La maison se réveille doucement, je peux entendre les pas rapide de ma mère descendre l'escalier, celui, plus lent, de mon père, la suivre. Ils chuchotent, je n'ai pas réussi à comprendre ce qu'ils se disaient alors qu'ils passaient devant la porte fine qui fermait ma chambre. J'ouvre un œil, un frais et billant rayon de soleil matinal illumine déjà ma chambre. Mon réveil n'a pas sonner, il n'est donc pas encore sept heures, la journée se promet comme celle d'hier et d'avant-hier, et comme c'est le cas depuis la semaine dernière, cette nouvelle journée de ce mois de juin s'annonce chaude et ensoleillée. J'ouvre l'autre œil, quel jour sommes-nous ? Mardi ? Je souris, oui, oui, on est mardi !
Je bondis sur mes pieds, mes fins et longs cheveux roux en bataille me retombent sur les yeux, j'enfile en passant mes pantoufles, de vieilles tatanes roses pâle, un peu trop petite mais dont je n'arrive pas à me séparer, puis replace ma coiffure par un simple revers de la main avant de descendre les escaliers en courant.
Je déboulai dans la cuisine encore toute souriante avant de voir que mes parents n'avaient pas l'air différents de d'habitude. Mon père était caché derrière son journal, ma mère mangeait une tartine de confiture tout en essayant de ne pas louper l'horoscope à la radio. Elle ne le manquait jamais, le premier horoscope de la journée sur notre radio locale, et lorsque que mon père ou moi voulions lui adresser la parole avant, elle nous faisait taire d'un ''chuuuut '' sonore tout en balayant l'air de sa main. La plus part du temps, nous n'insistions pas. Il n'y avait qu'en de rares occasions où mon père tenait à dire quelque chose d'important qu'il se mettait à râler, appelant ma mère '' fille de hippie ''.
Ce surnom lui valait de recevoir un regard noir de la part de ma mère mais elle écoutait tout de même ce qu'il avait à lui dire, le mettait dans un coin de sa tête en la hochant puis reprenait son écoute attentive. Bon il est vrai que mamie Claudine est un peu perchée avec sa nourriture bio et son yoga mais de là à la traiter d' hippie, c'était un peu exagéré.
« Bonjour m'an ! Bonjour p'pa ! » Claironnais-je en entrant dans la petite pièce qui sentait bon le café frais.
« Bonjour Zoé. Chuuuut ! »
Réponse quotidienne, je fus encore plus déçue. Ils avaient oublier ou ils étaient encore endormis? Mon père secouais sa tête de droite à gauche derrière son journal pour montrer sa désapprobation suite à réaction de ma mère, un matin de tout ce qu'il y avait de plus banal. Je me servis un bol de café, y ajoutai du lait et deux sucres roux, puis allais m'asseoir face à ma mère, ma place habituelle sur les hauts tabourets de la table de cuisine. Heureusement nous n'y prenions que le repas du matin, les assises étaient des plus inconfortables.
Je buvais lentement le liquide chaud que contenait le bol tout en les observant par dessus, ce devait être une blague, un mauvais coup combiner par mes géniteurs. Pourtant rien ne trahissait cette machination dans leur attitude. L'émission radio de ma mère commença, elle écoutait de façon religieuse tous les signes alors que nous savions qu'elle était bélier. Je ne savais pas si mon père écoutait quelque chose, mais moi, je ne tendais l'oreille qu'en entendant mon signe et c'était tout. Justement il arrivait.
« Cancer : Ne négligez aucune rencontre car elles vous apporterons de nouvelles perspectives. Santé, évitez les soucis inutiles. »
Pas de quoi fouetter un chat, les autres signes passèrent et ma mère écouta en silence jusqu'au poisson puis coupa la radio. Elle se retourna pour manger le reste de son pain, elle n'allait pas tarder à faire l'emploi du temps de la maison, à savoir qui serait là de telle à telle heure. Mon père travaillait toute la journée, il partira en premier et sera le dernier rentré.
Ma mère attendait sa collègue Laureen, qui n'allait pas tarder à arriver. Je l'observais toujours alors que j'avais fini ma tasse, elle avait les mêmes cheveux cuivrés que moi, mais les siens étaient épais, volumineux, contrairement aux miens. J'avais le bleu des yeux de mon père, ceux de ma mère étaient sombres, tirant entre le marron et le noir. En fait j'étais un curieux mélange des deux, et par forcément de leur meilleur côté, je suis assez petite, comme ma mère, et plate, comme mon père.
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lesbienne et heureuse : Sylvie (terminée)
RomanceQuand peut-on s'appeler ''couguar'' ? Combien d'années d'écart faut-il à Sylvie pour qu'elle soit enfin heureuse ? Peut-être que Zoé pourra lui apporter la réponse, et en même temps trouver les réponses à ses questions... N'hésitez pas à donner vo...