Chapitre 6

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Je traîne sous l'eau brûlante de la douche. Elle m'ébouillante la peau, le visage, me rougie les épaules et les seins. J'aime l'eau chaude, elle me rappelle que je suis en vie, que je suis en sécurité, seule. Des souvenirs jaillissent de mon esprit :
- " Leïla.. ma puce.. viens là, maman doit te montrer quelque chose.. Chuuut mon bébé.. c'est pour ton bien.. laisse toi faire ma belle.. ça va faire mal au début mais ensuite tu vas aimer tu verras.. "
- " M..maman qu'es... que tu fais ! Non ! Ze veux pas ! Me touche pas !! "
- " Sale petite garce, laisse toi faire bordel ! Si tu continues à gigoter je vais te faire vraiment mal ! Saloperie de gosse ! "
- " Qu'e que.. qu'e que tu fais.. "
- " Tu voulais être une grande non ? Alors voila, les grandes personnes mettent ces trucs dans leurs zizis, c'est normal ma belle, c'est un passage obligatoire.. en plus maman est gentille car elle le fais avec un faux zizi, comme ça c'est moins douloureux.. allez ma belle, baisse cette culotte. "
Je me souviens avoir pris une douche brûlante ce soir là.. je saignais.. Pascale m'avais fait saigner de l'intérieur. Du sang s'écoulait entre mes jambes et j'avais mal. Je frottais, grattais avec mes ongles, avec une éponge.. j'arrachais ma peau sali par ce.. ce truc en plastique que Pascale m'avait enfoncé.. j'ai eu si mal ce jour là.. mais c'était ça, être une femme. Alors elle recommença, encore et encore. Puis un beau jour, elle a été retrouvée morte. Elle était tombée dans les escaliers, le crâne explosé, les os brisés. La petite fille ne voulait pas être une grande..
Je me savonne la tête en me forçant à repenser à Victor qui sèche en bas. Une fois douchée et habillée, je redescends dans mon atelier pour voir comment se porte Vic'. Les os sèchent bien et ne sont plus gras. Les yeux eux aussi, se portent très bien. Je suis si contente ! Accueillir un nouvel habitant, dans notre compagnie. En remontant, je passe devant mes trois amis. Élise et réveillée et me demande qui est à côté, en train de se reposer dans la pièce :
- " C'est un nouvel ami mon étoile, il s'appelle Victor ! "
Elle est ravie et à hâte de jouer avec lui. Je lui caresse affectueusement sa pommette osseuse et lui donne un baiser sur le crâne. Je me dirige ensuite dehors et saisis mes 5 sacs poubelles qui empestent énormément.. il faudra que je pense à nettoyer ma voiture après. En roulant sur la route de la mer, je réfléchis à où je pourrai trouver notre dernier(e) compagnon.. il/elle doit être parfait(e), comme les autres. Je suis sûre que cette personne existe quelque part, qu'elle m'attend pour que je la sauve. Je vois le port apparaître. Il est 15h, l'heure de pointe, évidement.. mais heureusement, tout le monde est dans son bateau car il fait vraiment frisquet, pas forcément le temps de flâner sur la plage. Je me dépêche de sortir mes sacs et de les placer dans la soute de mon jet. Oui, j'ai un jet. C'est très pratique pour me débarrasser de mes déchets organiques. Je le démarre et part à des centaines de kilomètre de la côte. Je suis en pleine mer, avec personne dans les alentours. Parfois je viens ici, simplement pour profiter du calme, de la solitude et de l'absence total d'êtres humains. Juste l'océan et moi. Cette odeur unique de l'eau salée, des embruns et le vent froid me fouettant le visage.. ce que j'aime la mer, l'eau, l'océan. Je respire une grande bouffée d'oxygène marin et jette un à un mes sacs lésés de lourdes pierres. En dessous, a des millions de mètres, dans les profondeurs des abysses, ce trouve mon cimetière, là où sont immergées les enveloppes humaines et répugnantes de mes compagnons. Je regarde le dernier sac sombré, emportant les dépouilles d'une vie emplie de mensonges et de faux semblants puis me redirige vers la terre ferme. Je m'étire et regarde quelle heure il est : 16h24. Je peux allez prendre un pot au bar, je rencontrerais sans doute mon futur compagnon. En regagnant ma voiture, je me souviens de l'odeur. J'ouvre le coffre et en effet, ma voiture sens pas mal le cadavre.. Mais vaut mieux que j'aille la nettoyer avant de faire quoi que ce soit. Je m'attaque à cette odeur avec tous les produits odorants possible et enfin, après 2h de labeur, l'odeur de chairs putréfié a disparue. Il est tard, et demain je bosse.. bon. Je prendrais ce verre un autre jour. Je me dirigea vers ma chambre et m'affala sur mon lit, exténuée mais heureuse.

---------- une semaine plus tard ------

Je démarre et allume radio. Les infos passent et on entend encore une fois l'ex compagne effondrée de Vic'. Les journaux ne passe que sa disparition à la télé, associée à celle de mes autres compagnons. On parle d'un serial-killer. N'importe quoi. Je n'ai tué personne, ils se portent tous très bien. J'éteins cette radio en arrivant au bar. Je m'assois à ma table, celle en face de la vitre qui donne sur la rue. Je commande une bière. Une fois servi, je la bois doucement, en observant le monde se mouver devant moi. Tous ces gens si factice et vide. Ils me répugnent. Mais une femme s'assoie à la table voisine de la mienne et attire mon attention. Je dirai... 27 ans, cheveux long, d'un blanc éclatant, peau pâle et petite tâches de rousseurs sur les joues. Mais ce qui m'interpelle ce sont ses yeux, ils sont d'un violet clairs merveilleux. Ils me les faut, il me l'a faut. Une autre femme arrive, s'assoit en face d'elle. Elle est banale, grande, châtain clair et yeux marrons. Elle s'adresse à ma compagne après l'avoir langoureusement embrassée :
- " Coucou ma belle, ça fait longtemps que tu m'attends ? "
- " Environ 10 minutes, faudrait vraiment que tu apprennes à arriver à l'heure Eva ! "
- " Roooh Iris ! 10 Minutes c'est rien, j'ai fa... "
J'ai décroché, je ne les écoute plus.
Iris.
Ma belle Iris.
Je trouverais comment t'avoir et tu seras à moi, à nous.
Bienvenue dans ma compagnie ma belle.

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⏰ Dernière mise à jour : Jul 13, 2020 ⏰

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