La soirée a été riche en émotions, j'en ai connu tout un tas, de la joie, de l'envie, mais aussi de la gêne, de la honte, ... Je fus assez déçue lorsque Zoé me dit qu'elle préférait marcher, j'aurai voulu la raccompagner, surtout que le film nous avait mit dans une bonne ambiance, on a pas trop suivi la fin car nous étions un peu occupées à nous chauffer ouvertement. Je peux dire que nous avons largement rattrapé l'occasion ratée de la cuisine, alors que je cuisinais les pâtes et celle d'après où je lui essuyais la bouche. Zoé était toujours aussi timide en mangeant sa glace dans le fond du canapé, côté mur cette fois, je fis en sorte qu'on soit encore très proches toutes les deux. J'avais à peine allumer la télé qu'elle ôta ses chaussures et lova ses jambes sous elle pour venir enfin se coller à moi. Immédiatement je la repris dans mes bras et son parfum me parvint. J'étais focalisée sur la façon qu'elle avait de manger son cône, lui donnant de petits coups de langue, à ce moment là j'aurais voulu être une glace ! Le film commença, un film d'amour entre deux femmes à l'époque où celles-ci commençaient seulement à s'émanciper, il ne faisait pas parti de mon top dix, l'époque encore moins. J'enviais la jeunesse de Carine et zoé, vivre pleinement sa sexualité sans avoir à se cacher, je me demandais comment je serais devenue si j'avais vécu mon adolescence aujourd'hui...
« Tu serais encore plus cochonne ! »
Je ne fus pas étonnée d'entendre ma conscience prendre la voix d'Habi pour me dire ça, je le savais très bien. Je ne savais pas si c'était dû à la découverte plutôt tardive du sexe, mais depuis ma première fois, il m'arrivait de passer des journées entières au lit avec ma partenaire, tout en ayant pas de longue conversation philosophique sur le sens de la vie, évidemment. Si je l'avais fait plus jeune, aurais-je été moins obsédée ou était-ce là ma vraie nature ? L'écran de la télévision n'avait pas trop d'importance, perdue dans mes pensées, j'avais reporté mon regard sur Zoé qui finissait son cornet en aspirant le chocolat qu'il y avait au fond et finit par l'avaler entièrement. Elle semblait être concentrée sur le film, j'y jetais un œil et vis les deux héroïnes s'embrasser à s'en lécher la glotte, un baiser de cinéma bien-sûr, car jamais personne ne m'avait embrassé ainsi de toute ma vie.
« Tu pense à quoi ma puce ? »
Je la regardai aussitôt et vis qu'elle avait les pommettes roses. De mon point de vue plongeant et n'était illuminé que du reflet de la télé, je la trouvais encore plus craquante. Finalement si j'étais une glace, c'est elle que je voudrais comme gaufrette pour m'entourer presque entièrement. Je me sentis rougir à mon tour.
« Je me disais qu'il y a qu'au cinéma qu'on voit ce genre de baiser.
- À bon ? Je pense pas.
- Moi on m'a jamais fait ce genre de bisou profond.
- Pas même Carine ? »
Il n'y avait pas une once de jalousie dans sa voix, j'en fus à la fois triste et heureuse, sans vraiment savoir pourquoi. Je me dis que si elle était dans ma tête, mon petit chou serait étonné de voir toute les interrogations qui pouvaient y avoir, elle qui pensait qu'à trente-cinq ans, on n'avait plus d'hésitations...
« Non, même pas elle.
- Elle fume ?
- Non je ne pense pas pourquoi ?
- Parce que c'est un peu dégueu quand celle qui t'embrasse à le goût de tabac. »
Je restais une seconde un peu coite, elle en savait peut-être plus que moi sur les baisers. Évidemment je me doutais que les fumeuses ne devaient pas avoir l'haleine très fraîche, Habi disait, en parlant d'une de ses ex, qu'elle avait l'impression d'embrasser le cendrier, en riant bien-sûr et n'ayant jamais fréquenté de fille qui fumaient, je n'en avais aucune idée. Pas moyen que je perde la face devant elle me dis-je, il fallait que je réponde naturellement et raidement.
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lesbienne et heureuse : Sylvie (terminée)
Любовные романыQuand peut-on s'appeler ''couguar'' ? Combien d'années d'écart faut-il à Sylvie pour qu'elle soit enfin heureuse ? Peut-être que Zoé pourra lui apporter la réponse, et en même temps trouver les réponses à ses questions... N'hésitez pas à donner vo...