Chapitre 44 - Une bonne nouvelle

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Septembre 1942,

Élise, ma chère et douce Élise

Que de nouvelles à t'annoncer en ce doux mois de Septembre et l'emballement emporte mes idées, je ne sais point par laquelle commencer. Je tâcherais d'être bref et concis, car je sais que la boîte dans laquelle tu gardes mes lettres commence à déborder.

J'ai exceptionnellement eu une permission de trois semaines pour Noël. Je pourrais donc te rejoindre. À croire que les miracles de Noël existent bels et bien et ça me fait si chaud au cœur soudainement de savoir que je pourrais à nouveau te serrer dans mes bras. Un réel bonheur.

L'autre nouvelle est que mon escadron est moi quittons le front, temporairement. Nous ne sommes pas sollicités, il a donc été décidé par les hautes sphères que nous allons tout simplement rentrer sur la base la plus proche, je pourrais donc t'écrire plus souvent en attendant nos retrouvailles. Ô Élise comme il me tarde de te retrouver. Soudainement, j'ai l'impression d'apercevoir le soleil à nouveau et de retrouver mon oxygène, un brin d'espoir dans ma vie. Je te l'ai déjà dit et redit, Élise, mais je ne me vois pas faire cette guerre sans toi. Je sais que tu n'es pas "là", à mes côtés et heureusement, je n'aurai que trop de cheveux blancs à force de me soucier de ta sécurité, mais tu es "là", dans mon cœur. Tu es cette voix que j'entends me rassurer à chaque fois que je vais au front. Tu es cette main qui m'aide quand je tombe dans un trou. Tu es ce sourire que je vois quand le ciel est gris et qui m'éclaire.

Tu es cette voix qui me guide sur mon sombre chemin. Ce parapluie qui me protège des balles qui me passent au-dessus de la tête, sifflant à proximité et s'écrasant alors dans les corps de mes camarades.

Tu es ce tout qui me maintient en vie Élise.

Sans toi, la vie n'est rien.

Sans ta présence tout me parait plus fade. Plus triste.

Si mes dernières pensées à ton égard t'ont semblé étrangement sombres, sache que je suis de nouveau "moi" et je voudrais que tu excuses ce comportement, cet écart qui a été le mien. Je n'ai en rien le droit de me plaindre. Il y a pire.

Il y a eu Georges.

Dis-moi Élise, crois-tu qu'il nous observe de là où il est ? Crois-tu qu'il veille sur nous ? J'aime à croire qu'il est là, juste au dessus de nos têtes, à sourire bêtement à notre amour farfelu, tordu et compliqué.

Un amour pourtant si vrai, si pur.

Tu me manques terriblement, mais je ferais tout pour être à tes côtés d'ici quelques mois, crois-moi. Crois en moi Élise.

J'arrive. Attends-moi.

Je serais bientôt là.

Cher ThomasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant