« Il avait quoi dans la main ?!»

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- Mais tu l'as revu après, ce monsieur Canon ?
- Mais non ma chérie, "Canon" n'est pas son nom ! Je veux dire qu'il était très beau, et pourquoi il s'appellerait Canon ? C'est ton père. Ton nom de famille n'est pas Canon !
- Bah j'avais pas compris, dit-elle en souriant comme si elle avait fait une bêtise.
- Bon, pour te répondre, bien sûr qu'on s'est revus. Sinon tu ne serais pas là !
- Raconte alors !

* Flashback *

- C'est pour vous ça ? Demandais-je au mec super canon du fast-food.
- Hein euh non, c'est pour ma mère ! Elle n'aime pas sortir donc disons que je lui fais quelques courses de temps en temps...
- Ah et elle avait absolument besoin d'un soutif en dentelle rose en taille..42 pour son après-midi bridge avec sa pote Gilberte ? Dis-je amusée.
- Ah ah...ouais je vais pas le prendre celui-là..., dit-il gêné en reposant le fameux article.
- Et bien je n'espérais pas vous croisez ici, dans une boutique de lingerie...
- Oui je sais, c'est un peu bizarre et plutôt gênant...
Il se gratta la nuque, un peu confus.
- Vu que vous êtes là, ça vous dirait un café ?
Je levais les yeux surprise par sa proposition. Un type qui vent des nuggets et des frites vient de me proposer un café après s'être croisés dans une boutique de lingerie. Super romantique ! Mais bon, c'est pas n'importe qui, il est quand même vachement beau !
- Ok, ça marche pour le café, dis-je convaincue.

* Fin du Flashback *

- Il avait quoi dans la main ?! Dit-elle surprise.
- Un soutien gorge.
- C'est quoi ça ?
- Je t'expliquerais plus tard...
- Ok, mais après que vous ayez bu le café, vous avez fait quoi ? Elle pencha encore sa tête, adorablement.
- Après, comme on était dans le centre ville, on a marché et discuté. Je me souviens avoir bien ri avec lui, on avait cette complicité parfaite, c'était magique...
- Magique comme quand la fée clochette vole et que ça fait des paillettes partout ?
- Pas tout à fait...
- Alors magique comment ?
- Tu comprendras plus tard, ce sera quand avec un garçon ou même une fille peut-être, tu ressentiras une connexion forte, on appelle ça "de l'alchimie". Vous vous entendrez très bien, et quand vous vous parlerez, ça sera très fluide, le courant passera bien. Tu seras à l'aise avec cette personne et ce sera évident.
- Woaw, je veux la rencontrer alors !
- Plus tard, ma chérie. Un jour ça arrivera, promis.
- Mais le monsieur il a ressenti cette alchimiste ?
- Alchimie, chérie. À ce moment je ne pouvais pas le savoir mais vu ce qu'il s'est passé ensuite, je pense que oui.
- Et du coup vous avez fait quoi après ?
- Après, chacun est rentré chez lui et on s'est revu quelques jours plus tard.
- Dans le château ?
- Quel château ? De quoi tu parles ?
- Le château de princesse avec les tours et les roses comme dans la Belle aux bois dormant !
- Mais ça n'existe pas dans la vraie vie tout ça !
- Mais si ! Je te promets ! Il était grand comme ça ! Fit-elle en de grands gestes pour me démontrer que ce qu'elle disait était vrai.
- Ce sont des contes de fées ma puce...
- Je sais ! Et c'est trop bien !
- Dans la vraie vie, ça n'existe pas, ce sont des histoires. Le prince charmant est une pure invention, ce sont des menteurs ! Les histoires d'amour ne sont jamais parfaites mais elles peuvent l'être pour toi, d'une manière ou d'une autre.
- Mais c'est nul la vraie vie...
Elle était toute triste, j'avais de la peine pour elle. C'est dur parfois de croire qu'on nous ment depuis toujours. Ce n'est qu'une enfant, elle est si naïve.
- Non mon cœur, c'est pas nul la vie ! Il faut juste faire attention aux personnes que tu fréquentes et ne pas toujours croire à tout ce qu'on te dit, surtout quand ça te parait parfait. La vie peut parfois être compliquée, mais il faut savoir être forte pour surmonter les épreuves que tu traverses. Et moi, je serais là pour t'aider à faire les bons choix.
Je la prends dans mes bras et lui caresse les cheveux.
- Au moins la nourriture elle est toujours là...
Je la regarde, surprise.
- Bah quoi ? C'est toi qui le dit toujours ! Me dit-elle sûre d'elle. Quand tu rentres du travail et que t'es très fatiguée parce que ton patron il t'embête, tu dis: « Il a cru que je pouvais le remplacer quand il voulait lui ?! La bouffe au moins elle est toujours là quand j'en ai besoin !». Même que parfois tu dis des mots pas très très jolis !
Je me mis à rire. Elle ne comprenait rien mais elle finit par rire avec moi.
- Maman regarde ta tête ! Tu as un rire trop bizarre ! On dirait un phoque !
Et je riais de plus belle.

How I met your fatherOù les histoires vivent. Découvrez maintenant