Je me réveille en sursaut, une fois encore. C'est la troisième nuit que cela m'arrive . Chaque fois, je sens comme une présence dans la chambre. Je me sens observée, la chair de poule se forme sur ma peau.
Je ne saurai l'expliquer , mais cette présence que je sens, me fait peur. Quelque chose de malveillant se dégage. Cette fois encore, je sens cette présence, et pareil à hier, je demande s'il y a quelqu'un . Pareil à hier, je n'ai aucune réponse. Pourtant, cette fois-ci, je tends l'oreille et il me semble percevoir le bruit d'une respiration. Me recroquevillant dans mon lit, j'essaie de localiser ce bruit que je pense avoir entendu.
Jusqu'ici , je n'ai rien dit au personnel qui entre dans ma chambre. Les journées se passent de la même façon, et peut-être que c'est finalement mon imagination qui me joue des tours. À force de rester dans cette chambre. Cette hospitalisation, je l'assimile à un emprisonnement. Ma cécité est ma peine, et je la passe dans cette prison qu'est la clinique.
S'il n'y avait pas le personnel, je resterais définitivement seule. Mon père n'est toujours pas revenu me voir comme il l'avait promis. Je ne m'attendais pas à grand-chose de toute façon, même si ça ne mempêche pas d'être déçue.
Une fois encore, j'entends comme un souffle, cette fois, je suis sûre de ne pas l'avoir imaginé. Le souffle se fait même plus fort.
-Qui est là ? Que faîtes-vous là ?
Seul, le silence me répond et ce bruit de respiration calme, alors que la mienne s'emballe . Je répète encore les mêmes questions et n'obtiens que le silence et ce souffle toujours ce souffle qui me nargue et me terrorise.
Saisissant le bouton d'appel des infirmières, jappuie sur la sonnette. Le bruit d'appel se répercute dans la chambre.
-J'ai , j'ai appelé les infirmières. Qui que vous soyez, allez-vous-en, dis-je en bégayant.
Le bruit de l'interphone dans la chambre me fait sursauter et une voix féminine se fait entendre.
-Mlle Martin, il vous faut quelque chose ?
Je ne réponds pas de suite paralysée par la peur, il faut un deuxième rappel de l'infirmière pour que je lui réponde enfin.
-Il, il y a quelqu'un dans ma chambre, dis-je.
-J'arrive mademoiselle, je viens vous voir.
Quand, le silence revient dans la chambre, je ne perçois plus le souffle, juste un courant d'air puis plus rien. Une fois encore, je me dis que c'est peut-être mon imagination qui me joue de bien mauvais tours.
L'infirmière finit par arriver après ce qu'il me semble un temps très long. Je n'ai pas bougé de mon lit, je suis restée assise, les genoux ramenés sous mon menton, mes bras les serrant très fort, et la sonnette d'alarme posée tout près pour que je puisse m'en saisir rapidement.
-Mlle Martin ? me dit l'infirmière .
J'entends cette dernière qui pousse avec elle un chariot, et la porte qui se referme.
-Que se passe-t-il mademoiselle ?
-Il, il y avait quelqu'un dans la chambre, lui réponds-je en tremblant de tous mes membres.
-Il n'y a que nous deux ici, me répond-elle.
-Non, il, il y avait vraiment quelqu'un . Je, je l'ai entendu respirer. Je, je suis sûre.
-Voyons Mlle Martin, c'est impossible
-Puisque je vous dis qu'il y avait quelqu'un , dis-je en m'emportant. Ce n'est pas la première fois.
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Through their shadows
RomanceChacun a sa part d'ombre. On choisi de la cacher, ou de la montrer. Pour certains, c'est une lutte au quotidien. Pour la cacher, ils ont choisis de la contrôler, et de la museler le plus loin possible dans un coin reculé de leur subconscient. Contrô...