Chapitre 16 : Harrington Universal

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Avec la fin de semaine arriva le Gala de Mr Beckett. Comme je ne m'étais occupée que de répondre présente à l'invitation, je n'avais pas prévu de tenue adaptée à une telle soirée. Je réalisai cela en me retrouvant devant ma penderie, le vendredi soir, en rentrant du travail. Je fouillai quelques instants dans mes robes avant de me rendre à l'évidence, j'allais dénoter par la modestie de ma garde-robe quoique je décidais de mettre.

Je soupirai et, exténuée par ma semaine et par cette révélation, je me laissai tomber sur mon lit. Au bout d'un certain temps, je fis l'effort de lever mon bras pour regarder ma montre. Il me restait deux heures. A ce rythme-là, je ne serais jamais prête à temps. Je me levai en entendant le son de la télévision derrière la porte de ma chambre. Je me rendis dans le salon pour trouver Riley affalée dans le canapé en train de somnoler devant les informations.

– Ça va ? Demandai-je en m'accoudant au dossier du canapé pour la regarder par au-dessus.

Elle pencha la tête en arrière pour pouvoir me voir. Puis haussa les épaules.

– Je me suis disputée avec Ben... soupira-t-elle.

– Ah...dis-je ne sachant pas quoi répondre d'autre.

Un silence s'installa entre nous pendant lequel seul le son de la télévision résonna dans l'appartement. Riley commença à changer de chaîne pour trouver un programme intéressant. Je fronçai les sourcils en apercevant un symbole que je connaissais sur une chaîne d'informations locales.

– Attends, est-ce que tu peux revenir en arrière ? demandai-je.

Elle retourna sur le canal précédent.

« ... que la firme transnationale d'origine italienne Harrington Universal délocalisera bientôt son quartier général à Philadelphie... »

Un frisson me parcourut. Harrington Universal à Philly, ça ne pouvait pas être une coïncidence. Il devait savoir, c'était la seule solution logique.

–Tu ne dois pas te rendre à un gala ? me demanda Riley, interrompant brusquement les obscures pensées que la simple évocation du nom Harrington avait fait naître en moi.

– Si, répondis-je mais je n'ai pas de tenue adaptée...

– Comment ça ? S'exclama-t-elle en se levant brusquement avant de se précipiter dans ma chambre.

Je souris et pris sa place dans le canapé alors qu'elle fouillait ma penderie pour parvenir aux mêmes conclusions que moi. Je croyais qu'elle abandonnerait rapidement en s'apercevant que j'avais raison mais, au lieu de cela, au bout d'environ dix minutes, elle poussa un cri particulièrement aigu. Je sursautai et me redressai pour savoir ce qui lui arrivait.

Elle tenait du bout des doigts, comme si elle craignait de l'abimer, une longue robe en velours rouge à bretelles, fendue à la jambe gauche, dos nu. Cette robe était magnifique et parfaitement adaptée. J'avais oublié que je l'avais gardée et je me demandai comment Riley l'avait trouvée.

– Et tu oses dire que tu n'as pas de tenue qui convient ? protesta-t-elle.

Je souris nostalgiquement en regardant le tissu.

– Je ne peux pas la mettre...murmurai-je

Le regard qu'elle me lança était scandalisé.

– Quel genre de raison peut te convaincre de ne pas la mettre ?

Je réfléchis à une formulation qui la convaincrait que je ne pouvais pas la porter.

– C'est le cadeau d'un ex. Elle coûte trop chère pour que je m'en sépare, mais je ne peux pas la porter...

Le sang n'est rienOù les histoires vivent. Découvrez maintenant