Chap. 5 Erreurs

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Comment Kagami va-t-il réagir à cette terrible phrase ? Est-ce la pire chose qu'Aomine va lui dire ? Quelles seront les conséquences de cette discussion ? Je vous laisse le découvrir ! Bonne lecture !
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Chap. 5 Erreurs

[Aomine]
    "Je suis pas pédé."
Il semblait au bord de l'explosion, voire dedans.
"Ah oui ?"
Son ton froid et doucereux m'arracha un frisson.
"Repense à hier. C'était pas une tapette celui qui gémissait sous moi pour que je le prenne ?"
J'eus un moment d'arrêt... Oui... J'étais passé de ce côté... Et c'était moi qui en avais fait la demande...
    Si je n'avais aucun souci au sein de notre couple à assumer ce désir passif, en dehors, cette part - que je considérais alors comme faible de moi - devenait taboue. Ou peut-être inexistante. Je le repoussai donc, trop brutalement sans doute.
"C'est toi qui te fais défoncer le cul d'habitude.
-Y a une honte à ça ?"
Toute ma tension baissa d'un coup ; je ne comprenais pas sa question. Et son calme. Relatif apparemment.
"Y a une honte à ça ?!"
Il avait hurlé. Je l'avais réellement heurté.
    "J'arrête. J'en peux plus. J'abandonne."
Il fit un pas en arrière, puis se retourna et s'éloigna.
"Taiga... Tu... tu veux dire que c'est... c'est fini ?"
Je n'obtins aucune réponse.
"Attends !"
Il s'écartait de plus en plus ; je le perdais.
    Sans même réfléchir, je partis en courant vers mon seul oxygène. Mes bras enlacèrent sa taille et mon torse épousa son dos.
"Taiga, tu peux pas partir."
Je sentis son masque de dureté vaciller quand une larme colora son cou, la seule qui m'ait échappé.
    D'un geste dur, il se défit de mon emprise et reprit son chemin. Je restai immobile, las. Je n'avais pas remarqué la caméra à quelques mètres, ni les trois journalistes se pressant désormais vers moi ; je les écartai d'un geste de bras, fixant ce point invisible au loin. J'appelai mon entraîneur pour l'avertir que je ne serais pas là aujourd'hui.
    J'avais perdu Taiga.

    Je suffoquais ; mais je ne pouvais pleurer ici, si mes coéquipiers rentraient ? Je ne pouvais pleurer ? Et pourtant je chialais comme un gosse. Six ans envolés. Froidement.
    Je l'aimais tellement... Depuis le lycée... Je l'avais haï, avant de poser un regard nouveau sur lui lors de notre défaite... Et à l'anniversaire de Kuroko, j'avais remarqué une défaillance dans son animosité. La suite s'était construite autour de nombreux matchs, de rires, de sorties...
    Il me manquait déjà ; comme si cela faisait des années... Seulement quelques heures s'étaient écoulées... Le temps était plus long... Les secondes résonnaient dans mon crâne. Sans lui.
    J'ai merdé.
"Taiga..."
L'eau passait par ma bouche, dévorait mon cou, trempait mes vêtements. Et je ne la retenais pas, même si je me répétais que je ne devais pas la laisser m'inonder.
    Avais-je été si égoïste ? Je nous avais protégé... Il ne l'avait pas supporté, malgré nos nombreuses discussions. Je n'avais pas vu sa détresse... J'avais été idiot.
    L'appeler ? Non, c'était faible, il ne décrocherait pas, je le savais bien. Aller le voir ? Quand tout était si frais ? Il n'ouvrirait pas la porte. En parler ? À quoi bon ? J'étais seul face à un miroir me mettant à nu. Mes erreurs.

    J'entr'ouvris les yeux. Pourquoi mes draps étaient-ils si froids ? Et mes yeux humides ?
"Tai ?" grognai-je.
Pas de réponse. Je me redressai à demi ; personne.
"What's wrong, Daiki ?" (Qu'est-ce qui va pas, Daiki ?)
Mon sang se glaça. J'avais oublié.
    "Daiki ?!"
Je m'assis sur le rebord de mon lit et pris ma tête dans une main ; des céphalées m'anéantissaient soudain.
"Daiki ? What's up ?" (Daiki ? Qu'est-ce qui se passe ?)
Un de mes coéquipiers de la chambre adjacente se pressa.
    Des bras passèrent dans mon dos et sur mes épaules, pendant qu'un verre d'eau et deux cachets prenaient la direction de ma main.
"Daiki...
-I got dumped," (J'me suis fait larguer.) lâchai-je bassement, honteusement.
Je pensais qu'ils se moqueraient de moi, mais cela ne comptait plus vraiment maintenant ; même si je regretterais sûrement.
    Les trois basketteurs eurent un moment d'arrêt, puis me serrèrent un peu plus contre eux.
"Do you needa talk about this ?" (T'as besoin d'en parler ?)
Je secouai la tête et me levai.
"I'm fine... Just a little upset..." (J'vais bien... J'suis juste un peu paumé...)
Il semblèrent comprendre immédiatement.
    Je ne pleurais pas... Mais j'avais mal. Terriblement.
    Je n'étais rien sans lui...

    Des exclamations de joie, des étreintes, des rires. J'y pris part, mais j'étais extérieur à tout cela. Je ne fis pas attention à la suite, je n'entendais pas vraiment ce qu'on me disait. Et je ne sais comment, mais je parvins à exprimer mon désir de rester seul dans les vestiaires. J'attendis quelques minutes, sans penser.
    Il n'était pas venu dans les gradins. Il ne m'avait pas regardé. Non. Rien. C'était ça la rupture ? Le célibat ? La solitude.
    Je me levai en titubant un peu, comme si je sentais tout le poids de mes erreurs sur mes épaules. Mon corps était trop faible pour supporter physiquement cette douleur cardiaque. Le rouge me manquait terriblement.
    Je sortis et commençai à errer. Je m'approchais d'un terrain. Je m'approchais de lui. Parce que je sentais qu'il était là-bas. Cette séparation ne pouvait pas être simple pour lui non plus ; et seul le basket pouvait exorciser ce mal.
    Un doux battement monta dans mes oreilles : un dribble. Et je ne pouvais me méprendre : c'était le sien, son bruit. J'avançai d'un demi-pas, puis cessai tout. Magnifique...
    Il était trop beau... Suant, essuyant vaguement son front, caressant le ballon...
    Ses cheveux rouges, noircis sur les pointes, légèrement regroupés par la sueur, flottaient devant ses iris rougeoyant. Sexy...
    Cela faisait longtemps que je ne l'avais pas regardé ainsi... Je me rendis compte au bout de quelques minutes que je me mordillais la lèvre inférieure - la charcutais plutôt. Oui, cela m'excitait.
    La perfection dansait devant moi.
    Soudain, deux billes rouges, volcans effusifs bouillonnant d'adrénaline, sombrèrent au cœur de mes abysses fascinées.
    Je fis quelques pas vers lui pour le rejoindre sur le terrain. Il dribblait lentement, presque calmement ; en me fixant froidement.
    Mes mains étaient moites ; la sueur coulait sur ma nuque et mes tempes. Je devais lui dire. Même si ma gorge était sèche.
    "Taiga."
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Alors ? Va-t-il trouver les mots ? Est-ce que tout va s'arranger ? Est-ce Kagami va réellement pardonner ? Rendez-vous demain pour la suite ! Bye, Kagamine

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