7. Surfinancer

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Ah, mes bébés sont retournés à Poudlard et on va pouvoir enfin voir ce qu'ils font quand ils se sont pas en train de se dorer la pilule chez les Holmes. J'espère que vous n'allez pas être déçus. Bonne lecture !

— Roman, j'ai besoin de toi, annonça, sans préambule aucun, Alex.

Il fallait avouer que les deux garçons étaient amis par la force des choses – la force des choses étant Hannah Moriarty, essentiellement. S'il n'y avait pas la Gryffondor, jamais ils n'auraient parlé, voire échangé un regard. Ils étaient différents, ils n'avaient pas grand chose à faire ensemble. Avec le temps, s'était installé une amitié certaine et une légère tendresse, grâce aux soirées et à l'amour commun qu'ils portaient à la même personne, et qui avait finir par déteindre, irrémédiablement.

Mais ils n'avaient que peu l'habitude de se parler, d'échanger. Alors, quand Alex vint voir Roman, pendant une pause entre deux cours, ce dernier en fut étonné. Pas désagréablement, mais étonnés quand même. Eddie, avec qui il faisait une partie d'échecs installés dans le parc, s'en étonna aussi. Les deux garçons ne traînaient jamais ensemble.

— Oui, tu veux quoi ?

— En privé, s'il te plaît.

Alex ne se souçia pas d'Eddie, qui pouvait concevoir des théories et les lancer à tous les élèves qui voudriaent. Il était un peu pressé, un peu sur le qui-vive – cette agitation ne lui ressemblait pas, aussi Roman prit la peine de se lever pour s'éloigner avec Alex.

— J'ai besoin de renseignements sur deux-trois personnes. J'ai eu un problème avec Parvati Patil et Lavande Brown, les deux Gryffondor, et donc je me demandais ce que cachait Edmé Bryant, la Serdaigle de quatrième année.

Ainsi débités, les noms n'avaient pas grand chose à voir ensemble. Roman écarquilla les yeux. Il savait qu'Alex Watson était doué pour se mettre dans des manigeances où étaient liés des trafics de potions hasardeuses et des comémrages. Un comble pour quelqu'un qui aimait Hannah.

— Laisse-moi réfléchir...

Roman avait une très bonne mémoire, qui lui valait à la fois sa place à Serdaigle, ses bonnes notes et son savoir immense sur tous les ragots de Poudlard. Il avait pris soin d'avoir de bonnes relations avec les bonnes personnes, pour justement ce cas de figure-là : aider un ami.

— La mère de Bryant a fait une dépression, cet été, pour des raisons qu'on connait. Elle a commandé à Iris Carter une potion d'allégresse pour aller mieux et éviter de pleurer en cours. Patil et Brown ont essayé de savoir pourquoi, ce qu'elles ont compris bien vite étant donné que ce sont des fouines. Je suppose qu'elles ont fini par savoir que tu savais et que ton problème réside sur le fait qu'elles veuillent savoir de qui vient la potion d'Edme ?

Roman avait cette façon de parler, une façon claire, sérieuse. Il débitait ses informations comme on fait un exposé sur la révolte des gobelins. Alex respecta l'exactitude de ses propos, qu'il n'avait même plus besoin de vérifier tant il faisait confiance au Serdaigle. Il grava ce que venait de lui avouer Roman dans sa mémoire – qu'il avait moins bonne que le Serdaigle, mais qui fonctionnait quand même très bien, merci bien.

— En effet, elles m'en veulent un peu. Et Montague a un soucis avec moi, depuis l'année dernière.

— Je peux rien faire pour Montague, tu l'as bien mérité celle-là.

Alex tapa le bras de Roman, gentiment. N'était-il pas supposé être de son côté ?

— T'as une idée de ce que je peux faire pour les deux Gryffondor ?

— Dis à Patil qu'il vaut mieux qu'elle se tienne à carreaux. Ses parents ne voulaient pas l'envoyer à Poudlard. S'ils savent qu'elle est dans des affaires étranges, je ne donne pas cher de sa peau.

— Comment tu sais autant de choses ?

Roman rigola – c'était rare de l'entendre rire. Alex ne faisait qu'être surpris par Roman.

— Je suis bien plus discret que toi, mon cher Watson.

Alex sourit, La réplique était belle ; la complicité, exemplaire. Il y avait autre chose à dire sur eux deux que le fait qu'ils soient avec la même personne. Ils s'appréciaient vraiment.

— Au fait, ça fera cinq gallions les infos.

Alex ne chercha même pas à comprendre si Roman plaisantait ou non : il sur-finança la conversation et les lui donna, ses cinq pièces en or. Ce n'était pas l'argent qui manquait chez les Watson. Roman sourit et retourna vers Eddie pour continuer sa partie d'échecs – qu'il était en train de gagner, comme toujours.

Alex retourna au château pour essayer de continuer ce qu'il avait commencé avant d'avoir besoin de l'aide de Roman. Le château était calme : ceux qui avaient cours étaient en cours et les deux dernières années, qui avaient une heure de libre pour cause de matière non validée, flânaient avant d'avoir tellement de choses à réviser qu'ils ne pourraient plus le faire.

Ce début d'année s'annonçait compliqué pour Alex : en une semaine, il avait des ennuis jusqu'au cou.

Tout d'abord, il n'était pas dans les bonnes grâces de Draco Malefoy, le nouveau petit tyran de Serpentard à cause d'une moquerie sur son père. Puis, il s'était battu avec Montague pour une histoire de rumeurs et autres inimités d'antan. La Salle commune de Serpentard n'était donc pas un lieu où il pouvait passer tout son temps, sous menace de se prendre un Maléfice dans la tête. Heureusement pour lui, Alex restait quand même plus intelligent que ses camarades et devrait s'en sortir.

En attendant, il alla à la Bibliothèque où il savait que Hannah étudiait – il était rare de la voir à la Bibliothèque, mais depuis le début de l'année, c'était le lieu où il fallait la chercher si on voulait lui parler. Comme quoi, les choses évoluaient : c'était lui qui avait le nez en sang constamment et elle qui lisait des livres plus gros qu'elle.

Il s'installa devant elle, non sans lui avoir embrasser la joue pour la tirer de ses réflexions studieuses. Elle releva la tête du parchemin qu'elle grattait : elle avait de l'encre noire sur le bout du nez ce qu'Alex trouvait charmant et drôle.

— Je m'occupe de Montague ce soir, Alex.

— Comment tu sais que j'allais te demander cela ?

Elle eut un léger sourire, un peu mystérieux, un peu amusé.

— Tu sais, Roman n'est pas le seul à être au courant de toutes les rumeurs. Et je suis dans la même maison que Patil et Brown.

— Tu vas m'aider, pour Montague, du coup ?

— Je fais ça pour moi. Je n'ai aucune envie qu'il n'abîme ton joli minois.

Alex ne la remercia pas – pas verbalement. Il se contenta de sourire. Heureusement qu'il avait Hannah, et Roman, aussi.

NB : La légende raconte que Montague n'a jamais supporté le fait de se battre par une fille, Hannah, quand bien même ce n'était pas la première fois.

Cela n'a rien à voir avec Sherlock HolmesWhere stories live. Discover now