Chapitre 26

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Ça va faire un mois que je nai pas vu Blake. Un mois, depuis quil ma accusé de me droguer. Quelque part, il na pas tort, le diabète est une maladie qui nécessite de prendre un traitement à vie. Le diabète que jai mimpose de me piquer. Alors, oui, dune certaine manière je suis un peu une droguée moi aussi.

Un tuc sest brisé ce jour-là, je ne sais pas quoi. Sa réaction, la mienne, ont été quun enchaînement de faits et gestes disproportionnés. Depuis, je repense souvent à son comportement, et plus jy pense, plus je sens que lexcuse quil a invoquée est valable.

Cependant, je sais quil na pas été totalement franc avec moi, tout comme je ne le suis pas vraiment non plus avec lui. Une chose est certaine, je me sens comme éteinte depuis que ma porte sest refermée sur lui.

Il a bien essayé de sexcuser à nouveau, en menvoyant un texto, un bouquet de fleurs, mais je suis restée silencieuse face à sa tentative dexcuse, quil na pas plus renouveler. Trois semaines de ce silence que je ne supporte plus.

Je pensais quentre nous, il ny aurait que du sexe, et cétait, on ne peut plus torride. Nos rencontres étaient plus folles les unes que les autres. Mon désir pour lui ne sest pas fait la malle. Je me languis de ses mains sur moi, de sa bouche et de son égo qui le pousse à se prendre pour un dieu du sexe.

Pour ça, il mérite amplement le surnom de Super Coup quil sest octroyé en pensant que je lappelais comme ça. Sil savait, je suis quasi sure quil napprécierait pas.

Je ne peux mempêcher de sourire à ça et en même temps, je me sens triste. Car derrière ce surnom, derrière ce masque quil affiche, il cache quelque chose qui le ronge.

Je le sais, car ce qui me ronge moi, est tout aussi lourd à porter. Jai dans mes mains, le cahier dans lequel ce qui me ronge est écrit. Ce que je nai pu faire, lautre fois, je vais le faire aujourdhui. Il le faut, tant que jy vois encore, tant que ma volonté me pousse à le faire, avant que mes démons ne lemportent définitivement sur moi.

Je suis dans lattente de larrivée du chauffeur que jai commandé. Je vais me rendre, je dois me rendre là où tout sest achevé pour elle, là où jai fait un trait sur la jeune femme que jétais.

Cette journée va me couter un bras, et torturé mon âme comme jamais. Je prends des risques, retourner là-bas, sera une vraie torture, mais je me le dois. Je dois lui dire adieu, je dois lui dire que son rêve est en partie réalisé.

Comme prévu, mon moyen de transport est à lheure. Poussant un profond soupir, je prends place à larrière du véhicule et communique au chauffeur litinéraire de la journée.

Je ne suis pas pressée de retourner dans la grosse pomme, deux heures me séparent de ce calvaire. Sortant des écouteurs de la poche de mon sac, je branche ces derniers sur mon smartphone et lance la lecture dun livre audio dont on ma vanté les mérites.

Je ne suis pas fan des livres audios, je préfère sentir le papier sous mes doigts et cette odeur si particulière que ces derniers prennent quand ils sont anciens. Tous les moyens sont bons pour mévader. Je prie même tout ce que je peux pour que lon tombe dans des bouchons, dans le but de retarder ce quil mattend.

Je tente de menfermer dans une bulle qui me protègerait de mes pensées. Le son balancé dans mes oreilles, ne parviens pas à me détourner des pensées et images morbides qui me hantent. Je me jure en linstant même, que cest la dernière fois que je mets les pieds là-bas. New-York et moi, après cela cest terminé.

Le trajet me semble interminable, à travers la fenêtre, les rues, les immeubles défilent et bien trop tôt, nous voilà le chauffeur et moi arrêtés devant la première étape de mon périple.

Through their shadowsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant