Chapitre 3

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Je le vois sortir de son van, vêtu d'un jogging noir Nike. Ses muscles tendus à l'extrême durant son étirements, ses cheveux bruns et sa peau mate éclairée par le soleil du matin. Tant d'artifices auxquels les êtres humains s'arrêtent et se prennent de fascination. Seul ses yeux m'intéressent, ils montrent son âme, son esprit, lui. Il finit par se diriger vers son départ habituelle de course, la table de pique nique taguée par des ados bouffée d'imbécilité. Je le laisse prendre un peu d'avance puis part à sa poursuite. Au fur et à mesure, j'arrive à sa hauteur. Je le dépasse légèrement puis d'un coup, je dérape " accidentellement " sur un cailloux et me tord la cheville. Je m'écroule et me met à crier d'une façon légèrement exagérée. Comme attendu, en bon gentleman, il se précipite vers moi et s'abaisse à ma hauteur :
- " Madame ça va ? Attendez ne vous relevez pas, appuyez-vous sur moi, je vais vous guidez jusqu'au banc là bas. "
Un bras sur son épaule et un des siens autour de ma taille, on avance ainsi jusqu'à un banc :
- " Merci beaucoup.. ? "
- " Victor ! Je m'appelle Victor et vous ? "
- " Leïla ! Enchantée et encore merci de m'avoir aidée ! "
- " Mais de rien, c'est tout à fait normal ! Nous nous sommes déjà rencontrés il me semble non ? "
Merde.. il se souvient sans doute du rendez-vous que sa meuf à prit chez moi :
- " Euh.. oui ! Je cours tous les dimanches matins ici, on a dû se croiser. "
- " Oui possible, je cours aussi ici tous les dimanches ! Voulez vous que je vous reconduise chez vous ? Ça m'étonnerai que vous arriviez à conduire. "
Bien plus facile que je ne le pensais :
- " Oui merci, vous seriez si gentil. "
- " Ahah, allez y, appuyez-vous sur moi. "
Je me raccroche à lui, mon corps contre le sien, son bras me soutenant et le mien me tenant fermement à son épaule. Nous marchons ainsi jusqu'à son van, qu'il mit en route après m'avoir conduit au fauteuil passager. Il s'apprêta à prévenir sa copine de la situation mais je gémis en me tenant la cheville et il abandonna l'idée, sans doute en se disant qu'il lui raconterai tout une fois chez lui.. pauvre petit, tu ne retourneras jamais chez toi. Il démarra et conduisit jusqu'à chez moi. Nous discutions un peu mais je fis semblant de m'endormir, la route était facile, puis je lui avais indiqué comment aller chez moi. Sa naïveté me fit penser à Rayna et à toutes ses précédentes concurrentes qui était bien plus perspicaces.

----------- un mois auparavant ---------

Fais chier. Encore une prostituée qui refuse de me suivre, a croire qu'elles aiment bien se faire baiser et brutaliser ! Elles sont malignes.. bon c'est pas si grave car franchement, aucune ne méritaient sa place dans ma compagnie. Je suis trop pressée, je devrais me calmer et essayé d'analyser plus en détails ces filles. Oui, j'ai décidé de faire une bonne action, sauver ces filles de leurs vies pathétiques et tristes en leur offrant une place aux côtés d'Élise et de Théo. Tant qu'à sauver des gens de l'ignorance et la bêtise, autant en sauver de leurs tristes vies. En roulant, je passe devant une femme assez banale physiquement et qui m'interpella. En ralentissant pour avoir le temps de l'analyser, je remarqua ses yeux marrons exceptionnellement beaux et révélateurs qu'elle camoufla rapidement avec des lentilles bleues mais c'est surtout son air de femme perdue et désespérée qui me convainc qu'elle était parfaite. Je décidai de me garer proche d'elle mais sans qu'elle voit ma voiture, pour l'observer mieux, puis la suivre et connaître ses habitudes. Elle ferra partis des nôtres, elle le mérite. Puis elle semble dans une telle détresse qu'elle acceptera n'importe quel marché.

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C'est comme ça que je découvris qu'elle était mère de deux petites filles et qu'elle travaillait avec un gros con. Ses filles étaient l'élément qui me confirma qu'elle était une cible facile, on est prêt à tous pour ses gosses. Alors j'ai moi-même forcé le destin en conseillant à son patron de faire la route menant au port car il pourrait faire une découverte assez intéressante. Oui c'est moi qui est causée son licenciement mais mon plan ne pouvais marcher que si elle était au plus bas de la désespérance. Quand je revins dans le moment présent, je remarqua que Victor arrivait devant chez moi. Une fois celui-ci garé devant ma maison, je le regarda avec des yeux de femme perdue :
- " Merci.. merci beaucoup mais.. est ce que ça vous gênerai de m'aider à marcher ? "
- " Non aucun soucis ! "
Il me guida dans ma maison puis s'apprêtait à partir. :
- " Attendez ! Je ne vais pas vous laissez vous sauvez ainsi ! Vous avez fait tellement pour moi. Je vais vous servir un verre de jus. "
- " Non laissez ! Ne vous déplacez pas "
- " Ne vous inquiétez pas, je prendrais des glaçons en même temps. "
Je me dirigea vers ma cuisine et lui verse du jus d'orange en lui tournant le dos. J'ajouta une dose de somnifère que j'avais placé ce matin dans le placard a verre. Avec tout ça, il ne se réveillerai pas avant 6 bonnes heures, le temps pour moi de tout préparer et d'aller chercher ma voiture. Tout en prenant des glaçons et un torchon, je me dirigea vers le canapé où il était assis :
- " Tenez. "
Il me remercie et avala d'une traite le contenu du verre. Bonne nuit Vivi.

4- Leïla Où les histoires vivent. Découvrez maintenant