Chapitre 1

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Je m'étire. Mes bras tendus au dessus de ma tête, mon dos monté vers le haut et mon cou tendu au max. Je regarde mon réveil, il est 8h46. Je sens que ça va être une bonne journée. Je sors de ma chambre et après avoir ouvert ma fenêtre et aéré mon lit, je la range et pars me doucher. Je chantonne tout en me savonnant. Je m'habille d'un jogging et une brassière de sport et, après avoir mangé un petit déjeuné, pars dans mon repère pour saluer mes compagnons. Tout en descendant dans ma cave, je pense à celui qui viendra bientôt rejoindre mes 3 amis, celui qui sera bientôt des nôtres. Une fois arrivée en bas, j'allume et ils apparaissent. Tous les trois alignés côte à côte. Un spot lumineux mettant en relief leurs courbes, leurs reliefs et leur blancheur magnifiques. J'embrasse le crâne d'Élise tout en admirant ces petits yeux verts merveilleux, puis la mâchoire de Théo en repensant à notre moment bestial et enfin, je caresse les pommettes de Rayna, en me remémorant les infos qui passait ce matin à la télé. Les deux petites filles de Rayna pleuraient et appelaient leurs maman, la voisine les tenant par les épaules qui elle aussi pleurait doucement. Rayna n'était pas à elles. Elles ne la méritaient pas. Sa place est à mes côtés. Moi seule voient mes compagnons comme ils sont réellement, moi seule les vois à leur juste valeur.
Je reviens au moment présent et m'adresse à eux, tout sourire :
- " J'ai repéré un nouvel ami qui va bientôt venir s'ajouter à notre troupe ! Vous verrez, il a des yeux magnifiques, tous comme vous et lui aussi, doit être sauvé comme je vous ai sauvé. "
Je quitte mon sous sol et pars rejoindre ma voiture. En me dirigeant vers le lieu de course de Victor, je repense à la façon dont Élise fut la première à rejoindre ma troupe.

--------- Deux mois auparavant --------

Merde ! Je me réveille en sursaut. Il est déjà 9h et je devais allez chez Rose vers 7h pour notre matinée à deux !! Je saute du lit, cours vers mon portable pour m'excuser et vois un message vocal de sa part.. je sens que ça va barder.. je le mets en route et porte mon téléphone à mon oreille :
' Allo Leïla.. c'est moi. Je.. écoute je sais que tu as un métier crevant et pas facile mais j'en ai marre que tu oublis toutes nos sorties à chaque fois alors.. je pense qu'il vaut mieux que l'on ne se parle plus.. c'est trop dur tu comprends ? Je suis désolée ma belle.. vraiment. '
Le message se finit. Ma boîte vocale me parle mais je n'entends plus rien. Elle m'a abandonné, elle aussi. C'était ma dernière amie. Je laisse tomber mon téléphone sur mon lit et pleure doucement.. pourquoi.. pourquoi tout le monde me laisse.. mon père, mes amies.. à chaque fois tout le monde m'abandonne.. je sèche mes larmes et décide d'aller me promener. J'ai besoin d'air, de penser à autre chose, d'oublier que je suis désormais seule. Une fois au parc, je m'assois sur un banc, pense.. au fond tout ça c'est à cause de ma mère. C'est à cause d'elle que papa ne m'a plus jamais parlé. C'est à cause d'elle que je fais ce métier, pour venir en aide au petites filles qui elles aussi auraient eu droits au même câlins trop affectifs de la part de leurs mères.. je soupire et observe une mère jouer avec sa petite fille. Quand la fillette se retourne, mon souffle se coupe. Elle a des yeux magnifiques.. ils sont verts émeraudes. Mais soudain, je l'imagine grande, ado ou adulte, mettant en valeur son corps, jouant des atouts que lui apportent sa peau, ses cheveux. Croyant qu'elle vaut mieux que d'autre, mieux que moi. Je sens la colère monté. À force de jouer avec le feu, elle finira par subir les mêmes atrocités que moi, elle se ferra violée, touchée et souillée. Elle n'est qu'un être humain, fait de peau et d'os. Elle est comme n'importe qui. Mais ça, seule moi en ai consciente. Les autres la verront comme un morceau de viande alléchant.. Je dois la sauvée. Je dois la sauver de cette vie qui va la pourrir, de ces mâles et sans doute femelles qui en voudront à son corps et sa pureté. Puis elle sera une excellente amie ! Oui, c'est une superbe idée ! Je vais la dépouiller de ce qui est dangereux pour elle, je vais la faire devenir exceptionnelle tout en la rendant plus que naturelle. Je les observe encore un moment, les regardant jouer puis les suit quand elle quitte le parc. Je leurs passent devant, pour imprimer leurs têtes dans mon esprit et, avant qu'elles ne franchissent le pas de leur maison délabrée, j'entends la maman dire à ma future amie :
- " Oui ma puce, demain on ira t'acheter une voiture au magasin. "
La petite saute de joie et moi je souris. Je serai là " ma puce " et à partir de ce moment là, tu ne sera plus qu'à moi, pour toujours.

4- Leïla Où les histoires vivent. Découvrez maintenant