and then she disappeared

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Je me souviens que quelques jours après le fameux anniversaire de ma sœur, il s'était passé quelque chose qui m'avait mis un peu mal à l'aise: ma mère avait totalement changé de comportement en cinq secondes vis-à-vis d'Ella.

Pour vous mettre dans le contexte, il est dix-sept heures trente quand ma sœur, Ella, entre dans l'appartement bruyamment.

- Salut Caillou, me salua-t-elle joyeusement.

Elle s'approcha de moi et me fit une pichenette en plein milieu du front.

- Tu veux bien m'appeler par mon prénom et arrêter de me traiter comme un gosse ? dis-je faussement énervé.

- Alors dis à tes potes d'arrêter de m'appeler Bella ! Et puis tu resteras toujours un gosse à mes yeux, rit-elle.

Elle s'affala sur une chaise à côté de moi et jeta un œil aux exercices de maths qui me faisaient galérer depuis une demi-heure déjà.

- Tu galères déjà alors que ça fait trois jours qu'on est rentrés ? se moqua-t-elle gentiment.

- Tu sais bien que les maths c'est pas mon truc... soupirai-je.

Elle lu rapidement l'énoncé sur mon livre et m'expliqua.

C'est fou quand même, elle arrivait à me faire comprendre en quelques minutes ce que mes profs n'avaient pas réussi à m'apprendre en deux ans. Elle qui n'a aucun diplôme pour être enseignante a une meilleure pédagogie que la plupart de ces profs insipides que j'ai depuis le collège.

Une fois que j'eus terminé mes devoirs avec son aide, je la remerciai mille fois et elle me répondit, rieuse:

- Pas de quoi, p'tit frère. N'empêche, qu'est-ce que tu ferais pas sans moi !

Puis elle sortit ses propres devoirs en fredonnant. Après une petite demi-heure de travail un casque sur les oreilles, elle alla préparer à manger car, apparemment, nos parents travaillent jusque tard ce jour là.

- T'aurais pu me le dire plus tôt j'aurais cuisiné !

- Tu n'as qu'à m'aider, mais j'avais envie de cuisiner de toute façon. Attends, tu dis ça parce que t'as faim espèce de gros morfal ?

- Quoi ? Non, pas du tout, je voulais juste t'aider pour une fois !

Elle rit et je commençais à éplucher des oignons pendant qu'elle pilait de l'ail.

- Si t'as pas trop faim on peut faire quelque chose de long ?

- T'as une idée précise ? Je pensais qu'on était censés faire des pâtes...

- J'ai une envie de poulet au lait de coco perso...

L'eau me vint à la bouche rien qu'à l'entente du nom de ce plat, et je crois que mes yeux brillaient car elle me dit en riant:

- Vu ta tête de chaton gourmand je suppose que ça ne te dérange pas !

Et on se mit à cuisiner en discutant de tout et de rien. Jusqu'à ce qu'elle me pose une question. LA question: est-ce que j'avais un crush.

- Ben... Pourquoi t'es tout rouge ? rit-elle.

C'est officiel: je déteste mon corps. Pourquoi est-ce qu'il me trahit toujours dans ces moments là ?!

Après quelques bégaiements, je lui demandai:

- Et toi, comment ça se passe avec Max ?

Max pour Maxine, c'était sa petite amie depuis un an, à peu près. Elle me répondit que tout allait pour le mieux avec un grand sourire.

Elle n'insista pas sur la question à laquelle je n'ai pas répondu et nous continuâmes de cuisiner.

× ✵ ×

On a mangé en parlant de banalités telles que les gens de nos classes, nos professeurs, et tout ce qui pouvait avoir un rapport avec la rentrée qui avait eu lieu quelques jours plus tôt.

Alors qu'on commençait à débarrasser, notre mère rentra. Elle me sourit et me salua avant de poser son regard dur sur ma grande sœur.

- C'est à cette heure là que vous finissez de manger, lui demanda-t-elle sèchement.

- On avait envie de manger du poulet coco, c'est pour ça, répondit Ella avec un sourire.

- Combien de fois devrais-je te dire qu'il ne faut pas répondre, petite insolente ?!

Son regard s'adoucit en se posant sur moi.

- Va te laver et après, au lit, Pierre. Tu as dépassé le couvre-feu, mais je sais bien que ce n'est pas de ta faute, n'est-ce pas, Ella ?

Ma bouche s'ouvrit dans le but de la défendre, mais, avant que je n'ai pu dire quoi que ce soit, elle me pris les assiettes des mains, son éternel sourire aux lèvres et me lança un regard qui ferait taire la plus bavarde des pies.

- T'inquiètes, je vais débarrasser. Vas dormir.

Je me retins de soupirer et je tournai les talons. J'adore ma sœur. Mais... des fois, elle m'énerve. Elle aurait dû me laisser prendre une part de responsabilité, enfin... déjà que ses relations avec les parents sont pas top, là elle était partie pour encore plus s'attirer leurs foudres.

× ✵ ×

Après m'être douché, j'allai dans ma chambre. Une fois là je colle l'oreille au mur pour entendre ce qu'elles se disaient.

Manifestement, l'heure n'était plus aux reproches... Elles parlaient de garçons.

- Et donc... Il n'y a aucun garçon qui t'a tapé dans l'œil ? demanda la voix étrangement douce de ma mère.

- Ben... Pas vraiment... et puis le plus important c'est qu'il soit sympa, c'est pas son physique.

- Je vois... Tu sais, avec ton père on s'inquiète. La plupart des filles de ton âge ont déjà eu au moins un petit ami... Tu...

Elle soupira.

À ce moment là, j'avais un putain de mauvais pressentiment.

- Maman, on peut en parler plus tard ? Je suis fatiguée là...

- D'accord, on en parlera demain. Bonne nuit Ella.

Ma mère agissait vraiment bizarrement ce soir là... Pour elle, ma sœur était la plus grosse honte que la famille puisse avoir, alors pourquoi était-elle si gentille à ce moment ?