Chapitre sept : Adieux et retrouvailles (Partie une)

27 3 0
                                    

"La raison.

Voilà un mot qu'on nous enseigne très jeunes.
Voilà un mot que l'on veut nous voir mettre en pratique le plus tôt possible.
Voilà un mot qui s'accorde si bien à la stabilité.

La raison est considérée comme une vertu,
Comme un élément indiscutable,
Comme quelque chose de précieux.

La raison est la connaissance du monde en son entièreté,
Mais aussi la connaissance des dangers,
Des risques,
Des échecs,
Et de comment les contrer,
Ou plutôt de comment les éviter.

La raison est un élément précieux,
Qui nous permettra, en outre, d'affronter les périples de la vie avec plus de recul et de jugeote.
Avec plus de prudence et de savoir.
Avec plus de sécurité et de raisonnable.
Selon ce que nous dicte notre cerveau.

Mais n'est-ce pas là un ennemi à l'amour?
Ce même amour qui ne demande ni raison, ni logique, ni recul.
Ce même amour qui n'exige ni prudence, ni savoir, ni jugeote.
Ce même amour qui ne demande que passion, sincérité et honnêteté.
Ce même amour qui n'exige que sentiments, volupté et désir charnel.
Ce même amour qui est suivi par notre cœur, qui est dicté par nos sentiments, et qui n'existe que grâce aux battements de notre cœur pour cette personne.

La raison et le cœur.
La raison et les sentiments.
La raison et l'amour.
Voilà un mot qui s'oppose à ces trois notions.
Voilà un mot qui ne répond à aucune de leurs exigences.
Voilà un mot qui se démarque par sa singularité.

Parce que l'amour n'est pas un suiveur,
C'est un déclencheur.
Parce que l'amour n'obéit qu'à l'instinct.
Parce que l'amour est maitre de son propre destin,
Aussi incertain soit-il.

Alors que la raison suit les jugements,
Les règles,
Les lois qui sont imposées.
Alors que la raison se fie au "bien penser" des autres.
Alors que la raison agit selon les convictions de la société,
Selon son point de vue,
Et ses préjugés.

C'est toi-même, Maya, un jour qui m'a dit : "Quoiqu'il advienne, suis ton cœur. Ta raison sera ton ennemie certes, mais suis la route que tes sentiments te montrent. Suis ton instinct et ne laisse pas "le bon vouloir" de la société qui se veut raisonnable obscurcir ton chemin. Illumine-le de ton amour pur. Que ton amour soit ton phare, qu'il soit la lumière de tes ténèbres. Comme tu l'es pour moi."

Et pourtant, en agissant ainsi, en me quittant, tu suis ta raison. Tu suis "le bon vouloir" de la société. Tu suis tout sauf ton cœur, sauf ton instinct, sauf ton amour et tes sentiments.

Et pourtant, en agissant ainsi, en abandonnant, tu n'abandonnes pas que moi, tu abandonnes aussi ton cœur. Tu le laisses là, à mes pieds, me demandant silencieusement de le réparer et de le préserver. Je le sais. Injustement, tu me le laisses. Inconsciemment, tu me le supplies. Silencieusement, tu me demandes de t'aimer jusqu'à la fin des temps, alors que, toi, tu m'abandonnes. Alors que, toi, tu pars. Alors que, toi, tu nous laisses tomber, tous les deux.

Mais là n'est pas la solution. Parce que tu fuis. Parce que tu ne te fies qu'aux jugements de ta raison et des autres. Parce que tu abandonnes. Parce qu'avec cette lettre, tu es lâche, comme je l'ai été maintes et maintes fois. Tu es lâche et tu esquives l'affrontement de nos deux cœurs et de nos raisons. Tu esquives cet affrontement avec moi, mais aussi avec toi. Ce moment où tu devras définitivement faire un choix. Ce moment où tu devras mener le plus dur de tes combats intérieurs. Ce moment où, je l'espère, tu privilégieras tes sentiments à ta raison, comme tu m'as fait jurer de le faire, toujours.

Parce que la raison n'est pas de taille face à l'amour.

Parce que la raison n'est pas de taille face à l'amour que j'éprouve pour toi.

Et si...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant