Chapitre 5

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En cette journée nuageuse, j'étais tranquillement assis à mon bureau, chez moi. Travailler n'est certainement pas une partie de plaisir, mais au moins, j'étais au calme. J'étais seul, assis sur mon fauteuil, dans un silence à la fois agréable et dérangeant. Cependant, comme je travaillais, cela m'occupe et me fait sentir moins enfermé. Personne ne venait me déranger, et personne n'avait intérêt de le faire; du moins, tant que cela n'est pas urgent. Je sirotais mon café, un regard sérieux rivé sur la pile de dossier posée sur mon bureau. Je n'étais pas forcément un fan de la papeterie -comprenez par là que je déteste ça-, mais ce qui est à faire doit être fait.

Alors que je soupirai de soulagement, voyant que j'en suis à la moitié, je laissai reposer mes mains cinq minutes. Je posai mes lunettes, puid mon crayon sur la table, m'étirant en regardant le prochain dossier. J'aimerais travailler sur quelque chose de nouveau, plutôt que de revenir sur des vieilles décisions, accepter des demandes, en réfuter... J'aimerais sortir d'ici, sortir de ces dossiers inintéressants. Au moins, je ne suis pas bloqué entre quatre mur dans une entreprise; je suis chez moi. Et c'est déjà beaucoup, beaucoup mieux.

J'entendis frapper à ma porte, me forçant à me rasseoir correctement. Je prononcai un aimable «oui», même si une pointe d'énervement se fait sentir dans ma voix. Pourquoi vient-on me déranger lorsque je décide de faire une petite pause? Il fallait toujours que le devoir m'appelle dans les moments où j'ai le moins envie de faire quoi que ce soit.

« Votre père monsieur, commença mon majordome. Il est ici.

-J'arrive. »

Tout en remerciant mon majordome pour l'information, je me lèvai de mon fauteuil, ré-ajustant ma cravate. Je parcouru les longs couloirs tapissés d'une douce moquette bordeau, séparant mon bureau du reste de la maison, suivant à la trace mon employé. Descendant enfin les grands escaliers centraux, le petit talon de mes chaussures faisant résonner mes pas à travers le hall, j'arrivai près de mon père à qui je souris de manière sympathique pour le saluer. Je vînt lui faire une tendre accolade, reculant pour l'observer. Bermuda en jean, chemise hawaïenne; cela diffère de d'habitude, mais c'est toujours lui, au fond. Je reconnais bien mon père dans ces vêtements, dans ce sourire: un homme agréable, profitant de la vie. Être à ses côtés était on ne peut plus reposant.

« Comment ça va, mon fils? Me sourit-il, ses mains toujours sur mes épaules.

-Bien, comment se sont passé tes vacances?

-Magnifiques! Vient donc t'asseoir, ne restons pas debout. »

Je suivis mon paternel, jusqu'aux petits fauteuils du salon. Mon majordome nous apporta rapidement deux cafés, tandis que je le remerciai en mélangeant le contenu de la tasse. Mon père était parti en vacances, à Hawaï exactement, avec ma mère, et cela faisait depuis un peu plus de quatre mois que je ne l'avais pas vu; ce côté familial m'avait manqué, ayant pour habitude la solitude macabre de mon chez moi. Quand je ne travaillais pas, quand j'allais me coucher le soir; je n'entendais que les klaxons, les motos, les gens marcher et parler. J'entendais les gens vivre, et pourtant, je savais que non-loin de moi, non-loin d'eux; des gens ne vivaient peut-être plus.

« J'avais énormément besoin de ces vacances, ta mère aussi d'ailleurs. Le repos que nous avons pris là-bas nous a bien servi. Seulement du calme, la mer, et un jus de fruit fait main dans le sable. Il n'y avait pas besoin de plus, et je n'imaginais pas qu'un aussi grand silence pouvait être agréable. Il y avait évidemment la piscine privée, le bar au bord de cette dernière... Tu devrais te reposer toi aussi, mon grand! »

Souriant à son attention, je lui répondis que ce n'est pas la peine. Je n'ai pas besoin de repos, du moins, je n'ai pas besoin de silence, de calme. J'en ai déjà bien assez ici, j'aurais seulement besoin d'un peu de... Vie? Compagnie? Renouveau? Qu'importe, je vivais très bien dans mes dossiers, pour le moment. Je suis habituée à ma petite routine, et je ne compte pas la lâcher de sitôt. De plus; quelque chose me dit que ce jeune Jungkook n'est pas près de m'ennuyer. J'aimerais lui montrer ma vie, et qu'il me montre la sienne.

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