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Depuis aussi longtemps que je me souvienne, on a toujours été inséparable tous les trois, (le faite que nos maisons soient côte à côté, aide beaucoup). On prenait nos bains ensemble (jusqu aux 6 ans de Fender). Il a d'ailleurs piqué une crise, quand sa mère a décrété qu'il devenait trop vieux pour ça. On dormait ensemble après des soirées films d'horreur, on se rendait à l'école ensemble. On jouait aux pirates, on riait, on construisait des châteaux avec des draps. On a échangé des Pokémon. Bref, pour moi Fender et Preston ne sont pas mes cousins, mais mes frères. Je les aient vus tous les deux en calbute, et même à poil un nombre incalculable de fois, et ça ne m'a jamais affecté.



Et puis Fender est parti à l'Université, et c'est quand il est revenu pour les vacances de noël, que tout a commencé à changer. Au début ça allait très bien, mais plus les jours passaient et plus je remarquais des petits détails. Il avait pris du muscle, son début de barbe lui allait à merveille, ses yeux changeaient de couleur en fonction de la lumière, j'aimais le son de son rire...


Et bientôt, je n'ai plus pu le regarder sans rougir comme une pivoine. Je refusait d'aller dormir chez eux, prétextant que je devais réviser, ou que j'avais déjà prévu d'aller chez des amis, j'ignorais leurs appels. J'étais distant. Ça me faisait de la peine, et a eux aussi, mais mes nouveaux sentiments me faisaient peur, et j'étais quasi certain que Fender en slip, n'allait plus avoir le même effet sur moi qu'auparavant.



J'avais réussi à l'éviter le plus que je pouvais, mais un soir, le drame est arrivé.




On aidait ma tante à faire des petits bonshommes en pain d'épices, j'étais chargé de mélanger la pâte pour qu'elle soit bien homogène, et deux, trois gouttelettes de celle-ci ont atterri sur ma joue. Fender, comme le grand gamin attardé qu'il est, a maintenu mon visage pour ne pas que je puisse m'enfuir, et a léché la pâte avec sa grosse langue à l'haleine de violette, effleurant le coin de mes lèvres dans le processus. Certes, il m'avait fait bien pire durant notre enfance, comme par exemple, me faire manger ses crottes de nez, ou des "bisous bulles de bave", mais à l'époque, je ne bandais pas rien qu'en lui disant bonjour! En même temps heureusement, j'avais 5 ans!



Ma tante était désespérée. Preston, nareux comme ce n'est pas permis, était dégoûté. Fender lui, se fendait la poire. Et moi, j'étais tétanisé, la bouche grande ouverte, au milieu de la cuisine. J'ai paniqué, abandonné le plat à la hâte sur le plan de travail, et je suis parti chez moi, me planquer au fond de ma couette. Et alors que je posais la tête sur mon coussin, j'ai réalisé la chose suivante:


- Je suis dans la merde ...

Fender - (BxB)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant