CHAPITRE SIX

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Le vent commençait à souffler et Hinata était sur la route du retour. La pluie commençait elle aussi à tomber, détériorant le champ de vision de la brunette qui elle devenait de plus en plus sensible au froid. Elle parvint tout de même à atteindre son immeuble en une dizaine de minutes, trempée jusqu'au cou. 

En entrant, la jeune femme aperçut une tête blonde de dos. Elle se figea alors, ne sachant pas quoi faire. Naruto quant à lui, était bien trop préoccupé par son envie de poulet au curry pour s'intéresser au nouveau venu. Il fit cependant un tour sur lui-même tout en refermant le frigidaire et tomba sur la jeune femme. Celle-ci était frigorifiée et avait semblait-il été prise d'une violente attaque en plantant à nouveau son regard dans les doux et beaux yeux du blond. Ce dernier ne daignait pas bouger le petit doigt. La voir lui provoqua un pincement au coeur mais il se ressaisit vite. « Je ne dois pas tomber » s'était-il promis. 

Il fit alors quelques pas en avant et s'adressa à sa colocataire de la manière la plus naturelle possible.

- Salut Hyûga, tu préfères du poulet au curry ou du poulet tout court ?

L'étudiante n'en revenait pas. A quoi jouait-il exactement ? Son coeur rata un battement, elle était partagée entre deux sentiments. 

Au premier abord par la joie qu'il ne passe pas en revue les derniers événements, et au second par la tristesse d'observer un blondinet absolument impassible face à elle. Que cherchait-il à faire avec elle ? Elle ferma les yeux un instant et tout en se mordant l'intérieur de la joue les rouvrit. C'était décidé, elle aussi. Il avait fait le choix d'oublier cet instant chaleureux qu'ils avaient pu vivre, pu partager, il avait tiré un trait sur ça. Elle l'imiterait, pour son plus grand bonheur – ou malheur...

- Hum... réfléchit-elle. Poulet au curry, bien plus épicé, bien plus savoureux, répondit-elle en s'éloignant.

C'est avec désarroi que l'Uzumaki observa la brunette disparaître au fond du couloir pour enfin s'engouffrer dans sa chambre. « Alors elle aussi ? » pensa t-il aussitôt. 

Il soupira discrètement et porta sa main vers sa poitrine. Son coeur s'était emballé et ses pensées étaient toutes aussi brouillées les unes que les autres. Il l'avait vu indifférente, stoïque face à lui. 

Cette étreinte charnelle avait visiblement provoqué chez les jeunes gens, quelque chose qui ne cessait de grandir malgré eux. Quelque chose qu'ils s'interdisaient de comprendre, qu'ils s'interdisaient de voir. Naïfs, ils ignoraient tout de leur propre ressenti.



- Et là, il m'a renvoyé la balle alors j'ai fait de même sauf que j'ai percuté la vieille Karin ! s'exclama Kiba en mangeant maladroitement ses bouts de poulet.

- Arf, mon pauvre. La connaissant elle a dû hurler pendant des heures, ajouta le blond en buvant une gorgée d'eau.

- M'en parle pas, cette folle m'a carrément eu dans le viseur toute l'après-midi, j'en ai encore des sueurs froides !

- Depuis quand tu te laisses abattre par une gonzesse toi ?

La voix de la brunette avait retentit et avait eu l'effet d'une douce mélodie aux oreilles de ses colocataires. Cela faisait quelques jours que celle-ci ne prononçait pas grand-chose, toujours trop occupée soit-disant. Kiba se surpris à sourire involontairement et répondit chaleureusement à son amie tandis que le blond épiait cette dernière du coin de l'œil. La voir de nouveau communiquer le rendait quelque peu satisfait.

Mon meilleur ennemiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant