10/ SARAH [MODIFIE]

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J'ai envie de vomir. Nous sommes dans la voiture de Ian. Il me ramène chez moi. Je suis tellement saoule que je ne saurais même pas dire la couleur de sa voiture ni même le modèle. Tout ce qui m'occupe l'esprit à présent c'est « ne vomis pas, ne vomis pas, ne vomis pas ».

-Ca va ? Me demande Ian.

C'est la première fois qu'il m'adresse la parole depuis que nous avons quitté le loft de Tobias.

-Tu pourrais investir dans une voiture qui secoue moins pour quelqu'un qui a ton prestige. Je déclare en éludant sa question.

-Revoilà la méchante Sarah. Commente-t-il en me détaillant de son regard azur. Qu'est-ce qui ta pris chez Tobias ?

-De quoi tu parles ? Je demande, la tête en vrac.

-Ta main ? Sous ma chemise ? m'interroge-t-il. Devant Tobias ?

Son regard alterne entre la route et moi. Ses sourcils sont arqués et sa bouche forme une ligne fine.

-Je ne sais pas. Je réponds honnêtement avant de m'emporter. Je suis grave bourrée, sérieusement shootée aux sel et j'en sais rien... j'avais envie de te toucher.

Je me tais car je suis tétanisée par ce que je viens de dire. Je réalise que c'est la vérité. Je suis arrivée chez Toby, et il était là avec ces deux filles en train de glousser et de se frotter à lui. J'ai prétexté vouloir faire amende honorable pour aller l'interrompre, lui faire remarquer ma présence.

Quand il n'a pas bougé, j'ai emporté ma jalousie et je l'ai noyée dans des shots de vodka et un saladier de Chipsters. Qu'est-ce qui cloche chez moi ? Je n'ai donc rien appris de mon passé ?

Me revoilà à me ridiculiser devant un mec et en plus un acteur. Il faut vraiment que je grandisse !

Je réalise que Ian n'a pas parlé depuis ma grande révélation. Il m'observe comme si j'étais une énigme complexe.

-Nous sommes arrivés. Dit-il. Viens, je te raccompagne là haut.

-Ça va aller, merci. Je réplique, gênée.

J'ouvre la portière de la voiture et il fait de même, malgré mon commentaire. Je l'entends faire le tour pendant que je rassemble mes affaires. J'envisage de partir au pas de course pour le distancer mais je trébuche sur le trottoir.

-Viens. dit-il en me proposant son bras.

Je me contente de l'agripper et de le suivre jusqu'à l'entrée de mon immeuble. Il me prend les clés des mains et ouvre avant de me mener à l'ascenseur. La montée se fait dans le silence complet. Je me sens minable. Je me sens minable parce que j'ai trop bu, encore, parce que j'ai été la pire des garces avec lui alors qu'il est là à me ramener chez moi. Mon problème quand je bois c'est que j'ai tendance à passer de l'euphorie à la déprime assez rapidement. C'est comme ça en général que je sais que les effets se dissipent. Comme maintenant. Le pire cest que je me suis ridiculisée dans la voiture avec ma révélation stupide. J'ai tellement honte que je n'ose même plus le regarder dans les yeux.

Ian referme la porte de mon appartement derrière lui. Il laisse son perfecto sur une des chaises et pose ses mains sur ses hanches en soupirant. Je me mets à observer mes pieds pendant des minutes muettes qui semblent durer une éternité. D'ailleurs ma chaussure droite aurait besoin dêtre nettoyée. Je me perds dans la contemplation de cette minuscule tâche.

-Tu devrais peut-être te coucher. Propose Ian. Si tu veux je peux t'aider.

-J'ai l'air si mal que ça ? Je demande sans le regarder.

-Tu as titubé tout le chemin depuis la voiture jusqu'ici

-Non ça va, j'ai juste besoin de boire un verre d'eau. Je mens.

TOUT mais pas TOIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant