lentement et laissa apparaître un Julian ensanglanté et apeuré. Ses mains tremblaient et il essayait de contenir sa panique. Julian avait peur du sang cependant il en était couvert entièrement.
- Qu'est ce que tu as foutu, hein ? Il faut que je t'emmène à l'hôpital. Tu t'es cogné la tête, tu as reçu un choc ?
- Non, pas besoin d'aller à l'hôpital, j'ai juste besoin de me doucher.
Il entra dans la voiture et s'assit sur le siège passager. Il renifla Julian avant de soupirer.
- Tu as bu ? Tu sens le whisky à cent mille lieues. Je pensais que tu avais arrêté de te soûler ainsi. C'est pour ça que tu n'as pas vu cette pauvre femme. Laisse-moi le volant. Il faut qu'on parte d'ci. Tout est trop confus.
Ils s'engouffrèrent dans les rues de Paris en silence. Presnel semblait énervé et inquiet pour son copain.
- Tu nous conduis où ?
- Chez moi, où tu veux aller sinon ?
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Thank u, next [ Draxembe ]
FanfictionLe 3 janvier 2017, le club parisien du Paris Saint Germain annonce l'arrivée d'un ailier allemand dans la capitale. Presnel Kimpembe n'a que 21 ans et pourtant, l'homme qu'il s'apprête à rencontrer va chambouler sa vie.