Chapitre 5

4 0 0
                                    

Une fois certaine que Victor est calme et inerte, je saisi mon scalpel. J'inspire fort et entame le rituel :
- " C'est parti Victor. "
J'incise, pour commencer, sous le menton en descendant jusqu'au pubis. Seul l'épiderme est tranché. Je rabats chaque partie d'épiderme sur le côté pour accéder aux muscles qui sont dessous. Le sang coule à flot. J'aime cette odeur métallique, cette couleur rouge profonde et la chaleur de ce liquide qui dégouline. Je souris face à ce spectacle magnifique et continue mon rituel. Je coupe ensuite à l'aide d'un couteau, les muscles. C'est dur et costaud, j'y vais franchement, tant pis si je perfore les organes, il n'en aura plus besoin de toute manière. Les muscles partent en charpies, des morceaux me sautent dessus, tombent par terre. Je vois les intestins, réduis en bouillis, sortir par les trous que j'ai fais avec le couteau. Je tire dessus pour tout sortir. Je retire des mètres de boyaux, du chyle s'évacue par les trous, ça pue. Mais je n'y fais pas attention, j'accélère mes mouvements. Tous les boyaux sont retirés. Je les jettent sur le sol goudronné de ma cave. Je prends des cisailles et arrache le reste de muscle qui m'empêche d'accéder aux autres organes. Je vois désormais la cage thoracique avec les poumons et le cœur. Je vois aussi le gros intestins, le foie, l'estomac et le colon. Tout suinte de sang poisseux et rouge. De la bile s'est mêlée à l'hémoglobine. Je retire comme je peux les poumons et le cœur, les écrasent, les broient, les malaxent. J'y vais à la main, c'est plus prudent. Une fois le thorax vidé, je m'occupe du ventre. J'arrache tout, je me précipite dessus tel un animal affamé et j'extirpe tout l'appareil digestif, toutes ces entrailles puantes et répugnantes. Un " spouitch " se fait entendre quand les organes s'étalent sur le sol. J'aime ce bruit, cette ambiance. J'apparaîs telle que je suis, la sauveuse des âmes perdues. Je regarde le visage de Victor. Il est éclaboussé de sang, de petits morceaux de peau et de muscles, endormis et calme. Heureusement qu'il dort à poing fermé.. ça pourrait le choquer tout ça. Je retourne au travail.

Je m'attaque ensuite à la vessie et au rein que j'extrais à pleine main. De l'urine s'écoule entre mes doigts, traversent les os du bassin et coule sur la table métallique mais je m'en fous, l'odeur se mêle avec celle du sang, de l'urine, de la bile et de viande crue qui émanent des organes ratatinés et éparpillés au sol. Qu'importe les odeurs, je ne les sens plus, mes narines sont depuis longtemps habituées aux mixes de putréfaction, d'urines fermentées et de matières fécales. Je saisis ensuite les grosses pinces et coupe le pénis et les testicules de Victor. Le sperme fuit lui aussi son refuge. Un liquide visqueux composé de sang caillé, d'urine et de sperme stagne au fond de ma table. Je le balai par terre avec ma main, le regardant couler sur le sol, perlé de sa couleur rose sur le sol gris clair de la pièce. Je souris et reprend mon boulot. Je retire la peau et les muscles qui reste au niveau du tronc, de la poitrine et du bassin. Bon, j'ai fais le plus gros, tout le corps est vidé. Il reste des morceaux de chairs mais avec l'eau chaude, tout partira. Je m'attaque ensuite aux jambes et au bras. Je gratte avec une sorte de mini raclette la peau des membres avant de couper les muscles. Désormais, on ne voit plus que les os recouvert de chairs rosées et sanguinolentes. Victor est en pleine transformation. Le bas du corps n'est qu'os et chairs, une sorte de carcasse tissé de maigres morceaux de muscles et de ligaments craqués. J'ai retiré aussi la peau et les muscles du dos. Seules la colonne vertébrales et les côtes sont visibles au niveaux de cette zones. Le bassin et les os des membres sont eux aussi mis à nu. Il ne reste plus que le visage. C'est le plus délicat. Je le scalpe pour commencer. Un fois la peau du crâne et les cheveux retirés, j'enlève le reste de peau sur son visage. Je sors les yeux en passant mes doigts dessous et en faisant attention à pas les crever puis les placent tous de suite dans du riz, pour que l'eau contenu dedans soit absorbée. Ils seront alors conservés. Maintenant je retire tous les muscles. Je coupe avec les cisailles le cartilage du nez et des oreilles qui sautent partout, c'est amusant. Voila. Toute la façade de Victor est enlevé, il est vraiment lui, il est ce que nous sommes tous au fond de nous : un amas d'os identiques, sans couleur, sans artifices, sans classe sociale ni supériorité ou infériorité, juste un magnifique squelette totalement normal et commun à tout être humain. Mais il reste une étape pour qu'il soit parfait, comme mes autres compagnons. Avec un petit crochet au long manche comme utilisé par les égyptiens, je retire le cerveau de sa cavité en le déroulant, passant par les cavités du nez qui ne sont plus que deux trous sombres et rougeâtres. Du jus coule par les orifices nasales. Mélange de sang et de liquide céphalo-rachidien. Enfin, tout le cerveau est sorti. Je suis crevée. Ça fait 2h que je suis dessus. Mais je n'ai pas le temps de souffler, tous les organes pourrissent déjà. Je les récupèrent et les mets dans des sacs poubelles. Ensuite, je retire tous les ligaments et les tissus qui tiennent les os en place et les jettent aussi dans des sacs. Je percent les gros et grands os pour que la moelle s'en aille plus facilement et place tous ça dans des gros bacs d'eau chauffé à 40 degrés. En attendant que les dernières chairs se décollent grâce à ce bain, je nettoie tous le sang, mets mes sacs dehors où je reviendrais les chercher plus tard pour les jeter à la mer. Je sors ensuite les os désormais propres, gras et lisses et les saupoudre de perborate de soude qui va permettent de les dégraisser, de les conserver et de les garder blanc. Je les replonge ensuite dans une nouvelles eau porter a ébullition et recommence l'étape plusieurs fois avant de les faire sécher sous une lumière qui agi comme les rayons du soleil.

Je vais les laisser ainsi quelques jours et ensuite je les assemblerai de nouveau avec des vis et des ressorts puis replacerai les yeux dans les orbites que je ferrai tenir à l'aide de coton car les yeux déshydratés seront plus petits et ne tiendront donc pas tous seuls . Victor sera enfin prêt. Je retire la blouse, mes gants et mes lunettes, remonte dans ma chambre après avoir enclenché le purificateur d'air qui va filtré l'air chargé d'odeur de chair et pars prendre une bonne douche. Je suis ravie et excitée ! J'ai hâte qu'il soit terminé pour que je puisse l'assembler, le réveiller et voir sa réaction face à son nouveau physique. Je suis certaine qu'il sera ravi.

4- Leïla Où les histoires vivent. Découvrez maintenant