Game of Thrones - l'Hiver Vient

CHAPITRE 5

Tristesse et remord

"Ça suffit ma petite dame ! Mange ton repas." ordonna Septa Mordanne à Arya, plantant plusieurs fois sa dague dans la table.

"Je m'entraîne !" répondit la cadette.

"Tu t'entraînes pour quoi ?" demanda Alysanne

"Le prince !" lança Arya, le regarde mauvais.

Sansa était choquée, leur cadette devait faire attention à ce qu'elle disait ici maintenant. C'était Port-Réal et non Winterfell.

"Arya Stark !" réprimanda la Septa.

"C'est un menteur et un lâche, il a tué mon ami !" déclara Arya tout en continuant de s'entraîner.

"C'est le limier qui a tué ton ami !" rétorqua Sansa.

" Le limier fait ce que le prince lui dit de faire !".

"Tu es une idiote !".

"Et toi, une menteuse ! Si tu lui avais dit la vérité Mika serait encore en vie !!"

A ces mots, elle planta violemment la dague dans la table, Septa Mordane n'allait pas laisser passer cette action.

" Assez !".

"Qu'es ce qui se passe ?" demanda Ned, entrant dans la pièce.

"Arya préfère se conduire comme une mal-élevée plutôt que comme une dame !" déclara la septa.

"Va dans ta chambre, nous parlerons plus tard !" ordonna le seigneur à la cadette. Il prit place à table, un paquet à la main, il le tendit à Sansa. Dans le paquet se trouvait une magnifique poupée.

"C'est le même fabricant qui fait les jouets de la princesse Myrcella. Tu n'aimes pas ?".

"Je n'ai plus joué à la poupée depuis l'âge de huit ans !" rétorqua Sansa.

"Sansa..." réprimanda sa jumelle.

"Puis-je sortir de table ?" interrompit la jeune fille.

"Tu n'as pratiquement rien mangé." remarqua Mordane, attristée par la petite mine de la jeune fille.

"Ce n'est pas grave, vas-y !" autorisa Ned.

Sans attendre une minute de plus elle partit. Alysanne baissa la tête, sa louve à ces pieds, la regarda tristement.

"Puis-je aussi me retirer ? Demanda la jeune fille.

D'un signe de tête de Ned elle partit de la pièce. La famille était arrivée sous peu, Alysanne avait l'impression que sa famille s'éloignait de plus en plus des uns des autres. Elle se précipita dans sa chambre, chacune des filles Stark avait ses propres appartements. Elle ne put retenir ses larmes, elle s'en voulait terriblement. Sa louve aurait dû subir le même sort que Lady, au fond d'elle elle était tellement reconnaissante envers les dieux mais elle culpabilisait vis-à-vis de sa sœur. Leur relation était tendue, Sansa ne lui parlait pas et quand la jeune fille essayait d'instaurer une conversation sa jumelle l'ignorait.

***

Cette après-midi-là, Septa Mordane demanda à Sansa et Alysanne de faire un tour des lieux. L'ambiance était froide, Sansa restait froide tandis que sa jumelle ne souhaitant plus essayer d'instaurer un climat neutre ne put cacher son agacement. Elle se trouvait dans la salle du trône, ce dernier était impressionnant voire terrifiant.

"Un jour ton mari siégera là-haut, tu seras à ses côtés !" s'exclama la Septa envers Sansa. "Puis viendras dans un futur proche où tu présenteras ton fils à la cour. Tous les seigneurs de Westeros se rassemblerons pour voire le petit prince".

"Et si j'ai une fille ?" demanda Sansa.

"Oh que les dieux m'entendent ! Tu auras des fils et des filles et j'espère bien qu'ils seront nombreux."

"Mais si je n'avais que des filles ?"

"Je ne m'en inquiéterais pas si j'étais toi !"

"La mère de Jeyne Poole a eu cinq enfant, il y a eu seulement des filles !"

"Oui, mais c'est très rare que cela arrive !

"Mais si cela m'arrivait ?"

"Eh bien, si tu ne donnais naissance qu'à des filles...

"Le trône irait au frère cadet du prince !" interrompit Alysanne, le regard fixé sur le trône.

"Et tout le monde me détesterait !" soupira Sansa.

"Personne ne pourrait jamais te détester !"

"Si, Joffrey !"

"Balivernes ! Pourquoi dis-tu de pareilles choses ?... C'est cette affaire à propos des loups ! Sansa, je te l'ai répété des centaines de fois un loup géant..."

"Ne parle plus jamais de cela !"

Sansa allait partir mais Septa l'arrêta.

"Te rappelles-tu tes leçons ? Qui a bâti le trône de Fer ?"

"Aegon le Conquérant."

"Qui a bâti le donjon rouge ?

"Maegor le Cruel."

"Combien d'années a-t-il fallu pour le bâtir ?"

"C'est ici que mon grand-père et mon oncle ont été assassinés, n'est-ce pas ?" coupa Sansa.

"Ils ont été tués sur ordre du Roi Aerys, Oui"

"Le Roi Fou" déclama Alysanne le regard toujours fixé sur le trône.

"Communément nommé le Roi Fou."

"Pourquoi les a-t-il tué ?" demanda Sansa.

"Tu devrais parler à ton père de ces sujets comme cela."

"Je ne parlerai plus à mon père, jamais !"

"Sansa, tu trouveras au fond de ton cœur la clémence pour pardonner à ton père".

"Surement pas !"

A ces mots elle partit, Alysanne ne pouvait plus contenir ce qui était en elle. Elle l'arrêta, lui prenant le bras pour la forcer à se retourner vers elle. Sansa avait toujours été plus grande qu'elle mais, à ce moment Alysanne leva fièrement la tête la fixant droit dans les yeux.

"Lady ne méritait pas la sentence, et père ne mérite pas non plus ta colère ! Il a voulu faire le seul geste de bonté qui lui était permis de faire envers ta louve !! Ta haine est dirigée vers la mauvaise personne Sansa, et si je pouvais revenir avant ce malheur je le ferai et laisserai Aurore mourir avec Lady. Car maintenant, elle est enchaînée comme un vulgaire chien, elle ne s'alimente presque plus à cause de Cersei qui se contre fiche de notre bien-être. M'entends-tu ?! Elle a tué Lady, elle t'a planté un couteau en plein cœur. Père ne mérite pas ce que tu lui fait subir..."

"Tu ne sais rien de ma douleur Alysanne, tu as encore ton amie avec toi ! Elle fait partie de toi, tout comme Lady l'était. Père n'a rien fait pour l'aider, pour la sauver ! Et je lui en veux au plus profond de moi de ne pas avoir essayer."

"Ta colère a assombri ta clairvoyance ma sœur, tu es naïve !"

"Et toi ! Tu joues la fille modèle mais tu ne l'es pas. Combien de fois ai-je dû te couvrir pour que tu puisses tirer à l'arc sans que personne ne te voie et galoper sans aucune surveillance. Tout ce que tu voulais, père te le donnait !"

"C'est faux, tu ne penses pas ce que tu dis !"

"Si, au contraire. Arya et toi, avez toujours été les préférées de père."

La main d'Alysanne la démangeait, elle réussit tout de même à se contenir. Sansa était effondrée, il n'y avait qu'elle qui pouvait se sortir de cette tristesse.