Game of Thrones - l'Hiver Vient

CHAPITRE 25

Pleurs de mère

Loin du tumulte de la foule dû à la mort soudaine du Roi Joffrey, Keira avait emmené sa dame dans ses appartements, aidée d'un homme dont elle ne connaissait guère l'identité mais en un coup d'œil, elle vit son plastron où figurait une licorne mauve sur champs argenté. Elle en conclut qu'il devait être un chevalier reconnu et au service des Lannister, pour être présent.

Les contractions n'avaient pas encore commencé quand ils prirent le chemin de la tour royale, mais le liquide poisseux avait réduit le bas de la robe lourde ce qui rendit la course lente. Il ne restait que quelques pas quand la première contraction se fit, petite mais sèche. Le souffle de Lady Alysanne se fit plus court quand ils arrivèrent enfin à la porte de sa chambre, le chevalier prit la parole pour la première fois, aux oreilles de Keira, elle sonna comme un tambour.

« Je resterai ici, si vous avez besoin dame ! »

Elle avait envie de lui dire qu'elle n'était pas une dame, mais l'heure n'était pas à la discussion. Bras dessus, dessous, les deux femmes prirent la direction du lit. Keira enleva la robe de sa maîtresse tout en préparant une tenue de nuit, ses yeux bruns virent le visage d'Alysanne grimacer. La jeune servante se souvint des quelques les mots que la défunte sage-femme avait prodigués : ne pas laisser place à la panique et compter combien de secondes s'écoulaient entre chaque contraction. Plus elles étaient éloignées, cela voulait dire que le corps d'Alysanne se préparait mais si elles se rapprochaient cela signifiait qu'il était temps de sortir l'enfant par tous les moyens possibles, mais Keira ne pouvait le faire seule. Il lui fallait le mestre, mais personne ne l'avait vu dans les parages.

Soudain une porte s'ouvrit sur deux jeunes filles, venant des cuisines au vu de leur tenue. Keira leur demanda ce qu'elles venaient faire ici, s'attendant à voir des femmes d'un âge mur. La plus petite et frêle parla la première.

« Les autres bonnes femmes nous ont dit, qu'elles ne pouvaient venir m'dame ! » d'un ton juvénile.

« Elles doivent venir, pars les chercher et toi va chercher du linge propre et demande à ce que l'on chauffe de l'eau ! » ordonna Keira.

Mais les deux filles ne bougèrent pas, la panique et l'incompréhension figuraient sur leur visage. Alysanne se concentrait pour éviter d'expier sa douleur, posa une main ferme sur la fine épaule de sa dame de chambre. Elle souhaita parler mais une autre contraction se fit, un gémissement sortit de sa bouche. Keira agit, s'avança auprès des jeunes filles à peine sorties du berceau en voyant leur regard pétrifié.

« Si vous ne sortez pas de cette pièce, j'en ferai part à la Reine mère et à Lord Tywin. » fit-elle d'une vois sombre, à peine inaudible pour Alysanne.

« M'dame, l'Roi est mort et l'château est en deuil. Tout l'monde est reparti... » déclara la plus petite des deux.

Keira comprit que la tâche allait être plus ardue qu'elle ne le croyait. Après un moment de silence, elle déclara aux deux jeunes filles d'aller quérir le mestre qui accompagnait Ser Jaime puis d'aller chercher du linge et de l'eau chaude aux cuisines. Pour les convaincre, elle sortit un dragon d'or.

« Si vous exécutez mes ordres vous aurez une pièce chacune, et ne parlez à personne ou sinon... » à ces mots elle fit disparaître la pièce « aucune pièce pour vous ! » finit-elle.

Les deux fillettes sortirent de la chambre à grande vitesse. « L'or achète n'importe quel gens » pensa-t-elle, pour le moment cela lui servirait mais elle savait qu'elle devrait s'occuper de ces fillettes après car elle venait de les acheter mais leurs langues étaient autre chose. Keira revint auprès d'Alysanne, inspirant et soufflant pour l'aider à supporter la douleur. La camériste lui demanda comment se présentait l'enfant :