Chapitre 4 : Ensemble

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Alors que notre hurlement prend fin, la cloche sonne de nouveau. Elle annonce le prochain prétendant à la mort. Il s'avance par l'entrée face à nous. Il est lourdement armé, vêtu d'une armure de cuire qui résistera sûrement à nos coups. Mais peu importe l'armure, si l'homme est faible, il le reste, l'armure ne le protégera pas de ces erreurs. Sa Hache et son bouclier sont levés vers nous, il attend que nous bougions en premier, il va être servi. Nous poussons un autre cri, pas de rage, mais bestiale, un son capable de briser la plus farouche des volontés et le plus sanguinaire des gladiateurs. Lui n'est rien de tout cela, ce n'est qu'un esclave, un peu mieux équipé que le précédent, mais qui ne présente aucun danger pour nous, plus maintenant.

Comme prévu, le guerrier ne s'attendait pas à cela. Sous le choc, il lâche sa garde un instant, tétanisé devant la différence de nos déterminations. Nous profitons de ce délai pour le saisir à la gorge et nous enfonçons notre main droite dans sa jugulaire et l'arrachons avant que nos corps n'aient heurté le sol. Le sang se répand sur notre bras droit et son odeur nous grise un peu plus. Le plaisir est total, comment ai-je pus me passer de ça ? Comment Kirishima pouvait s'arrêter, le matin, de tuer pour me rendre mon corps ? Quel est cette douleur si particulier sur ma jambe et mon bras ? Nous regardons et découvrons des formes sur notre corps. " Le sang qui durcit, j'imagine. Rien qui mérite plus d'attentions que le prochain combat ". La cloche sonne de nouveau, vite, il nous en faut plus. L'excitation nous submerge, nous distinguons à peine notre prochain ennemi, ça n'a pas d'importance, un homme, une femme, un monstre, qu'importe, ils mourront tous. Ensemble nous les tuerons, nous survivrons. Nous ne faisons qu'un. Eijiro et Kirishima. Nous poussons un nouveau cri et nous nous jetons sur la cible suivante.

Ils sont arrivés à deux cette fois. Nous continuons notre course vers eux. Plus la distance se réduit plus nous parvenons à les distinguer. Une femme et un homme, de taille normal, pas plus grand que nous. Leur peau, comme leurs cheveux sont d'une blancheur maladive. Ils n'ont pas d'armure, mais des vêtements, prés du corps, moulant pour facilité leurs mouvements. Le plus étonnant, ce sont leurs armes. Des cordes et des crochets. Nous réprimons un souris devant la bêtise de nos adversaires et continuons à courir vers eux. Alors que nous arrivons à quatre pas de la femme et que nous nous préparons à bondir pour la saisir, une corde vient nous arrêter dans notre course. Elle encercle notre corps de l'épaule gauche à la cuisse droite et s'enfonce dans un interstice du sol de l'arène. Avant de pouvoir comprendre d'où est parti la corde, qu'une seconde vient nous capturer les pieds. La force mise dans le nœud et la surprise nous fait trébucher et nous écraser au sol. Un instant plus tard, nous recevons une violente douleur dans le cuisisse gauche. L'homme vient de réapparaître, il avait totalement disparu de notre champ de vision lors de notre course. Il a enfoncé un de ses crochets dans notre cuisse et nous passe la corde autour du cou et se met à serrer. " Merde, cet enfoiré veut nous étouffer. Pas possible de finir comme ça. Merde, on doit se libérer, mais les cordes me paralyse et la douleur à la cuisse est terrible. On doit trouver une solution vite. " Alors que l'on est en pleine réflexion, la femme s'approche de nous et vient nous murmurer quelques choses à l'oreille : " Si tu te laisses faire, nous te ferons sortir de cet enfer. Et tu pourras mourir pour nous, Monstre. Tu seras utile comme chair à canon pour notre armée. Et lorsque l'on aura fini avec toi, on te vendra de nouveau. Bon deal non ? Nous donnons un sens à ta vie. " Notre sang ne fait qu'un tour, cette salope nous veut ? Je vais la tuer. " Personne, nous appartenons à personne. Pas à Brain, pas toi, à personne." On veut lui hurlé cela, lui cacher au visage, mais ce qui sors de ma bouche n'est pas une tirade sur nos maîtres ou un crachat de haine, mais un souffle de flamme, qui viens carboniser la femme sur place. Une souffle court, mais intense qui fait fondre la peau du visage de la salope devant nous. Ses cris de douleur déchirent le brouhaha de l'arène, tandis qu'une torche humaine hurle dans l'arène. Le choc est pour tout le monde, le public, l'homme sur notre dos en train de m'étrangler, même nous, nous avons un court instant hésitation avant de profiter de la relâche de notre assaillant pour lui enfoncer notre crâne dans la mâchoire. Puis, profitant de sa douleur et ignorant la nôtre, nous nous retournons et lui envoyons un autre souffle de flamme. Plus long, plus puissant, plus contrôlé. L'homme hurle pendant un instant, puis s'écrase sur le sol dans des tremblements et des crépitements de bois brûlé, tout le haut du corps calciné.

Nous laissons tomber le corps du noble sur le sol. Même eux n'ont pas pus nous arrêter, personne n'y arriverai. " Ce soir, nous serons libres." pensons nous euphorique. La foule est déchaînée. L'arrivé des deux nobles dans l'arène et leurs prises de contrôles avait fait monter la tension et leurs morts, carbonisées, avaient embrasé les cœurs des mineurs. Pendant que nous retirons le crochet enfoncé dans notre cuisse, nous regardons, avec attention, nos membres. Le bras droit n'était pas juste couvert de sang, il est fait d'écaille désormais. Les jambes également et les griffes de nos pieds ont détruit les haillons qui protégeaient nos pas. Je comprenais enfin la crainte des autres dans leurs cellules, je savais que Kirishima était violant, mais j'ai compris pourquoi il était ainsi. Nous n'étions pas humains, nous sommes le monstre le plus craint de ce monde, un dragon. Nous dévorons nos ennemis et carbonisons les fous qui se dressent devant nous. Nous sommes l'incarnation de la puissance brute et sauvage. Nous sommes le sommet de la pyramide des espèces. Nuls ne nous asservis, nul nous contrôle, nous sommes libre par nature. Juste à la fin de notre révélation, la marque sur notre bras se mit à briller puis libéra toute sa puissance. La douleur est indescriptible, une décharge démentiel de magie parcours notre corps. Elle détruit tout sur son passage. Impossible de réfléchir, Kirishima et moi sommes broyée par la douleur. Après plusieurs secondes de souffrance intense la décharge se termine. Nous nous écroulons dans une flaque de sang et d'écailles, notre vision se trouble, mais nous percevons une ombre sur nous avant de nous évanouir.





L'arène des monstresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant