Le reste de ma vie

Chapitre 3

Toujours ce même rêve, chaque nuit. Je suis en plein milieu d'une guerre ensanglantée avec une trentaine d'autre adolescents à mes côtés. Je ne les reconnais pas. Certains souffrent, allongés sur le sol et agonisent. Il n'y a pas Anna, ni Alex. J'avance avec une arme à la main, je ne tire pas mais je continue d'avancer. J'avance vers les barbelés des ennemis malgré les balles qui traversent mon corps, aucune ne me fais mal, aucune ne me tue, puis j'en reçois une dans la tête, et je me réveille.
Je me réveille avec un sursaut ce qui fait gronder Anna mais sans plus. Je cours à la salle de bain, j'allume la lumière et je scrute mon reflet dans le miroir. Je suis pleine de sueur, je tremble et mon coeur bat à tout rompre. Je respire lentement, encore et encore puis j'arrive enfin à redevenir normal. Je me laisse glisser conte le mur jusqu'à m'asseoir sur le sol, et j'éclate en sanglot. Je me surprend moi même, je ne comprend pas ce qui m'arrive. 

                                                              ***
Ce matin, le réveille est très dur. Je n'ai dormis que quelques heures entre mon cauchemar et le temps que j'ai passé à me rendormir. Ces cauchemars sont de plus traumatisants. Anna, elle, a vraiment bien dormis et elle me le fait bien comprendre. J'aimerais lui expliquer ce qu'il m'est arrivé cette nuit mais nous sommes en retard pour le petit déjeuner, et les surveillants sont très stricte sur la ponctualité.
Le service est très simple, nous mangeons par bâtiment et par section. Les bâtiments ont des sections qui sont nommés avec des lettres. Nous nous rangeons comme de bons petits soldats et nous attendons notre tour. Anna bavarde vraiment beaucoup, quelqu'un de normal aurait trouvé ça vraiment agaçant, mais moi, j'ai l'habitude mais souvent, je ne l'écoute que d'une oreille. Je l'entends parler d'Alex, encore une fois, je me demande pourtant elle parle autant de lui. Mon regard vient se poser sur le garçons blond, avec le qu'elle je me suis disputé.
Il est assis à une table, il est seul. Il me fait beaucoup de peine. Comment un garçon aussi beau peut manger seul à une table ?
- Tu devrais peut être aller t'excuser non ?
Anna a compris que je ne l'écoutais pas et regarde maintenant dans ma direction.
Je hoche la tête et quand nous avons nos plateaux j'avance vers lui pendant qu'Anna cour s'installer près d'Alex en lui posant délicatement un baiser sur la joue. J'ai du louper quelque chose.
- Hum, heu excuse moi, est ce que je peux m'asseoir ici ?
Il acquiesce d'un signe de tête, je crois qu'il m'en veut.
- Si je suis la, c'est pour m'excuser pour l'autre fois, je t'ai vraiment mal parlé et je me sens mal pour ça, si j'ai réagis de cette façon c'est à cause de la douleur que j'avais à la tête, elle m'a mît dans une colère noire.
- Ouais ce n'était pas très sympas, mais j'accepte t'es excuses, passons à autre chose. Je m'appelle Mike Hamilton.
Il porte un si jolie prénom.
- Charlie Evans, enchantée dis-je d'un ton ironique.
Après ça nous parlons de tout et de rien en rigolant, nous partageons un très bon moment.
Je ressens quelque chose à ce moment précis mais je ne sais pas précisément la nature de mes sentiments.
La sonnerie retentit et nous partons chacun de notre côté.

