CHAPITRE QUATRE

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Quelle mauvaise idée avait-elle eu là en acceptant le petit "rendez-vous" de Saï. Elle pensait bien faire, mais vainement. Au lieu de le dégoûter de ses prouesses en matière d'alcool, le brun au visage pâle revenait à la charge. Et pourtant, elle en avait fait des âneries ce soir là. Elle s'était arrangée pour se rendre minable et voilà qu'elle découvrait avec horreur que tout ça avait seulement eu pour effet d'attirer un peu plus le dessinateur hors pair. C'était à s'en arracher les cheveux, elle n'avait jamais vu un type avec des goûts aussi étranges. « Qui voudrait d'une pauvre étudiante qui enchaîne les verres et qui vomit sur ses chaussures ? » pensa t-elle en déclinant un autre de ses appels.

- Salut beauté !

La brune releva les yeux et, sans surprise, tomba sur les iris azur de son colocataire. Deux jours s'étaient écoulés depuis leur petite altercation où le beau blond avait été fâcheusement rembarré. Et la Hyûga se surprenait à trouver ce petit jeu davantage drôle. Elle reprenait le contrôle, c'était un fait. 

- T'as pas quelqu'un d'autre à faire chier ? demanda t-elle sèchement en gribouillant sur l'un de ses cahiers de cours.

- Ah non ! s'exclama t-il en prenant place. C'est dingue mais tu vois, j'ai décidé qu'aujourd'hui j'allais m'occuper de toi ! 

- Arrête, je suis presque flattée, rétorqua t-elle ironiquement.

- Tu voulais dire flattée tout court, n'est-ce pas ? 

- Arg !

« C'est pas vrai ! Voilà qu'il recommence ! » s'étrangla t-elle en sentant la main du blond sur sa cuisse. Il la rendait si mal à l'aise qu'elle en oubliait de répliquer correctement. Elle qui pensait le mener par le bout du nez se retrouvait désormais une fois de plus à la case départ. Elle comprenait les agissements du blond et pourtant, elle n'arrivait jamais à les contrecarrer. Mis à part cette fois-là où elle était sortie avec Saï, la brunette était comme qui dirait, impuissante.

Et non, elle n'avait pas du tout le contrôle.

- T'en as pas marre de m'emmerder ? Tu trouves pas qu'on s'envoie déjà assez sur les roses à l'appartement ?

- C'est vrai, c'est vrai ! lui dit-il en souriant à pleines dents. Mais qui aime bien, châtie bien n'est-ce pas ? 

- C'est dingue parce que pour moi, c'est pas du tout le cas, grogna la Hyûga en lui lançant un regard noir.

- Tu te souviens qu'on a un devoir de littérature à rendre aujourd'hui ?

Un ange passe, puis un second, puis la phrase fit tilt dans les méninges de la brunette. Ce bougre avait une fois de plus fait quelque chose qui laisserait la brune en rogne. « Il a dû se venger pour la sextape et le devoir d'anglais ! ». Ni une, ni deux, la brune se mit à fouiller dans son sac à main et trouva avec horreur quelques bribes de sa dissertation. Elle avait mis six heures à le terminer et son travail était réduit en miettes. 

- De quel droit ?! 

- Je ne vois pas de quoi tu parles, fit-il indifférent.

- Tu te fiches de moi ?! Et ma dissertation alors ? 

- Oh ça ! s'exclama t-il en riant. Excuse-moi, j'ai dû le déchirer sans faire exprès ! 

- Tu m'énerves ! Tu m'énerves ! Tu m'énerves ! répéta t-elle au bord des larmes.

- Uzumaki et Hyûga ! Taisez-vous et rendez-moi vos devoirs ! 

La jeune femme jeta un coup d'œil à son devoir en charpie puis à son professeur qui attendait patiemment non loin de là. Foutue pour foutue, la brune ne daigna pas échanger plus de mots avec son voisin et quitta la salle sous les exclamations du corps enseignant. Qu'avait-elle à perdre de plus de toute manière ? Elle comptait bien s'asseoir avec un bon café et réfléchir cinq minutes. « Réfléchir, réfléchir ! Je fais que ça ! » grogna t-elle en dépassant le portail. Même Kiba qui était pris le trois quart du temps par son emploi du temps ne pouvait pas l'aider. Ou du moins, il ne voulait pas. Elle ne savait pas trop en fait, tout ça la rendait folle.

Mon meilleur ennemiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant