Les Gardiens Et Les Loups Tome 3 : L'Appel du Monstre

Chapitre 26

J'étais de nouveau dans ce lieu sordide. Cette cave où des enfants mouraient de froid et de faim. La bougie avait été changé, et comme la première fois où je rêvais de cet endroit, ils étaient tous éloignés. Ils se pelotonnaient les uns contre les autres, cherchant un peu de chaleur humaine, mais ils étaient tous si glacés qu'ils ne faisaient que s'amener sans le vouloir, mutuellement vers les portes de la mort.

La trappe s'ouvrit et le corps de Peter fut de nouveau balancer près de la bougie. Personne ne bougea encore une fois. La trappe se referma et les pas s'éloignèrent. Avec une vitesse folle, les petits se mirent debout et allèrent rejoindre mon petit frère. Ils l'aidèrent avec leurs maigres forces à se remettre droit. Certains essuyaient les plaies de Peter avec leur vêtement qui ressemblait davantage à un simple bout de tissu. Ils s'activaient tous autour de lui, et Peter ouvrit les yeux sur eux. Il leur sourit en les remerciant. Il reprit la petite fille de la dernière fois et la posa entre ses jambes. Il étendit le plus possible ses bras pour englober les enfants.

« Ce sera bientôt fini, les enfants. On sera bientôt tous sauvé. Ils vont arriver. Je le sais. Leur dit-il. »

Les yeux de Peter brillaient dans l'obscurité. Une détermination et une confiance sans faille. Il ne perdait pas espoir malgré l'enfer qu'il vivait. Je fermais un instant les yeux, essayant de projeter mon espoir jusqu'à lui. Je voulais lui transmettre que nous arrivions très prochainement.

« Et bien. Tu arrives donc à utiliser ton corps astral. Pas étonnant qu'ils s'inquiètent tous pour toi. Résonna une voix en moi. »

Je rouvris les yeux, cherchant des yeux la voix qui était intervenue. Il était normalement impossible pour quelqu'un de me voir quand j'étais dans mes rêves. Je parvenais à communiquer un peu avec eux, mais pas à discuter comme ça. Mon regard se posa sur une silhouette évanescente. C'était celle d'un jeune homme, ou bien d'un vieillard. Je n'arrivais pas bien à le distinguer.

« Il est temps que tu retournes dans ton propre corps. Tu ne peux rien faire pour eux sur ce plan de l'existence. Me dit-il, en me fixant de ses yeux plutôt spéciaux. »

Ses yeux étaient comme un vaste univers. Des milliards d'étoiles brillaient sur un fond noir, j'avais vraiment l'impression que d'un seul coup, le big bang pouvait naître à l'intérieur. Un frisson me parcourut l'échine, et je me sentis aspirer loin de la cave.

Mes yeux s'ouvrirent sur un plafond enfumé. Je me sentais collante dans les draps, et plus lourde dans mon corps. Une drôle d'odeur planait dans les airs, ce n'était pas une si désagréable senteur. Je tentais de me redresser mais deux mains se posèrent sur mes épaules et m'incitèrent à me recoucher.

« Pas si vite, la miss. Intervint la voix de mon rêve. »

Mon regard noisette se posa sur le visage d'un homme. Sûrement la trentaine, ou plus jeune. Je n'arrivais pas à déterminer son âge. Il avait des cheveux entre le roux et le blond, et ses yeux noirs qui contenaient les étoiles de l'univers. Je le laissais donc me rallonger, tout en le détaillant. Son nez aquilin surmontait de belles lèvres. Une cicatrice barrait sa joue droite horizontalement, et sa mâchoire carré lui donnait un air viril.