Citoyens Z - Les Origines

1 - Le laboratoire dans la montagne

  On y accédait par un monte-charge encastré dans la falaise. Il y avait la place pour cinq personnes, mais cette nuit-là, seul un scientifique avait escaladé cette montagne, dans un sombre but.
  Bien sûr, pour les militaires de surveillances cette nuit-là, rien n'était anormal ; ce scientifique en particulier faisait partie du Conseil, les six scientifiques ayant accès à l'intégralité du complexe. Alors c'est avec un grand sourire, que cette nuit-là, sans le savoir, ils allaient être l'une des causes de la fin de l'Humanité : les premiers infectés.
  Parce que cette nuit-là, une porte fut laissée ouverte. Une porte pourtant hermétique, sécuriser par un pass, un mot de passe, un scan rétinien, et le tout avec reconnaissance vocale. Rien d'extraordinaire quand on y avait accès.

  Et le voici arrivé devant l'immense porte métallique du complexe. Encore, ici, on le fit passer en le saluant. Et il ne mit pas longtemps à traverser les couloirs de bétons, marchant d'un pas calme et assuré. 
  Malgré la conversation qu'il a eue la veille avec son frère, sa décision était prise et rien ne le ferait changer d'avis puis de toutes façons, il faut l'avouer, aucun argument ne faisaient le poids contre le problème auquel il était confronté et aucun autres scientifiques n'oseraient jamais prendre une quelconque décision. 
  Alors, qui était mieux placer que lui pour intervenir ? Celui dont les calculs avaient permis de rendre tout ça possible...
  Oh, bien sûr, il avait fait des concessions, après tout, les conséquences de ses actes allaient toucher tout le monde de la pire des manières...
  Oui, mais après tout, de quoi pourrait se plaindre l'Humanité d'avoir créé l'arme qui pourrait mettre un terme à la civilisation ? Certes, beaucoup d'innocents en mourons... Mais l'homme a toujours fait ça. Il a toujours reproduit, de toutes les façons possibles, ses erreurs...
  Au moins, celle-là sera la dernière.

☆

Nous y voilà. Devant la porte.

Il a le pass. Il le glisse dans le boîtier. Le voyant passe au vert.

Le mot de passe ? ProjetSolanum .

Le boîtier s'ouvrit. Il s'approcha et fixa l'objectif. Un bip se fit entendre. Encore un voyant vert.

《Bonsoir Monsieur Fallen. Comment allez-vous ?
— Bien merci. Je suis pressé, ouvre la porte s'il te plaît.
— Veuillez donner votre matricule personnelle et votre mot de passe pour une vérification.
— Matricule 0002... AA8453.
— Bien vous pouvez entrer. Je tenait à vous informer, il y aurait une panne d'origine inconnu dans l'ordinateur central, les caméras de de la section 9 ne sont plus en états de marches et le programme de ventilation du SAS de confinement aurait été reformater.》

  Ça, il le savait. Évidement, c'était lui. Il avait un accès total au réseau du complexe scientifique. Il ne lui restait que quelques codes à taper sur les ordinateurs, les plus importants, et il aurait fini.
  La porte du SAS où se trouvait le liquide s'ouvrit. Il ne lui restait qu'à sortir une fiole, la casser, puis de repartir. Les conduits aideraient la vapeur à se diffuser.
  Il prit des gants, les mit et se dirigea vers la boîte qui contenait les trois fioles, avec ce liquide.
  Lorsque le coffret fût ouvert, et à la vu du contenu, il fut brièvement pris d'angoisse... Il en manquait déjà une !
  Comme quoi, il ne serait pas le seul fautif après tout... Bien qu'il n'avait aucune idée de qui pouvait être derrière ça...
Mais bon, en définitif, ça ne changeait pas grand chose

CRAC ! La fiole se fracassa au sol...

Encore quelques codes...

  Voilà. Les portes allaient s'ouvrir et la ventilation allait s'enclencher dans trente minutes. Le temps qu'il lui fallait pour sortir et être rentré avant le lever du soleil.