Chapitre sept : Adieux et retrouvailles (Partie deux)

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"J'irai bien.

J'irai bien. N'est-ce pas que j'irai bien?

Même sans toi... J'irai bien hein? Dis-moi que tout ira bien. Dis-moi que je m'en sortirai, même tout seul, même quand tu auras pris une ultime décision. Dis-moi que je suis fort, et que je peux le surmonter. Dis-moi que j'en suis capable, et que tu crois en moi. Tu crois en moi hein? Dis-moi que tu y crois. Dis-moi que je peux y arriver, même seul face à mes démons, même seul face à mes erreurs, même seul face à mes remords.

J'ai besoin de toi, Maya.

J'ai terriblement besoin de toi. Je... Je ne peux pas imaginer un lendemain sans toi. Je ne veux rien envisager. Tu es ma seule certitude, mon ancrage, ma promesse de l'aube. Tu es mon point de repère. Tu es ma stabilité, la fondation de mon existence. Tu es la seule chose dont j'ai jamais été sûr, la seule chose dont j'ai jamais douté. Tu es tout ce que j'ai, absolument tout. Plus rien n'a de valeur sans toi, c'est fade et sans un quelconque intérêt.

"Vous m'avez ensorcelé corps et âme." Monsieur Darcy l'a dit. Je n'ai rien à ajouter. Tu m'as ensorcelé et je suis à ta merci, totalement soumis à tes volontés. Totalement dépendant de ton amour, de tes caresses, de tes mots, de ton sourire. Je suis totalement dépendant de toi et ça me rend tellement heureux et en même temps si triste. Je suis un homme heureux d'être dépendant en amour de toi mais cela me rend si malheureux maintenant.

Tu veux savoir ce que je ressens, là tout de suite? Tu veux savoir à quel point je me sens minable et à quel point mon cœur est engourdi par la douleur? Tu veux savoir à quel point j'ai du mal à taper sur ces foutues touche tant mon cœur écrabouillé coule à travers les torrents de larmes qui inondent mes joues? Tu veux savoir ce à quoi je pense? Le genre de pensées sombres qui me traversent l'esprit? Tu veux savoir à quel point je suis tenté par la mort? Par la douleur autre que celle de mon cœur? Mais tu dois savoir aussi que j'en suis incapable. Parce que ce n'est pas la solution, je le sais. Ce n'est pas une fin en soi. Et pourtant, elle tend vers moi ses bras grand ouverts, œuvre tentatrice et sublime désillusion. Mais je résiste, je le dois. Je résiste, pour toi. Tu veux savoir à quel point j'ai mal, là, tu sais, là où ton amour pour moi avait sa place, cette même place qui est vide maintenant? Tu veux savoir à quel point je me sens vide? Vide de tout. Vide de toi, de ta présence, de ton amour. Vide de tes sourires, de ton rire cristallin, de tes grands yeux curieux. Vide de tes lèvres divines, de tes murmures que je suis seul à entendre et de tous ces regards qui ne m'étaient que destinés. Vide. Complètement vide. Je me sens tellement vide, Maya. Tellement nu. C'est comme si j'étais à jeun, comme si je n'avais pas encore eu ma dose, ma portion de ton amour. J'en ai besoin trois fois par jour et tellement plus encore. Tu veux savoir tout cela? Tu veux savoir à quel point je t'aime? Est-ce que ça, au moins, tu veux le savoir?


Adieu Hull, bonjour la suite du voyage!

Nous avions repris l'avion en direction de ta seconde destination surprise et pas des moindres. Ce petit break riche en émotions nous avait soudés plus que jamais et je t'aimais plus que jamais.

L'aéroport de Boston était rempli de familles, d'étudiants et d'hommes et femmes d'affaires. Cette foule me rendait malade et tu le savais alors nous nous étions mis à l'écart de ce monde en ébullition, coupé de la réalité juste quelques instants, dans notre bulle que nous seuls pouvions briser. Nous étions dans notre univers parallèle à celui des autres, un univers dont nous seuls avions connaissance, un univers si petit dans la réalité mais si grand dans nos cœurs. C'était un peu comme si nous nous étions téléportés sur une autre planète, loin, très loin du monde réel. Comment pourrais-je l'appeler, cette planète qui me semble si lointaine maintenant? Cette planète qui me semble inaccessible, comme si elle disparaissait dès que tu étais loin de moi? Cette planète qui, pourtant, était mon échappatoire, mon issue au monde morose dans lequel trop de gens se noient quotidiennement? Cette planète qui, justement, m'empêchait de me noyer dans une routine meurtrière, qui m'apportait de la nouveauté, qui mettait du piment à ma vie? Puis-je donner un nom à une chose qui n'a aucune existence prouvée mais qui semble si vraie dans ma tête? Pourrais-je nommer une chose que je ne connaitrai peut-être plus jamais? Une chose qui pourrait me passer entre les doigts sans que je n'ai aucune chance de le rattraper? Une chose qui pourrait m'échapper? Est-il possible de donner une appellation représentative de l'importance que cette chose a à mes yeux? Est-ce seulement possible de le revivre à nouveau? Notre bulle est-elle définitivement brisée, Maya? Notre monde n'existe-t-il plus que dans mes songes? Notre univers a-t-il été éradiqué de la surface de ton cœur? Notre planète n'est-elle que le fruit de mon imagination torturée par un cœur endolori qui hurle sa douleur? Notre "chez nous" n'est-il qu'un sombre mirage, une amère illusion, telle l'oasis au fin fond du désert? Dis-moi Maya, cela a-t-il seulement jamais existé?

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⏰ Dernière mise à jour : Jul 22, 2019 ⏰

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