Les Gardiens Et Les Loups Tome 3 : L'Appel du Monstre

Épilogue

J'avais vécu beaucoup d'événements stressants, comme le moment où j'avais raconté à Cameron que l'enfant, que nous avions perdu, était un garçon que j'avais nommé Elias. Ou encore le moment où j'avais dû avouer que j'avais eu envie de rester au Sidh, mais aucun n'équivalait ce moment. Je n'aurais jamais pensé que ça me stresserait autant. L'organisation m'aurait sûrement donné des cheveux blancs si je n'étais pas une banshee. On avait évité que cela prenne des proportions énormes, mais ça avait été pas mal de boulot quand même. On se trouvait dans la forêt, l'endroit même où j'avais eu ma cérémonie d'intronisation dans la meute. Je me retrouvais exactement au même endroit, dans une robe fluide blanche piquée de fleur blanche aussi. Je portais des bracelets en or blanc, un peu comme ceux que j'avais dans le Sidh. Je me dandinais d'un pied à l'autre, alors que ma famille m'entourait. Mon père, Amélie et Peter étaient entrain de me réconforter.

« Tout se passera bien, ma puce. Tenta de me rassurer mon père.

– Oui, mais s'il n'aimait pas ce que je lui réservais. M'inquiétai-je, en tripotant le bas de ma robe.

– Laisse ta robe tranquille ! Me rouspéta Amélie, en me tapant sur la main.

– Je doute qu'il n'aime pas ce que tu lui réserves. Je suis près à parier qu'il va adorer ! Soupira mon petit frère, légèrement exaspéré. »

J'inspirai et expirai, tandis que Luke arrivait en courant pour dire qu'il était l'heure. Peter prit la main de son neveu, pour qu'il rejoigne la place des témoins près de l'autel. Cameron avait fait le nécessaire pour adopter Luke, donc il était officiellement son fils, et bientôt le mien par la même occasion. Amélie rejoignit sa place, tandis que mon père m'offrait son bras. Il était temps pour moi de descendre l'allée et de rejoindre mon futur mari devant l'autel. J'espérais ne pas tomber, mais je savais que je pouvais compter sur mon père pour me rattraper.

La marche jusqu'à l'autel ne m'avait jamais paru aussi long que ça durant les répétitions du mariage. Mon cœur battait tellement fort. Il battait tout aussi fort que celui de Cameron. Nos deux cœurs étaient à l'unisson. J'arrivais près de Cameron, et ce dernier m'offrit sa main, et je la lui pris. Au moment où il me tira à lui, je me sentis trébucher et me cogner contre son torse. Heureusement que mon loup était là, mais j'étais presque sûre qu'il l'avait fait exprès. Le prêtre commença à faire son discours qui durait six pieds de long. Je pouvais sentir la tension de Cameron pour abréger cette cérémonie, parce qu'à ses yeux nous étions déjà mariés. En arrivant à l'échange des anneaux, nous prononcions des vœux déjà promis. Cela ne me dérangeait pas de les redire. Le prêtre nous bénit, et Cameron me souleva du sol pour m'embrasser.

« Bon sang, c'était le moment le plus long de toute ma vie. J'ai cru que j'allais massacrer ce type. Me murmura-t-il à l'oreille.

– Il peut t'entendre tu sais. Me moquai-je, en riant.

– Je m'en fiche, tu es déjà à moi, et je ne renoncerai pour rien au monde pour toi. Me chuchota-t-il, en m'embrassant encore une fois. »

Le prêtre fut rapidement renvoyé pour que nous puissions rester entre nous. La nuit était tombée, et tout le monde commençait à se lâcher alors que Cameron et moi avions décidé de nous reclure dans la grotte. Il me câlinait tandis que je lui reparlais de ma rencontre avec Elias. Peu à peu, les caresses de Cameron devinrent de plus en plus insistants. Je l'arrêtai afin de pouvoir lui parler. Je devais lui en parler ce soir, je me l'étais promis.

« Leannan ? Il y a un problème ? S'enquit-il, inquiet.

– Je n'appellerai pas ça un problème, mais je dois t'en parler quand même. Répondis-je, un peu évasive.

– Leannan, s'il te plaît. Je ne veux pas que ce jour tourne en cauchemar. Soupira-t-il, en levant les yeux au ciel.

– Je suis enceinte. Lâchai-je, sans prendre en compte sa remarque. »

Cameron me regarda longuement, tandis que j'attendais sa réaction. Il s'allongea, me prit dans ses bras et me cala tout contre lui. Ses mains étaient posées contre mon ventre, comme un cocon protecteur. Je souris face à son comportement. Je fermais les yeux et me collais un peu plus à lui. J'étais bien à ma place.