Chapitre 2 : Dans les ténèbres

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Je chute, physiquement et mentalement, je m'enfonce dans les ténèbres. La fosse de l'arène semble s'éloigner de plus en plus, cette distorsion s'applique à tous mes sens, les sons, les odeurs, la lumière, tout se floutent jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien. Je suis dans les ténèbres, je ne perçois rien, je ne ressens rien, j'attends. Je sais qu'il va venir. Il prendra mon corps pour quelques heures, puis il partira au matin, lorsque je me réveillerai. Mais c'est étrange, normalement, je devrais déjà être évanoui alors pourquoi suis-je encore conscient ? Ça n'arrive jamais d'habitude. Qu'est-ce qu'y se passe ?

"Tu es troublé ? " me lance une voix dans les ténèbres. Cette voix résonne dans mon esprit. Qui cela peut-il être ? Il n'y a personne ici, je suis dans mon subconscient, je suis seul pensé-je. "Non, tu ne l'ai pas." dit la même voix. Je cherche la provenance du son, sans mes sens elle semble venir de toutes les directions. "Qui me parle ! " me dis-je. "Tiens, tu as déjà trouvé comment me parler. Je suis impressionné. " me répond la voix avec un ton sarcastique. Elle enchaîne " J'ai passé des jours et jours t'appeler, mais je n'ai jamais eu de réponse. Si j'avais sus que tu trouverai si vite le truc pour parler ici, j'aurai gagné du temps. " Cette voix, elle me rappelle quelqu'un, pourquoi ? Je n'ai vécu que dans cette arène, j'y suis née et j'y mourrai. À qui est cette voix ? " Qui es-tu ? " demande-je attentif au moindre indice sur la localisation du propriétaire de cette voix. " Tu sais me parler, mais tu ne me vois pas ? C'est pénible, les enfants il faut tout leur expliquer, tu crois que j'ai eu l'occasion de poser ces questions les premières fois que tu m'as demandé de l'aide ? " me cracha la voix énervée. " Tu penses peut-être que tu as tout ton temps, que quand tu vas revenir à toi tout sera fini et tu serras dans ta cellule avec ta chère Mina ? Tu rêves. Ce soir, tu ne dors pas. Tu regardes ce que tu es et demain, c'est toi qui le ferras. Il est hors de question que tu te serve de moi de nouveau comme d'un bouclier pour fuir ta réalité. " La voix se fait de plus en plus agressive, plus violente, plus sauvage. " Pourquoi vouloir que j'assiste au combat de ce soir, pourquoi vouloir que je tue moi-même mes compagnons demain ? Pourquoi fais-tu cela ? N'as-tu pas de cœur ? Tu me parles comme si tu avais toujours été là pour moi, alors qui es tu ? " Après un silence, la voix repris, elle est différente, ce n'est plus de la violence, juste une colère foide que je perçois quand elle s'adresse à moi. " Tu m'as oublié. Vraiment, tu m'as oublié Eijiro ? Tu ne rappelles pas de moi ? Mais nous étions si proches comment ...? "

Je me mis à réfléchir à toutes vitesses, dans toutes les personnes que je connais, qui peux me parler dans mon esprit ? Alors que je réfléchis, un bruit se fit entendre. Je compris vite qu'il s'agit des bruits de l'arène et que je suis sur le point de me réveiller. " Merde, pourquoi Kirishima ne c'est pas manifester cette fois ? Comment je fais ? Je ..." "Mais ferme-la, pauvre abruti, ton Kirishima arrive et tu vas être aux premières loges pour voir comment JE gère cet enfer ? " Cette fois, ce n'est pas que la voix que je perçois, mais une présence. Pour la première fois, je retrouve le contrôle de mes sens dans cet endroit. Alors que l'espace autour de moi semble se fragiliser, il est apparu. D'une pensée, il referme les fissures de mon espace mental et je suis de nouveau plongé dans les ténèbres. Je reste, quelques instants, face à l'image mentale que j'ai de lui. Cette personne est grande, droite, sa peau semble différente de la mienne et a la place de ses mains et pieds, je vois très clairement des griffes. Sa tête est ornée de deux cicatrices. Il est là, il n'est pas encore parti, mais il ne me regarde plus. Il doit me haïr. Je l'ai oublié, mais il continue à me protéger. " Pourquoi fais-tu ça ? Qu'est-ce qui te force à faire ça ? " Je dois lui demandé avant qu'il ne parte. Je le cherche mentalement puis un instant après, je me prends une violente mandale. Comme pour la voix, elle semble venir de nul par, mais résonne dans ma tête comme les paroles de toute a l'heure. " Tu es trop con, tu l'as oublié lui aussi ? On lui a promis qu'on sera là quand t-il rentra. Je ne me bats pas pour toi, je me bats pour lui. Ta survie n'est qu'une obligation pour que je puise le revoir. Si tu m'as oublié, ce n'est pas grave, mais lui, tu ne dois jamais l'oublier. JAMAIS, tu m'entends, tu ne dois pas l'oublier. "

Je ne comprends pas de qui il parle, mais plus il en parle plus un étrange sentiment me revient. Une nostalgie de temps que je n'ai jamais connu. De quoi parle-t-il ? Qui est cette personne et de quelle promesse parle t'il ? Je n'ai pourtant jamais vécu hors de l'arène. J'ai toujours appartenu à Brain. Alors que je suis dans mes réflexions, une douleur atroce me traverse l'épaule gauche. Cette souffrance est terrible, mais elle est familière, c'est la rune de possession de Brain, la marque que je lui appartiens. "Tu n'appartiens à personne. " me dit alors l'autre personne dans les ténèbres. " Je te protège ce soir, comme je lui ai promis, mais demain nous auront une discussion plus approfondie sur toi, sur moi et sur Katuski. Compris, donc maintenant, tu fermes tes pensées et tu regardes qui tu es." Alors que l'espace mental se déchire à nouveau, je me retrouve à regarder à travers l'esprit de la personne qui me parle depuis toute à l'heure. Il relève mon corps, je ressens sa douleur dû au choc de la rune. J'entends la foule en délire face à son champion. Il l'acclame, il le hurle, il est le champion de cette arène. Au travers de son esprit, j'entends ce qu'il perçoit. Brain semble avoir pris la parole pour animer le début des combats, il galvanise le public. Il prononce alors les mots qui me fit comprendre qui est aux commandes " Chère publiques, je veux tonnerre de cris pour Kirishima, le dragon écarlate, l'impitoyable machine à tuer de l'arène. "

" Alors tu es vraiment Kirishima ? " demande-je, fébrile. Il semble si différent de moi, pourtant, c'est mon corps qu'il occupe. " Je t'ai dit de la fermé, j'ai besoin de concentration avant le carnage" A ces mots une cloche sonne, marquant le début des combats de ce soir et notre premier adversaire arrive dans l'arène.


L'arène des monstresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant