Il me fallut un moment pour reprendre mes esprits, ce rêve était si réel... Je vis le jour se lever par la fenêtre, lentement, alors que dans ma tête tournait en boucle l'image de la stagiaire intrépide me demandant de la brusquer sur mon bureau, suivie de celle de Laureen et Séverine dans l'encadrement de la porte, bouches bées, me fixant de leurs yeux exorbités. J'essayais bien de me focaliser sur le rendez-vous de ce soir mais rien n'y faisait, ces images me hantaient. Un coup d'œil sur ma table de chevet, j'y vis posé mon portable, je le pris et dis bonjour à Zoé, espérant qu'elle soit disponible pour discuter un peu, afin de me changer les idées. Elle me répondit qu'elle devait réviser avec sa camarade ce matin, je décidais alors de ne pas l'ennuyer avec mes problèmes.
« D'accord chou, j'ai hâte d'être à ce soir :*
- Ho oui, moi aussi puce. Une soirée de détente me fera le plus grand bien.
- Je te laisse alors. Bisous. »
Une soirée de détente a-t-elle dit, hé bien soit, nous nous amuserons donc ce soir. Comme elle ne buvait pas, j'avais pensé à une soirée sans alcool mais à la réflexion, je me dis qu'un apéritif frais et léger ne nous ferait pas de mal. J'eus une révélation en prenant ma douche : Muscat ! En m'habillant je me dis qu'il était hors de question que je retourne à l'hypermarché, je n'avais aucune envie de croiser quelqu'un que je connaissais, pas aujourd'hui. La petite épicerie du centre-ville suffirait bien, tant pis si elle était deux fois plus cher que le grand magasin. Je bus un café en vitesse et partis faire cette dernière course pour le dîner. De retour chez moi, je me rendis compte que la seule chose qui me restait à faire était d'attendre, pour tuer le temps, je pris des nouvelles d'Habi. Elle me répondit quasiment tout de suite, et après les politesses d'usages, elle me demanda ce que je faisais.
« Rien, répondis-je franchement, j'attends que les heures passent.
- Nerveuse pour ce soir ?
- Oui.
- Tout devrait bien se passer. C'est une fille sérieuse d'après ce que tu m'en as dit.
- Je sais, merci ;)
- Oh, tu t'es mise aux émoticônes ?
- Au quoi ? »
Cette fois-ci, la réponse ne fut pas instantanée, je craignais qu'Habi ne m'écrive un de ses longs messages qui ressemblaient, sur le petit écran de mon téléphone, à de vrais romans. Quand il se mit à sonner à nouveau, je vis qu'elle m'avait envoyé plein de smileys, avec un seul mot à la fin.
« Ça !
- Oui ! Zoé aime bien en envoyer alors je la copie un peu.
- D'accord. Tu es seule là ?
- Évidemment !
- Tu m'offres un kawa ?
- Aller ! »
Je préparais alors les tasses, en sachant que mon amie habitait à moins de dix minutes en voiture, si elle était prête, et elle en avait l'air, elle serait là dans peu de temps, ce fut effectivement le cas. Je ne pris pas la peine de décrocher lorsque l'interphone résonna dans l'entrée, j'appuyai simplement sur le bouton d'ouverture de porte. J'entrouvris ensuite celle de mon appartement et allumai ma cafetière à dosettes. J'entendis des pas sur le pallier, je sortis un paquet de biscuits bretons, sachant qu'elle les adorait et les disposai rapidement dans une assiette, ils allèrent rejoindre les tasses sur le plateau.
« Je peux entrer ? »
Je fus soudain pétrifiée. Ce timbre de voix n'avait vraiment rien à voir avec celui de mon amie, je pensais alors que cette fille m'obsédait tellement que je croyais l'entendre partout, jusqu'à la confondre avec celle d'Habi.
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lesbienne et heureuse : Sylvie (terminée)
RomanceQuand peut-on s'appeler ''couguar'' ? Combien d'années d'écart faut-il à Sylvie pour qu'elle soit enfin heureuse ? Peut-être que Zoé pourra lui apporter la réponse, et en même temps trouver les réponses à ses questions... N'hésitez pas à donner vo...