                                                                    ***

Le premier cour est un cour de français. Nous avons beaucoup d'entraînements mais nous avons aussi des cours comme tout autre adolescent. Je suis seul à ma table, Anna est malade. Je gribouille sur ma feuille, je m'ennuie vraiment, le professeur n'est pas encore arrivé.
Mike arrive accompagné de M.Jewey, notre professeur.
- Je vous présente Mike Hamilton, il est nouveau dans notre établissement, veuillez l'accueillir chaleureusement. Alors Mike tu iras t'asseoir là bas. Le professeur indique une table dans le fond de la salle.
- Merci monsieur.
Mike avance dans la rangée jusqu'à sa table. Il ne m'adresse pas un mot, et ne me regarde pas. Il ne m'a sûrement pas vu.
La deuxième heure du matin est un cour sur le maniement des armes, plus particulièrement sur le fusil à lunette. Les militaires nous apprennent à tirer sur des cibles et à les recharger. C'est toujours la même chose, encore et encore. Je suis plutôt douée pour tirer sur des cibles, j'atteins souvent le centre. Je vois Alex au loin. Il n'est pas très fort avec cette arme, il tire si mal qu'il se fait réprimander par les militaires. Je sens sa peur d'ici. Ces hommes sont imposants, ils crient souvent. Si nous avons le le malheur de les contrarier, ou si nous ne faisons pas bien nos exercices, nous devons faire des corvées comme la plonge ou récurer les toilettes. Personnellement je n'ai jamais fais ces corvées mais c'est très humiliant.
Tout nos professeurs sont très stricte et sévère, il n'y a que les surveillants qui sont normaux, enfin quelques uns. Ce camp c'est vraiment l'enfer, comment vais je faire pour tenir encore 3 ans. J'ai constamment peur qu'une guerre éclate. Les États-Unis se font beaucoup d'ennemis en ce moment, ça m'inquiète beaucoup. Il ne faut pas que je pense à ça.
- Le cour est finit. Déguerpissez!
Et poliment qu'est ce que ça donne ?
   

Mon dernier cour du matin était du sport, nous avons fait une sorte de " parcours du combattant ". Je trouve ça assez marrant et ça me change les idées. Ça muscle aussi beaucoup et c'est exactement ce qu'il me faut. Le sport me fait penser à autre chose, il me fait oublier Anna qui est malade et qui m'inquiète beaucoup, mes parents et Joseph qui sont si loin de moi et que je vois si peu. Je cours à la même vitesse qu'Alex alors nous avons couru ensemble tout le long du parcours.
Après mettre changé, je file à la cantine pour le repas du midi. Je suis seule encore une fois, Alex ne mange pas en même temps que moi. Je m'installe donc seul à une table, je commence à manger quand je sens que quelqu'un est derrière. Je me retourne à peine quand j'entends Mike me parler :
- Puis-je ? Dit-il en indiquant la place vide en face de moi.
- Nous sommes seuls tout les deux, autant en profiter, n'est ce pas ?
Il rigole, son sourire est vraiment craquant. Il mange en silence quand je lui demande :
- Pourquoi as tu changé de camp?
Sur le coup j'ai l'impression que ma question lui a fait l'effet d'un coup de poing dans le ventre.
Je n'aurais pas dû demandé, mais c'est plus fort que moi, je veux mieux le connaître.
- C'est compliqué.
C'est compliqué ? Vraiment ? C'est ça, sa réponse ? Je constate qu'il n'a pas envie de se confier à moi.
- Bon écoute Mike, ici, on est tous dans la même galère. Ce n'est pas facile de se trouver des amis. Tu ne tiendras pas sans, pas ici en tout cas. Ne me rejète pas, je suis la seul qui essaye d'être ton amie. Si tu ne veux pas de moi, tu me le dis, je m'en vais et je te fiche la paix pour toujours.
Mike reste bouche bée pendant quelque seconde. Il bégaie quelque mots, mais je ne comprends pas.
- Si j'ai changé de camp, c'est à cause de ma copine. Elle est morte.
Je m'attendais à tout sauf ça. Je me pose des tonnes de question mais je n'arrive pas à en poser une seule.
-Oh Mike... Je... Je suis tellement désolée. Et je suis désolée de t'avoir forcé à me l'annoncer. Je suis désolée vraiment.
-Arrêtes. Ne t'excuse pas, ce n'est en rien ta faute. Je te l'aurais annoncé un jour ou l'autre.
J'ai vraiment du mal à saisir.
-Sans vouloir être indiscrète, tu as été viré de ton ancien camp parce que ta copine... parce que ta copine est décédée ?
-En vérité elle a été assassinée. Et on m'a accusé à tort.
J'ai l'impression d'être dans un de mes cauchemars. Mes oreilles bourdonnent. Je ne suis plus présente avec lui, je suis perdue dans mes pensées. Je suis très loin.
-Charlie ?
Tout résonne dans ma tête.
-Charlie ! Mike crie plus fort maintenant. Tout le réfectoire nous regarde.
-J'ai besoin de prendre l'air.