lesbienne et heureuse : Sylvie (terminée)

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Nous nous endormîmes après avoir bien prit soin de ne pas faire de bruit durant notre câlin, comme mon père nous l'avait demandé. Lorsque je me réveillais le lendemain, Laura dormait encore, ce fut mon tour de la lever. Or de question de la secouer, je bloquais le réveil afin qu'il ne sonne pas et lui déposa un bisou sur le nez, elle fit alors une drôle de grimace qui me fit rire, elle ouvrit les yeux. Nous prîmes notre douche, mes parents étaient dans la cuisine, ma petite amie eut droit à son premier ''chut !'' matinal lorsqu'elle déboula dans la pièce en criant bonjour. Je lui expliquais l'obsession de ma mère pour l'horoscope radio. Elle a dit qu'elle demanderai à ma mère d'écouter les lions la prochaine fois... Comme-ci ma mère allait lui faire un résumé, j'en serait la première surprise. Nous ne vîmes pas Dounia nous rejoindre sur le chemin, Laura me dit qu'elle était verte de jalousie par rapport à nous, je me dis alors qu'elle avait eu sa chance bien avant Laura et qu'elle n'avait pas su la saisir, tant pis pour elle, je lui souhaitais méchamment qu'elle continue à traîner dans les soirées où elle ne connaissait personne pour y draguer tous les mecs qu'elle croisait. Ça valait bien toutes ces années où elle m'avait fait espérer. Nous arrivâmes au lycée, le flots d'élèves habituel se tenait dans la cour, je cherchais du regard un visage familier, celui de Carie ou Dounia mais n'en vis aucune des deux, c'est alors que quelqu'un nous interpella.

« Vous là bas, les deux qui se tiennent la main ! »

Nous nous retournâmes ensemble pour voir qu'une fille, assez petite, brune coupé au carré, équipée de fine lunettes nous pointait du doigt. Je ne la connaissais pas et à voir le regard de ma copine, elle non plus. Elle se rapprocha de nous, nous scruta de la tête aux pieds.

« C'est immorale de vous tenir la main dans le lycée, on est plus en primaire ! »

Je sentis Laura se crisper immédiatement, je ne savais pas ce que cette fille nous voulait mais il n'était pas dans son intérêt de rester là.

« On se tient la main parce qu'on est ensemble mongole, cracha ma petite amie. Tout le monde à compris sauf toi...

- C'est pas une raison, lâchez vous.

- Va te faire mettre.

- Pardon ? »

Je vis Laura rougir, sa main se contracta encore un peu plus sur la mienne, elle commençait à me faire mal aux phalanges.

« T'es soude en plus d'être moche gros thon ! Cria-t-elle. Je t'ai dit d'aller te brosser ! »

Une petite foule d'étudiants commençait à se former autour de nous, la fille qui nous faisait face dut s'en rendre compte et cela la remotiva un peu.

« Je ne te permets pas ! Je suis responsable au comité de la vie lycéenne, c'est mon rôle de stopper ce genre de débordement. »

Ce n'était pas visible de loin mais maintenant qu'elle était près de nous, je ne pouvais voir que ça, les détails de son visage, Laura le vit aussi.

« Écoute Casio, on va pas se fâcher dès le matin, fous nous la paix, point barre. »

En entendant ce surnom, la fille se mit à rougir à son tour.

« Je ne permets pas...

- Ouais, ouais, la coupa ma copine tout en me tirant vers l'entrée du bâtiment, tu permets ou pas je m'en tape connasse. »

Nous la laissâmes derrière nous, ceux qui s'étaient attroupés là nous laissèrent passer, formant ainsi une espèce de haie d'honneur. Nous apprîmes de Carie qu'il s'agissait d'Annabelle, une fille issue d'une famille de chrétiens pratiquant, je ne savait même pas que ça existait encore de nos jours, et qui jugeait à tout bout de champ ce que les autres faisait. Le reste de la journée fut heureusement plus calme, nous suivîmes les cours qui s'enchaînèrent les uns après les autres. Avant de partir, Laura me demanda ce que j'avais de prévu ce soir.